L’architecte parisien Dubois est parti en vacances architecturales au Brésil, avec Gloria da Silva, également architecte, qu’il a retrouvé chez elle à Florianopolis. Un voyage qui ne passe pas inaperçu et dont la presse fera des choux gras. L’incroyable aventure de l’architecte commence par un entrefilet dans le Diário Catarinense, le quotidien de l’État de Santa Catarina (1/4).
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« Si la presse n’existait pas, il faudrait ne pas l’inventer ».
Honoré de Balzac
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Mardi 9 janvier – Florianopolis, Brésil
Dans les pages locales du Diário Catarinense, un entrefilet titré : Chamada de testemunhas (Appel à témoins)
Le corps nu d’une femme d’environ 45 ans, blonde aux yeux bleus, a été retrouvé sur une plage de Barra da Lagoa. Elle est morte apparemment noyée et son corps aurait été rejeté sur la plage. La police n’a pas d’explication et encore aucune hypothèse mais, afin de l’identifier, la police lance un appel à témoin. Quiconque susceptible de donner des informations à son sujet peut appeler au 48 4832-800. Discrétion assurée. Récompense pour toute information utile.
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Mercredi 10 janvier – Turin, Italie
Dans les pages locales de La Stampa, principal journal de Turin, à la rubrique Faits divers, un entrefilet titré : Il mistero di Gina Rossi (Le mystère Gina Rossi)
En août 2022, le corps sans vie de Gina Rossi, jolie blonde aux yeux bleus, née le 10 août 1991 à Turin était découvert dans l’église San Tommaso, Via Monte di Pietà. Architecte de profession, Gina a été trouvée allongée sur l’autel, enserrée dans une enveloppe mortuaire qui avait la particularité d’être réfrigérante, comme celle que vous utilisez pour acheter du poisson congelé. Selon un témoin oculaire de la découverte « c’est comme si [Gina Rossi] avait été tuée la veille, comme si elle était morte dans son sommeil ». Interrogée la police renvoie à une affaire classée et invite à ne pas croire tout et n’importe quoi. Sauf que, plus bizarre encore, selon nos informations, la police française s’intéresserait à cette affaire. Pourquoi ? La suite dès que nous en savons plus.
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Mardi 16 janvier – Florianopolis, Brésil
Dans les pages locales du Diário Catarinense, une brève intitulée : Corpo da náiade da praia da Barra da Lagoa identificado (Le corps de la naïade de la plage Barra da Lagoa identifié)
Le corps nu de la femme blonde aux yeux bleus retrouvé sur la plage de Barra da Lagoa a été identifié. Il s’agit de Léonie Meunier, 45 ans, une Française qui voyageait seule dans la région et avait réservé trois nuits au Residencial Morada do Sol. Dr. Holmes, médecin légiste, a confirmé la mort par noyade. Le corps ne portait pas de trace de violence et le sang de la victime ne contenait ni alcool ni stupéfiant. Les causes de cette noyade demeurent obscures cependant ; les derniers témoins à avoir vu Léonie vivante sont des clients de l’hôtel qui l’ont aperçue en train de s’éloigner en direction de la Marina. Elle portait une robe à fleurs, un chapeau et un petit sac. Personne ne l’a plus aperçue avant la découverte de son cadavre trois jours plus tard. Contacté, le Consulat Général de France à São Paulo n’a pas fait de commentaires. Si vous avez plus d’informations, appelez au 48 4832-800. Discrétion assurée. Récompense pour toute information utile.
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Samedi 20 janvier – Turin, Italie
Dans les pages locales de La Stampa, à la rubrique Faits divers, une brève intitulée : Allora come è morta Gina Rossi? (Comment est donc morte Gina Rossi ?)
