L’agence parisienne Hardel Le Bihan architectes (Mathurin Hardel et Cyrille Le Bihan) a livré en février 2019 à Nantes (Loire-Atlantique) pour 12 M€, le projet O’2 Parcs, un programme d’une centaine de logements neufs, bureaux et commerces Bd de La Prairie au Duc sur l’Île de Nantes. Communiqué.
Entre les boulevards de la Prairie au Duc et de l’Estuaire, sur l’ancien site industriel de la SNCF, l’ensemble immobilier O’2 Parcs, de 9 400 m² SDP (logements 7 150 m², bureaux 1 750 m², commerces 500 m²), est un repère pour ce quartier émergent de l’Île de Nantes. Visible de loin depuis les rives de Loire et les ponts qui enjambent le bras de Pirmil, il comprend trois immeubles, associés à un socle au rez-de-chaussée.
A l’échelle des piétons et des habitants, la mixité programmatique est clairement lisible à travers la répartition des volumes et le traitement différencié des façades. Derrières les larges vitres des rez-de-chaussée, commerces et bureaux sont maintenant aménagés et animent déjà la vie au nouvel espace public.
Matériaux : béton matricé lasuré et béton brut lasuré, balcons préfabriqués
Le socle de O’2 Parcs, très largement vitré et ouvert sur la ville, accueille cinq commerces de proximité (brasserie, tabac presse, épicerie, laiterie fromagerie), un plateau de bureaux orienté au sud et sur le cœur d’îlot, ainsi que les halls d’entrée traversants, desservant sur le jardin intérieur les logements et bureaux des étages.
L’immeuble à R+11 comprend des commerces et des locaux d’activités destinés aux habitants au rez-de-chaussée, puis deux niveaux de bureaux et neuf niveaux de logements en accession. De nombreux balcons soignent les vues sur les chantiers navals proches et sur les bords de Loire plus lointains.
Le long du boulevard de l’Estuaire, l’immeuble à R+6 occupe une position privilégiée, face aux voies ferrées qui seront bientôt transformées en jardin métropolitain. Son rez-de-chaussée accueille des bureaux évolutifs adaptés aux démarches collaboratives et modes de travail innovants. Les cinq autres niveaux abritent des logements en accession.
Au rez-de-chaussée, le traitement atypique de la toiture et des façades des bureaux s’inspire du langage des bâtiments industriels, en écho à l’histoire du lieu (à travers une charpente en bois, légère et courbe sur mur rideau bois-acier ou encore le rythme régulier de poutres en béton élancées avec remplissage d’éléments vitrés). Ses larges balcons s’ouvrent vers le jardin métropolitain, tandis que sa toiture, accessible, est dotée d’un potager et de mobiliers d’extérieur pour partager la hauteur et le plaisir du jardinage.
Enfin l’immeuble de logements sociaux à R+7 présente une volumétrie homogène sur le boulevard de la Prairie au Duc, marquée par le rythme régulier des fenêtres qui traduisent sa logique de compacité. Côté jardin, les balcons en saillie offrent une belle orientation au sud aux pièces à vivre.
O’2 Parcs – Matérialité
Les immeubles sont réalisés en béton coulé en place, tandis que les poteaux de rez-de-chaussée et les larges balcons en saillie ont été préfabriqués en usine. Un procédé choisi pour garantir l’exécution parfaite de ces ouvrages délicats par leur forme et la générosité de leurs proportions. Boulevard de la Prairie au Duc, le béton matricé calepiné sur le rythme des fenêtres met en relief la façade grâce à un jeu subtil d’ombre et de lumière.
« La matérialité du bâti répond à un souci de pérennité et dialogue avec le ciel changeant caractéristique de Nantes », précise Mathurin Hardel. La lasure qui protège le béton des agressions extérieures varie sans cesse, passant d’un blanc éclatant au soleil à une teinte argentée sous un ciel nuageux.
Carte blanche à l’artiste Cyprien Chabert
Dans le cadre du 1% artistique, l’agence Hardel Le Bihan Architectes a invité l’artiste Cyprien Chabert à intervenir dans les trois halls des bâtiments de O’2 Parcs. Le dessinateur franco-ivoirien a réalisé des fresques végétales et oniriques en noir et blanc pour orner les entrées des logements et bureaux. Comme un dedans-dehors végétal, typique de son travail sur le métissage et l’entre-deux, mais aussi en clin d’œil à la musique black afro-américaine.
« La ville de Nantes a accueilli les tout premiers concerts des jazzmen du Mississippi, d’où l’idée des lianes inspirées de la Louisiane et du Bayou, qui vont servir de fil d’Ariane entre les différents immeubles », dit-il.