À la découverte de l’amitié créatrice entre Costantino Nivola et Le Corbusier, à la découverte de Kengo Kuma Mirror in the Mirror, à la (re)découverte de Paul Andreu… La sélection des nouveautés du mois.
Nivola – Le Corbusier : une amitié créatrice
C’est le hasard qui a mis sur le chemin de Costantino Nivola, le peintre et architecte Le Corbusier dans une New York glaciale de l’hiver 1946. L’amitié, presque immédiate, qui naîtra alors durera vingt ans, jusqu’à la mort de Corbu en 1965. Ce volume présente un ensemble de textes inédits en français qui témoignent de cette amitié, mais aussi d’une proximité d’esprit ou d’une commune idée du monde qui outrepasse et renforce la relation entre le maître affirmé et son disciple indiscipliné.
Placée sous le signe du soleil, l’amitié créatrice de Nivola et Le Corbusier révèle à la fois un aspect inédit du grand architecte controversé et revient sur la relation entre sculpture et architecture, au cœur de leurs réflexions respectives. « La rencontre avec Le Corbusier a déterminé toute ma formation, parce que je n’ai jamais ressenti par la suite le besoin de l’imiter », écrit Nivola, tandis que Le Corbusier se demande: « Où diable est-il allé chercher le style indéniable qui anime ses œuvres ? »
Anthologie établie et présentée par Michel Valensi, suivie de Maddalena Mameli : Entretien avec Ruth Nivola
À propos de Costantino Nivola – Né en 1911 en Sardaigne dans une famille très pauvre, réfugié au Etats-Unis, il commence à exposer ses toiles en 1953 puis se consacrera à la sculpture et travaillera avec les plus grands architectes de son temps, inscrivant ses sculptures au cœur d’ensembles architecturaux ou sur les places des grandes villes étasuniennes. En 1946, il devient presque par hasard l’ami intime de Le Corbusier, rencontré dans un restaurant de New York. A partir de la fin des années ‘50 sa renommée est très importante aux USA et aussi en Italie, où il intervient dans plusieurs projets architecturaux. Il meurt en 1988, laissant une œuvre très importante, quasiment inconnue du public français, mais qui fera l’objet d’une grande rétrospective du 17 mai au 16 novembre 2025 lors de la Triennale de Milan. Un musée lui est consacré en Sardaigne, à Orani.
Editeur : Editions de l’éclat ; Nivola – Le Corbusier : une amitié créatrice ; 180 pages ; Illustré ; Format : 10 x 15,5 cm ; Prix : 10€
Erieta Attali Kengo Kuma – Mirror in the Mirror
L’architecte japonais Kengo Kuma et la photographe grecque Erieta Attali travaillent ensemble depuis plus de vingt ans. Leur travail commun se caractérise par une compréhension esthétique commune de l’architecture, de l’espace et de la perception visuelle. Dans les bâtiments de Kuma comme dans les photographies d’Attali, les espaces intérieurs et extérieurs se fondent et se dissolvent les uns dans les autres. Tous deux sont unis par l’idée que l’expérience spatiale est éphémère, façonnée par le rythme du jour et des saisons, faisant de l’espace bâti un médium qui s’étend dans le paysage et encourage les gens à remettre en question leur notion de limites spatiales.
Les photographies d’Erieta Attali vont bien au-delà de la documentation de l’architecture. Elle se concentre sur la relation entre l’architecture et l’environnement en constante évolution. L’espace et le paysage sont réorganisés à travers son langage visuel. Attali, qui a débuté sa carrière comme archéologue et photographe paysagiste, a créé une vaste œuvre au cours des deux dernières décennies. Dans ce livre, merveilleusement conçu par Koma Amok, les idées architecturales de Kuma sont interprétées par Attali de telle manière que l’acte de traduction photographique crée des œuvres d’art indépendantes qui peuvent révéler toute leur puissance dans ce livre/objet très spécial.
Des croquis architecturaux et des citations de Kuma sont intégrés entre les photographies d’Attali, offrant un aperçu approfondi du travail créé au cours des vingt dernières années. Avec un essai de Barry Bergdoll, directeur du département d’histoire de l’art à l’Université de Columbia et ancien conservateur de l’architecture et du design au Museum of Modern Art, cette publication situe le travail de Kuma et Attali au centre du discours architectural contemporain.
Outre des bâtiments bien connus, la sélection comprend un certain nombre d’œuvres plus petites et inédites provenant d’Europe, des États-Unis et du Japon. Parmi eux figurent la Glass Wood House, à New Canaan, aux États-Unis ; la Maison de Médiation, Krun, Bavière, Allemagne ; la Maison du verre d’eau, Atami, préfecture de Shizuoka, Japon ; Sunny Hills, Tokyo, Japon ; et la Maison Coeda, préfecture de Shizuoka, Japon.
Editeur : Hartmann Books ; Design: KOMA AMOK, Stuttgart ; Erieta Attali Kengo Kuma – Mirror in the Mirror ; Textes by Textes par Barry Bergdoll (essay) et Mimmo Jodice ; 268 pages ; 140 Illustrations et 6 dessins ; Format : 20 x 28 cm ; Reliure à nœuds de fil, papier fin, dans une boîte portfolio ; En anglais ; Prix : 45€
Pour découvrir plus avant son travail, toutes les chroniques-photos d’Erieta Attali
Andreu
Paul Andreu (1938-2018) est une figure majeure de la scène architecturale internationale de la seconde moitié du XXe siècle. Il a notamment marqué l’architecture des aérogares au cours de sa longue carrière au sein d’Aéroports de Paris, avec l’emblématique aéroport de Roissy 1, puis Roissy 2, mais aussi avec sa production en Asie, au Japon et en Chine, où il fut l’un des premiers Français à s’imposer, que ce soit avec l’aéroport de Kansai, en 1988, ou encore l’opéra de Pékin, inauguré en 2007.
Fondée sur une exigence constante de fonctionnalité et de rationalité technique, l’oeuvre de cet architecte et ingénieur est ancrée sur la notion de seuil, de passage et de transformation, qui met en jeu des principes fondamentaux : la terre et le ciel, l’Orient et l’Occident, la pensée et la matière.
À travers ses recherches sur l’espace et le temps, la croissance organique, les ombres et les lumières, l’immobilité et le mouvement, Paul Andreu semble poursuivre une recherche essentielle sur la question de l’envol, du corps et de l’esprit, qu’il soit physique, symbolique ou poétique.
Sous la direction de Stéphanie Quantin-Biancalani, cette monographie nourrie notamment de contribution d’Antoine Picon, de Tadao Ando ou de Laurence Cossé, est largement illustrée par de somptueuses photographies d’archives comme de vues contemporaines ainsi que de dessins issus des 69 carnets de croquis récemment donnés à la Cité de l’architecture et du patrimoine.
À propos des auteurs : Stéphanie Quantin-Biancalani (Dir.) est conservateur en chef du patrimoine, musée des Monuments français / Cité de l’architecture & du patrimoine. Elle a notamment été commissaire de l’exposition « Jean Tschumi » (Cité de l’architecture et du patrimoine, 2021).
Textes de Florence Allorent, Diane Aymard, Françoise Ged et Quiang Zou, Lisa Mexique, Antoine Picon, Virginie Picon-Lefêvre, Yann Rocher, Nathalie Rozeau.
Témoignages de Tadao Ando, Christine Cayol, Laurence Cossé, Albert Dichy, Jean Nouvel.
Editeur : Norma Editions ; Paul Andreu ; 272 pages ; environ 300 Illustrations ; Format : 20 x 28 cm ; Prix : 42€