Une étape accidentée destinée aux baroudeurs. En effet, en haut du classement, les choses sont à peu près en ordre après l’étape de la veille et les équipes bien classées vont gérer. Il y aura donc des bons de sortie accordés aux aventuriers. D’un autre côté, même si les sprinters commencent à être un peu cuits après les étapes de montagne, il suffit que le peloton veuille s’offrir une seconde journée de repos et ils auront leur chance.
De fait, les suiveurs peuvent également s’offrir une nouvelle grasse matinée puisque la visite architecturale ne commencera qu’après l’arrivée des coureurs à Saint-Gaudens, en Haute-Garonne. Pour les amoureux de l’architecture contemporaine la journée se finira donc tard. Pour le coup, sauter le petit-déjeuner pour un solide brunch composé de trinxat – pommes de terre, chou vert, lard, ails – ou d’Escudella, un pot-au-feu typique de la cuisine catalane, qui tiendra au cœur des suiveurs jusqu’au soir. Une fois le peloton arrivé à Saint Gaudens, conduire sans s’arrêter jusqu’à Toulouse où les suiveurs les mieux avertis passeront la nuit.
Arrivés-là, foncer avant qu’il ne ferme pour la journée au Centre de l’Affiche de Toulouse : l’ancien CAT devenu MATOU et découvrir sa formidable collection de 200 000 affiches. C’est au travers d’une banale mise en sécurité qu’Harter architecture a transformé ce CAT en MATOU élégant, le Musée de l’Affiche de Toulouse, livré en 2017.
Jérémie Harter a d’emblée compris qu’il était possible de tirer un nouveau parti du lieu. Il en a bien sûr assuré la sécurité mais de telle manière qu’il est parvenu à donner aux petits espaces qui lui étaient confiés le lustre d’un musée. Il s’agit certes d’un tout petit projet de 180m² mais la fluidité de l’ensemble et la capacité à mettre son contenu – les affiches – en valeur, lui confèrent les qualités d’un grand musée. De fait, l’entrée du CAT s’opérait par l’arrière, de manière cachée, celle du MATOU est clairement identifiée, imprimée dans la grande façade de briques qui donne sur l’allée Charles de Fitte.
L’impossibilité de repousser les murs est généralement admise comme une donnée intangible. Pourtant le MATOU n’est plus corseté comme l’était le CAT et il invite au voyage, thème de la première exposition qui s’y est déployée en 2017. Parfait donc pour les suiveurs qui s’y connaissent en voyages (de presse).
Ensuite, les destinations contemporaines ne manquent pas à Toulouse. Comme les suiveurs ont vu peu de bureaux depuis le départ, autant découvrir comment on travaille dans la Ville rose. Pour se faire une idée, commencer par aller faire le tour – et peut-être prendre à verre le long du canal – de l’immeuble de bureaux de 11 400 m² conçu par l’agence toulousaine PPA Architectures (Puig Pujol architectures et Ping Pong architectures) pour Covivio au cœur de Compans-Caffarelli, quartier d’affaires de référence toulousain
Le cadre fait la part belle aux espaces végétalisés, dont un parvis paysager réalisé par l’agence Emma Blanc qui se déploie en cœur d’ilot et plus de 600 m² de terrasses et de patios arborés. Implantés en rez-de-parvis, ces espaces sont accessibles en permanence aux occupants de l’immeuble mais aussi à la clientèle extérieure. Réservables pour une heure, une journée ou plus, ils sont totalement flexibles et sont complétés par une terrasse aménagée avec vue sur le canal. Les visiteurs et usagers bénéficient d’une offre de restauration rapide et de snacking.
« La création de cette nouvelle adresse urbaine est l’opportunité de développer une architecture singulière, performante et durable. Définie au travers d’une démarche de projet, sans volonté formelle démonstrative, elle se positionne comme une architecture d’accompagnement au service des utilisateurs », souligne Olivier Companyo, architecte associé – PPA architectures.
Pour le coup, dans le même quartier, aller découvrir la réhabilitation et surélévation d’un autre immeuble de bureaux, dit « Le Pyrite », livrées par l’agence toulousaine Taillandier Architectes Associés (TAA) en mars 2018.
Il s’agit au départ d’un immeuble des années 1990 de taille imposante et doté d’une architecture emblématique de cette époque : des volumes massifs, sculptés, et plutôt largement vitrés. Le programme consistait à redonner une cohérence globale à l’ouvrage dans le but d’y implanter le siège social d’une seule et unique entreprise.
« L’extension et la surélévation s’intègrent dans l’esprit du bâtiment d’origine. Les interventions sont composées de façades mur-rideau, mêlant vitrage et menuiseries en aluminium. La trame de la façade crée un rythme vertical permettant une protection solaire efficace », explique l’agence.
La surélévation complète le 8ème étage pour créer un niveau supplémentaire, lequel accueille des espaces généreux largement ouverts sur les toits de Toulouse et le Canal du Midi. Les équipements techniques du bâtiment sont inclus dans le volume de la surélévation. La toiture est composée de Sheds permettant de capter la lumière du Nord afin que les usagers bénéficient d’espaces généreux et très lumineux ; la face sud de la toiture est équipée de panneaux photovoltaïques.
Avant de retourner dans le centre pour finir la soirée, les suiveurs peuvent encore faire un dernier petit détour sur la commune de Labège pour découvrir, dans le tout nouveau parc d’activités, le Campus universitaire ENOVA, signé TAA également. Ce campus, tourné vers le numérique et dont l’écriture architecturale se veut emblématique par sa sobriété, abrite quatre écoles supérieures.
« Le campus propose une enveloppe architecturale homogène, composée d’aluminium perforé et plié, permettant un confort thermique en été : l’aluminium accroche et réfléchit la lumière, intégrant le bâtiment avec une grande douceur dans son environnement », souligne TAA. Depuis l’intérieur, la micro-perforation des panneaux de métal filtre le rayonnement solaire et apporte une ambiance lumineuse de qualité, tout en offrant une vue sur l’extérieur.
La nuit tombée, Saint-Gaudens déjà loin, il est temps alors pour les suiveurs de rejoindre la place du Capitole, de s’installer enfin en terrasse et, pourquoi pas après cette journée harassante, de faire honneur au Sud-Ouest avec un cassoulet arrosé abondamment – l’hôtel est juste à côté – d’un Château Guilhem, grand cru du Languedoc, le premier pour rassasier le corps, le second pour abreuver l’esprit.
Christophe Leray (dans la caravane)
Pour les suiveurs, retrouver :
– Toutes les étapes du Tour de France contemporain 2021.
– Le Tour de France contemporain 2020 : Le départ ; La suite ; La suite de la suite ; L’arrivée.
– Le Tour de France contemporain 2019 : 1ère semaine ; 2ème semaine ; 3ème semaine.
– Le Tour de France contemporain 2018