Implantée à Bordeaux (Gironde) sur les berges de la Garonne, sur le site des anciens abattoirs à l’extrémité de la Halle Boca, la MÉCA est un signal urbain audacieux de 18 000 m², 120 mètres de long et 37 mètres de haut (60 M€ dont 42 M€ de budget travaux). Communiqué de la Région Nouvelle-Aquitaine, maître d’ouvrage.
La MÉCA, Maison de l’Économie Créative et de la Culture en Région Nouvelle-Aquitaine, réunit les deux agences culturelles régionales l’ALCA (livre, cinéma, audiovisuel) et l’OARA (spectacle vivant), et le Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA (art contemporain). Conçu par BIG – Bjarke Ingels Group – associé à l’agence parisienne FREAKS freearchitects (Paris), le bâtiment a été inauguré le 28 juin 2019.
Pour Bjarke Ingels, «le bâtiment forme une boucle verticale qui lie dans un seul mouvement les anciens abattoirs, aux berges de la Garonne, en créant un espace en creux, au centre de la MÉCA, relié par des rampes». Cet espace baptisé «chambre urbaine», donne au bâtiment une profondeur et une transparence uniques. Ses jeux de géométries et ses lignes très affirmées confèrent au projet un caractère cinétique : l’entrée de ville, que ce soit par le train ou par la voiture, donne l’illusion étonnante d’un site en mouvement, dont les perspectives et les points de fuite semblent se distordre à mesure que l’on s’en approche.
Un geste architectural audacieux
Cette arche se compose d’un socle biseauté en rez-de-chaussée, de deux ‘jambes’ latérales asymétriques et d’un volume en pont reliant l’ensemble en partie haute.
Cette dynamique est renforcée par un traitement topographique d’une partie de l’espace public avec un jeu de gradins et de rampes. Le matériau de la promenade se plie pour former le toit de l’entrée principale, puis se développe à la verticale le long de la cage de scène de l’OARA, se replie horizontalement le long du volume en suspens du Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA pour redescendre de l’autre côté le long des bureaux et des archives de l’ALCA.
L’ensemble est recouvert de 4 800 panneaux de béton, dont la teinte évoque la pierre beige, caractéristique du port de la Lune, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Un bâtiment générateur d’espaces publics
Le processus du projet MÉCA, au-delà du programme et des synergies entre les trois entités qu’il abrite, propose un cadre pour la vie de tous les jours. «L’objectif est d’inscrire l’art dans la cité et d’inciter les citoyens à venir découvrir ses espaces d’expositions, son restaurant et sa terrasse culminant à 25 mètres d’où l’on pourra contempler le centre historique de Bordeaux et son port de la Lune», explique Frédéric Vilcocq, chef du projet MÉCA.
La boucle formée par deux rampes en pentes douces offre un accès de chaque côté de la ville, le bâtiment s’organisant autour d’un espace public, la chambre urbaine, spécialement imaginé pour accueillir une promenade. «En signe d’ouverture, l’espace de promenade urbaine sera accessible au public 24 heures sur 24, même lorsque la MÉCA sera fermée», précise Alain Rousset, président de la
Région Nouvelle-Aquitaine.
De part et d’autres du bâtiment, des gradins forment le socle de la MÉCA. Depuis son vaste parvis, les berges de la Garonne sont à nouveau accessibles aux piétons, aux habitants du quartier populaire de Belcier et aux nombreux touristes découvrant ce nouveau quartier, à moins de dix minutes de la gare LGV.
Agora, terrasse… des espaces partagés
Au centre de la MÉCA, en rez-de-chaussée, un auditorium de 700 m² appelé «agora» accueille conférences et performances et abrite l’accueil des visiteurs. En connexion visuelle directe avec l’extérieur grâce à un très grand miroir-périscope, il renvoie l’image de la chambre urbaine, créant un lien visuel ludique entre intérieur et extérieur.
Enfin, la terrasse du 5ème étage, d’une surface de 850 m², révèle un nouveau point de vue unique sur la ville, un panorama digne des plus beaux belvédères urbains.
Le CREM, un café-restaurant au cœur de la MÉCA
Au rez-de-chaussée, le café-restaurant de la MÉCA situé face à l’agora sera ouvert en continu, six jours sur sept de 7h30 à 23h. Il proposera une cuisine du marché, privilégiant les circuits courts et bio, issus d’une agriculture raisonnée. A mi-chemin entre la table d’hôte, la vente à emporter et le bistro gourmet, il sera également un lieu de rencontre pour les professionnels.
Le choix de BIG jusqu’au design du mobilier
Table du restaurant, bar, chaises, comptoir… le mobilier et ses matériaux (céramique, métal, acier, inox, bois…) ont été imaginés par l’architecte. La table commune du restaurant, qui accueillera 56 couverts, a été dessinée en forme de croix pour rappeler les quatre points cardinaux, ainsi que ceux de l’enseigne suspendue dans la chambre urbaine. La forme libère naturellement des espaces généreux devant l’entrée et permet une grande flexibilité, marquant un point de repères fort pour les usagers.