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Accueil > Chroniques > Chroniqueurs > Chroniques de Martine > Le pastis électoral de Martine

Le pastis électoral de Martine

8 décembre 2015

Depuis qu’elle est maire de Sainte-Gemmes, petite ville de banlieue, Martine a le souci sincère, à travers l’architecture notamment, d’améliorer le quotidien de ses administrés. Alors qu’ont lieu les élections régionales, elle craint que, comme à chaque élection, en cas de changement de majorité, nombre de projets architecturaux et urbains ne soient remis en cause.

Martine rend visite à sa fille, installée dans le sud. Puisqu’elle descend, elle en profite pour aller voir Victor X, un ancien collègue, l’ancien maire de Triffouillis, qu’elle a rencontré dans le cadre de l’intercommunalité. Son parcours ressemble au sien, Victor était cheminot et devint maire de Trifouillis. Un type bien, se souvient Martine. Elle en veut pour preuve qu’en deux mandats, Victor a construit 3 000 logements ce qui, pour une commune de 18 000 habitants, est vraiment pas mal, pense-t-elle.

Martine sait que 3 000 logements, c’est autant de subventions et de financements et aussi, surtout, au moins une crèche, une école, des services publics, des transports, des commerces, une médiathèque, un gymnase, et elle se souvient que cet homme avait une vision honnête et sensible du développement de sa ville. Ils avaient sympathisé et s’étaient bien entendus dès leur première réunion commune et Martine avait beaucoup d’admiration pour son travail. Pour ses propres projets, elle avait régulièrement fait appel à ses conseils.

Au terme de son second et dernier mandat, Victor X ne s’est pas représenté. Mme. Z, son opposante historique, fut élue et il est parti dans le sud où il a créé une entreprise de désenfumage – de désenfumage !!! Martine n’était pas encore complètement sûre d’y croire. Mais bon, puisqu’elle descendait voir sa fille et qu’il n’était pas loin, Martine pensa payer visite à Victor.

Il fut heureux de la recevoir et, à l’heure de l’apéritif dans un patio inondé de lumière, les retrouvailles furent chaleureuses.

«Une entreprise de désenfumage, vraiment ?» demanda Martine.
«Vraiment,» dit-il en souriant avant de la resservir.

Martine se rappelle parfaitement de ce qui avait suivi l’élection de Mme. Z à la mairie de Triffouillis. Mme. Z, en dix ans, avait systématiquement voté contre tous les projets urbains du maire. Pendant dix ans, toujours non ! Pas tant pour l’intelligence ou non des projets mais dans une posture d’opposant, posture forcément idéologique puisque ne reposant plus sur la raison mais sur une appartenance politique. Puis Mme. Z s’est fait élire sur un programme «Non au béton».

Martine se souvient. Dès son élection, Mme. Z a en toute cohérence décidé d’un coup d’un seul d’annuler tous les programmes de logements sociaux et autre projets urbains signés par son prédécesseur avant de se mettre à arroser l’intercommunalité, les architectes, les entreprises de lettres recommandées comminatoires. Il a fallu enfin que quelqu’un de son clan lui explique que cela coûtera tellement cher à Triffouillis qu’il valait mieux arrêter les frais et il a fallu que les autres édiles lui expliquent la définition du mot intercommunalité. Difficile pourtant de lui en vouloir depuis dix ans qu’elle faisait son cirque en toute irresponsabilité.

Tiens d’ailleurs Martine se remémore qu’un autre maire de sa région – là encore un maire bâtisseur, sur une commune convoitée d’Ile-de-France – s’était fait attaquer sur sa droite sur le nombre de m² construits et à construire. Là aussi, la stratégie «Non au béton» l’a emporté ainsi que les projets annulés à coup de lettres recommandés. Ironie de l’histoire, le nouveau maire, une fois élu et découvrant le principe de réalité a finalement développé le double du nombre de m² initialement prévu par son adversaire. Ce qui tout de même, pense-t-elle, procède d’une malhonnêteté intellectuelle sans nom. Et Martine de se demander si les citoyens sont désormais capables de voter pour ou contre des projets plutôt que pour ou contre telle ou telle étiquette politique.

Le sens de l’irresponsabilité de certains élus locaux semble parfois infini à Martine et elle a souvent l’impression qu’en France le nombre d’études inutiles et sans cesse à refaire finit par coûter bonbon aux communes. Elle se demande si cela se passe également de cette façon dans d’autres pays, s’il faut à chaque fois tout recommencer à chaque alternance politique, si ce manque de continuité et cette gabegie dans la gestion des villes sont des privilèges hexagonaux. Certes la politique ne connaît d’amis que politiques – d’ailleurs Martine l’a appris à ses dépens – mais il s’agit quand même de l’argent des contribuables.

Elle n’est pas rassurée non plus par le développement à ses yeux insensé du tout sécuritaire. Elle subit les pressions pour plus de caméras, plus de policiers municipaux, plus de vigiles, plus d’armes. Tout cela à un coût et se fait au détriment d’autres projets qui seraient selon elle bien plus utiles à sa commune et ses administrés. Mais en cette période de tension, elle préfère garder son quant à soi.

Bref Martine se souvient de ces réunions de l’intercommunalité quand il a fallu expliquer à Mme. Z que non, on ne pouvait pas, plus, faire cesser les travaux car la charpente était déjà posée… N’empêche, le temps que Mme. Z mange son chapeau, le chantier a été arrêté neuf mois, et Martine se souvient de s’être abstenue souvent, lors de ces réunions d’élus, de donner le fond de sa pensée à Mme Z et ses amis politiques au triomphe arrogant. Elle n’en pense pas moins, au moment où Victor la ressert.

«La politique ne vous manque pas ?» demanda Martine.
«Oh non, au contraire,» répondit Victor avec un large sourire.

Martine soupira, elle s’en doutait.

«Et vous ?», demanda-t-il, «toujours ces agents de la DDE qui veulent vous vendre toujours plus de ronds-points inutiles ?»
«La DDE a changé de nom mais oui ce sont toujours les mêmes commerciaux», répondit-elle.

Ils rirent de si bon cœur qu’ils convinrent tous deux que c’était décidément l’heure de l’apéritif.
«Je comprends mieux le désenfumage,» dit Martine.

Ce fut une excellente soirée. Martine s’en souvenait sur la route du retour tout en pensant que demain, quand les élections régionales auront rendu leur verdict, elle avait d’ores et déjà une réunion d’élus de l’intercommunalité de prévue, que Mme. Z sera là avec plein de nouveaux amis qui n’auront de cesse de stopper les chantiers de leurs prédécesseurs.

Christophe Leray

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Par Christophe Leray Rubrique(s) : Chroniques de Martine Mots-clés : Elections, Martine

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