Nous avons évoqué dans ces colonnes le mystérieux décès de Gina Rossi,* née le 10 août 1991 à Turin, dont le corps a été découvert dans l’église San Tommaso, Via Monte di Pietà, en août 2022. Une affaire classée selon la police – une séparation familiale et professionnelle qui aurait mal tourné, une situation somme toute commune hélas – et le mari condamné est déjà libre. Pour autant, il semble que les éléments retenus contre le mari, Luigi Falconieri, architecte également, étaient si ténus qu’il a convenu à tout le monde – les pouvoirs judiciaires et politiques et les familles Rossi et Falconieri– de le libérer discrètement. Rien de nouveau sous le soleil de Turin. Mais pourquoi diable la France s’intéresse-t-elle à cette affaire ? Selon nos informations, la police française, aussi incroyable que cela puisse paraître, semble penser que Gina Rossi serait décédée à Paris en 2018. En 2018, quatre ans avant sa réapparition miraculeuse à San Tomaso ! Comment cela est-il possible ? Qui a donc assassiné Gina Rossi. Où ? Et quand ? La police de Turin se refuse à tout commentaire et aucun article français ne semble faire état de la mort, ou de la vie, de Gina Rossi à Paris en 2018. De quoi et où est morte Gina Rossi ? Si vous disposez d’informations utiles, appelez le journal au 0116568304. Discrétion assurée. Récompense pour toute information utile.
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Dimanche 21 janvier – Florianopolis, Brésil
Dans les pages locales de l’édition du dimanche du Diário Catarinense, un article intitulé : O mistério da náiade da Barra da Lagoa se aprofunda (Le mystère de la naïade de Barra da Lagoa s’épaissit).
Cela fait plus de dix jours que le corps nu de Léonie Meunier, 45 ans, une Française qui voyageait seule dans la région, a été retrouvé sur la plage de Barra da Lagoa, apparemment rejeté par la mer. Si la noyade ne fait aucun doute, pour autant, le mystère des circonstances de sa mort demeure. Elle avait réservé trois nuits au Residencial Morada do Sol et l’examen de ses légers bagages n’a rien donné. Son passeport a disparu cependant, sans doute l’avait-elle avec elle en quittant l’hôtel pour se diriger selon les témoins vers la marina. Que faisait ici cette femme mystérieuse ? Quelle était sa profession ou pour qui travaillait-elle ? La police locale se refuse à donner des réponses incertaines et le Consulat Général de France à São Paulo explique ne pas vouloir communiquer sur cette affaire et faire confiance à la police locale. Pour autant, nous avons appris de source sûre que le corps de la malheureuse a été retrouvé à 100 mètres à peine d’une maison occupée depuis peu par un architecte… français ! Coïncidence ? Si vous avez plus d’informations, appelez au 48 4832-800. Discrétion assurée. Récompense pour toute information utile.
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Lundi 22 janvier – São Paulo, Brésil
Dans les pages locales du Folha de São Paulo (Feuille de São Paulo), une brève intitulée : Do Rififi ao hotel 5* (Du Rififi à l’hôtel 5* ).
L’Hotel Arpoador, a été le théâtre hier dimanche d’une animation peu ordinaire pour les clients de cet hôtel de luxe situé 508 Avenida Paulista. En effet, le corps de Augustinha Dos Santos, 33 ans, célibataire, jeune femme blonde aux yeux bleus, employée à la lingerie, a été retrouvé à 7h50 hier matin dans la buanderie, suscitant beaucoup d’émotions et un fort déploiement de policiers. Si les causes de la mort ne sont pas encore connues, la police semble privilégier le meurtre puisque l’établissement a été bouclé jusqu’à 16h tandis que chacun des employés et des clients était interrogé. Apparemment cela n’a rien donné car la police, à l’heure où nous mettons sous presse, n’a encore offert aucun éclaircissement. L’hôtel Arpoador a été récemment rénové par l’architecte de Florianapolis Gloria da Silva et n’a rouvert ses portes que depuis le printemps dernier. Nul doute que c’est une publicité dont l’architecte et le directeur de l’hôtel se seraient bien passés. Vous disposez d’informations au sujet de cette affaire ? Appelez au (11) 3224 9030. Discrétion assurée. Récompense pour toute information utile.
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Lundi 22 janvier – Turin, Italie
Dans les pages locales de La Stampa, à la rubrique Faits divers, une brève titrée : Allora come è morta Gina Rossi? (Comment est donc morte Gina Rossi ?)
