A Melides, au Portugal, Peter Vezjak et Špela Hudnik, les architectes croates de Monochrome Architects, ont livré début 2018 une maison d’hôtes à un maître d’ouvrage anglais. Fusion des cultures, de l’art et de la nature, l’enjeu du projet était son insertion dans un site unique. Communiqué.
A 100km au sud de Lisbonne, Melides est un village Alenteja traditionnel niché au sein d’une réserve naturelle exceptionnelle, Estuario Do Sado, connue pour sa riche biodiversité, ses ruines romaines et ses plages sur l’Atlantique.
C’est un environnement dont les couleurs, légères et spéciales, du sable, de la végétation et de l’eau changent au fil de la journée et des saisons, créant une atmosphère d’infinité, d’ouverture et de silence.
Des eucalyptus, des chênes-lièges et des pins offrent un rythme vertical dans un magnifique paysage plat rythmé par le son du vent et des vagues.
«Cette infinité du paysage, où l’architecture se devait d’être immergé, nous a conduit au concept d’encadrer la nature et de laisser au paysage le rôle dominant. Nous appelons cela de l’architecture de camouflage. Elle apparaît comme de l’architecture biomimétique, qui est exigée pour se fondre dans la nature», expliquent Peter Vezjak et Špela Hudnik.
La parcelle se trouve à 4km de Melides, vers l’Atlantique. Le terrain fait 1km de long et 100m de large, soit 10ha, et propose une configuration variée de l’espace. Des dunes, créées par le vent et l’ondulation du paysage, de 0 à 7m de hauteur, offrent une vue impressionnante des divers scenarii de verdure et de l’infinité du paysage. Cette extrême sensibilité de l’espace – le sable, la végétation, et le son de l’océan – crée une atmosphère sensible, loin de la ville.
Le concept du projet est d’insérer le programme selon une plateforme ouverte et flexible. «Cette une plateforme pour l’architecture, l’art, le théâtre, la nature, l’agriculture et autres, où des lacs artificiels dans les dunes offrent les conditions nécessaires pour restaurer la biodiversité du lieu, et en même temps elle agit comme la scène d’une pièce de théâtre ou un moment agréable dans une maison de thé», poursuivent les architectes.
Le projet est composé d’un volume fixe de 380m² qui accueille l’essentiel du programme et de deux chambres d’hôtes de 28m². Le bâtiment principal est une composition de murs, de volumes et de cadres. Il est construit comme un long mur de 70m, divisé à l’intérieur par les différents programmes. Il offre la vue sur l’infini sur les deux axes nord-sud et est-ouest.
Le mur de l’entrée nord est le tampon entre l’intérieur et l’extérieur. Après l’entrée apparaît un jardin, qui agit comme une séquence de nature, une galerie à ciel ouvert et un cinéma, suivis du lobby menant à l’intérieur du bâtiment.
La disposition est divisée en deux parties : pour les invités et pour les propriétaires. L’espace ouvert au milieu, le salon et salle à manger, les connecte. C’est un point de rendez-vous pour tout le monde. La chambre et l’espace intime des maîtres sont séparée des autres avec un mur à moitié ouvert afin de ne pas occulter la vue.
Le long de l’axe nord-sud se trouvent la bibliothèque et une médiathèque, qui offrent aussi la vue sur l’infini et sont reliées à l’axe est-ouest directement connecté à l’extérieur. Dans la cave se trouve l’espace de stockage et utilitaire.
Le bâtiment principal et les cabines sont en béton et en bois fizelio. Ils apparaissent gris-brun. La profondeur de l’espace et l’ombrage sont réalisés par un double revêtement des portes en bois et des ouvertures en verre horizontales.
Les portes en bois s’ouvrent et se ferment en différents angles. Cette flexibilité forme une première dramaturgie de l’espace, qui s’entrelace et fusionne avec la nature. Entièrement ouvert, le bâtiment apparaît dématérialisé, floutant la frontière entre intérieur et extérieur. Le bâtiment entièrement fermé crée une atmosphère par la combinaison de jeu de lumières et les vues dictées par un design asymétrique de l’espace entre les planches de bois.
L’intersection des vues, des lumières, des sons, de l’architecture, la grande collection d’art et la nature à l’extérieur complètent la composition du bâtiment.
Traduction : A. L.