Séméio architecture a livré en décembre 2020 une résidence hôtelière composée de 150 studios et deux logements de fonction (4 604 m², 6,4 M€ HT) dans le quartier des Moulins, à Nice (Alpes-Maritimes). Réalisé en conception réalisation, le projet a été développé en collaboration avec 3F Résidences pour le compte de l’Association Parme (gestionnaire). Communiqué.
La résidence hôtelière se décompose en deux volumes sur socle ; le rez-de-chaussée, qui concentre les locaux communs principaux, est le support des logements distribués dans les étages. Les logements sont majoritairement implantés dans le volume principal R+8, profitant de l’orientation Sud ; le volume secondaire, R+5, offre des orientations est et ouest.
Un tissu urbain en mutation
Le projet – développé par Carine Deschamps et Ivan Le Garrec, deux des cinq associés de l’agence – a dû faire sa place dans un tissus en mutation, composé d’échelles et d’écritures peu reliées entre elles. La résidence se situe en effet dans la zone NPNRU (Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain) des Moulins, qui a pour objectif d’ouvrir le quartier sur son environnement extérieur, de redonner une bonne qualité de vie aux usagers, de diversifier l’offre d’habitat, de proposer une mixité sociale et fonctionnelle, de valoriser les espaces verts et enfin d’améliorer l’offre de déplacement. Tout ce programme est par ailleurs guidé par une forte ambition environnementale.
La parcelle où le projet s’intègre est issue des différentes trames urbaines qui viennent réorganiser la structure du quartier, entre entités résidentielles existantes, nouveaux programmes et espaces publics requalifiés. L’épannelages R+8/R+5 de la résidence permet une animation de la rue qui vient compléter la diversité d’échelle et d’écriture des nouveaux programmes du projet de restructuration du quartier.
La résidence hôtelière s’inscrit dans un contraste fort entre un programme de logements en construction au sud et un square projeté au nord ; ainsi, la façade linéaire la plus haute, orientée sud, vient répondre à la verticalité du projet voisin, alors que le volume le plus bas au nord de la parcelle créé une échelle plus domestique face au futur square.
La couleur : jeu d’ombre et lumière
Dans le cadre de la recherche de mixité programmatique du projet de restructuration du quartier, la résidence devait être clairement identifiée comme un programme hôtelier ; le travail des percements systématiques des façades représente cette volonté d’expression unitaire, axée sur la conception des fenêtres. Ainsi le volume R+8 met en scène des fenêtres horizontales alors que le volume R+5 joue la verticalité des percements.
L’utilisation de brise-soleil horizontaux signe l’élément distinctif du programme hôtelier et devient un élément fort du paysage urbain. La couleur jaune des sous faces vient animer les façades de la résidence hôtelière et accentuer le jeu de l’ombre et de la lumière grâce à la brillance de la peinture métallisée qui revêt la façade. Cette interaction de la couleur vive avec la brillance de la façade et la matière même des brise-soleil (métal perforé) constituent le thème distinctif du projet : le jeu avec la lumière, qui est perceptible à chaque rupture de volume.
Ce recours aux surface colorées est par nature spectaculaire puisqu’il détache une forme simple et il met en jeu toute la puissance de l’abstraction. La présence des brise-soleil, dont la transparence, la couleur, les ombres et reflets varient avec la lumière, apporte une touche de délicatesse à ces volumes affirmés.