De quoi et où est morte Gina Rossi ? Le mystère s’épaissit encore. En effet, nous avons appris de source sûre que les médecins légistes ayant autopsié son corps étaient incapables de dater précisément la date de la mort de la jeune architecte – elle aurait aujourd’hui 33 ans – dont le corps a été retrouvé dans l’église San Tommaso, Via Monte di Pietà, à Turin en août 2022. Le cadavre était enveloppé d’un sac mortuaire réfrigérant, comme ceux que vous utilisez pour acheter des surgelés. Selon un témoin de la découverte, l’aspect du corps semblait indiquer une mort récente. Selon une source proche de la médecine légale, Gina Rossi était « comme momifiée, ce qui a rendu difficile de dater précisément le jour et la cause du décès ». Des recherches plus poussées permettraient sans doute d’en apprendre plus mais, contactée, la famille affirme n’être au courant de rien et se refuse à exhumer le corps de la malheureuse, enterrée depuis plus d’un an maintenant. Pour autant, si vous disposez d’informations utiles, appelez le journal au 0116568304. Discrétion assurée. Récompense pour toute information utile.
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Vendredi 26 janvier – Turin, Italie
Dans les pages locales de La Stampa, à la rubrique Faits divers, une brève titrée : La strana scomparsa di Gina Rossi (L’étrange disparition de Gina Rossi)
Nous avons déjà évoqué la mort quasi surnaturelle de Gina Rossi, née à Turin le 10 août 1991. En effet, il semble établi qu’elle ait disparu en décembre 2018 et qu’elle vivait alors à Paris puisque nous pouvons révéler sa dernière adresse connue : 224 rue Saint-Jacques, Paris (Ve). Plus mystérieux encore, le corps, apparemment admirablement préservé de cette jolie femme blonde aux yeux bleus, architecte de son état, a été retrouvé sur l’autel de l’église San Tommaso, Via Monte di Pietà, à Turin en août 2022. Contactés, les services de police se refusent à tout commentaire sur des « rumeurs infondées ». « Non, Gina n’est pas une extraterrestre », a tenu à souligner une source proche de cette affaire en réponse à un titre de la presse à scandale. Pour autant, nous avons pu établir également qu’avant sa disparition, le dernier emploi connu de Gina Rossi était au sein de l’agence Dupont&Dubois, sise à Paris (XIe), 6 Cité de l’ameublement, où elle exerçait la fonction de cheffe de projet. Qu’a donc fait Gina entre 2018 et 2022 ? Etait-elle encore vivante ? Si vous disposez d’informations au sujet de cette étrange affaire, appelez le journal au 0116568304. Discrétion assurée. Récompense pour toute information utile.
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Jeudi 1 février – São Paulo, Brésil
Dans les pages locales du Folha de São Paulo, une brève intitulée : Morte suspeita no Hotel Arpoador (Mort suspecte à l’hôtel Arpoador).
Il est établi désormais qu’Augustinha Dos Santos, 33 ans, célibataire, jeune femme blonde aux yeux bleus, employée à la lingerie, dont le corps a été retrouvé dimanche à 7h50 dans la buanderie de l’Arpoador, célèbre hôtel 5* situé au 508 Avenida Paulista, a été assassinée. Selon la police, l’autopsie a révélé la présence dans le sang d’un grand taux d’alcool et de GHB et la victime aurait eu un rapport sexuel avant… voire après son décès. D’après les légistes, elle aurait donc été droguée, violée, puis laissée inconsciente et serait décédée d’une overdose de GHB et d’alcool. Cependant, les circonstances du décès demeurent mystérieuses. L’accès à la lingerie, en sous-sol, est difficile pour qui ne connaît pas les lieux. Pour autant aucun des employés qui y avaient accès, ce dont les relevés de leurs badges témoignent, n’est soupçonné, tous disposant de solides alibis. L’assassin avait pourtant accès au sous-sol et pour cela devait connaître parfaitement les lieux. Mais pourquoi un simple violeur – désormais meurtrier – prendrait-il toutes ces précautions et ces repérages en amont, dans un lieu particulièrement surveillé, pour s’en prendre à Augustinha Dos Santos, célibataire, inconnue des services de police, à la vie exemplaire et dont l’entourage ne lui connaît aucun ennemi ? Pourquoi l’attaquer justement là, dans la buanderie ? Qui pouvait bien lui en vouloir à ce point ? Autant de questions encore sans réponse. Si vous disposez d’informations supplémentaires ? Appelez au (11) 3224 9030. Discrétion assurée. Récompense pour toute information utile.
(À suivre)
Service presse de Chroniques