Fin 2016, O-S Architectes a livré une opération de 38 logements intermédiaires à Charleville-Mézières dans les Ardennes, non loin de la frontière Belge. La réalisation – 3 583 m² ; 3,6M€ – est constituée d’appartements collectifs de différentes tailles, superposés et imbriqués à l’échelle du quartier. Communiqué.
Le défi de cette opération était pour O-S Architectes (Vincent Baur, Guillaume Colboc et Gaël Le Nouëne) de s’installer dans un tissu hétérogène. Le quartier aux alentours de la rue Georges Bizet est composé d’une architecture variée, de la maison individuelle à la barre d’habitations collectives. L’ambition du projet était de de réconcilier ces deux typologies de logement radicalement différentes afin de créer un tissu urbain cohérent. Le projet propose donc une densité intermédiaire, à mi-chemin entre le logement collectif et individuel.
L’espace public s’organise autour de quatre îlots dont l’implantation veille à respecter la qualité paysagère du site grâce des percées visuelles. En effet, le projet se déploie sur toute la surface du site, ceci en réaction à la barre de 100 logements à l’ouest qui obstrue l’espace.
Les îlots à l’ouest et à l’est sont orientés le long de chemins piétons existants. L’entrée aux logements de ces deux îlots se fait depuis ces accès piétons. Les deux autres îlots les installent parallèlement à la rue Georges Bizet, l’un directement aligné sur celle-ci, l’autre plus en profondeur.
Ce positionnement des volumes offre ainsi des façades le long de voies existantes, ce qui permet au projet d’affirmer une urbanité à l’échelle de son environnement. Entre ces îlots, l’espace accueille les deux voies de distribution de stationnements, les locaux communs et de petits jardins individuels. Le caractère du quartier est donné par une horizontalité ponctuée de cadrage urbain vers le paysage lointain.
Le programme de 38 logements s’organise par «maisonnée» de deux logements superposés. Compter 2 T2, 18 T3, 12 T4 et 6 T5. L’ensemble des T4 et T5 ont leur pièce de vie sur le rez-de-jardin, tandis que la majorité des T3 et les deux T2 s’articulent sur les étages supérieurs. Les accès aux logements se font depuis le jardin pour les logements en rez-de-chaussée, et depuis la voie publique pour les autres.
La densité est l’une des qualités de cette forme urbaine offrant des espaces à de potentiels usages ouverts et multiples pour une vie de quartier partagée.
Chaque logement dispose un espace extérieur privatif, jardin ou bien terrasse, proportionnel à la surface de l’habitation. La morphologie générale est variée, allant du R+1 au R+2, et de façon non linéaire afin de créer un rythme sur la rue tout en proposant un compromis entre typologie de logement individuel et collectif.
Les façades sont traitées en revêtement minéral clair avec une technique d’enduit épais particulière : ce sont des bandes qui font le tour des volumes et dont l’épaisseur est traitée avec un ratissage vertical. Cette mise en œuvre de cannelures fait vivre la façade en renforçant l’épaisseur de celle-ci.