Le jury de la 20ème édition du Palmarès Architecture Technal a primé sept projets et distingué une mention à travers sept prix en sept catégories. Découverte des projets lauréats.
Prix Habiter Logements individuel
Maison, Reims (51)
Atelier Cadet Architecte (51)
Au coeur de Reims, cette maison de 205 m² est un véritable cocon à l’abri des regards. Dans le respect des règles d’urbanisme, elle a été construite sur une parcelle acceptant la construction en intérieur d’îlot et de plain-pied. C’est l’Atelier Cadet Architecte qui a conçu ce projet s’étendant à l’horizontal. L’architecte est intervenu a minima côté rue où les garages ont été conservés. Les garages franchis, la maison, frontale, occupe toute la surface autorisée. Le programme de cette villa, accueillant un couple avec plusieurs enfants, s’organise autour de deux axes sud-nord et est-ouest. Le sud et l’est public. Le nord et l’ouest plus privé. Les pièces se répartissent suivant cette logique. Une échappée, sud-nord par la cuisine, fusion de deux espaces, permet une percée au travers de toute la maison, la donnant à lire, à la comprendre dans son fonctionnement.
Le mot du jury :
« Efficace, pragmatique, minimaliste, pure et précise ! Cette maison est très claire dans ses moyens. Elle va à l’essentiel, sans aucune ostentation, avec une qualité de construction et une réponse bioclimatique. Le jeu sur l’intériorité de la parcelle, entre les murs existants, est également à souligner. Elle est protégée des regards tout en étant ouverte largement sur les jardins ».
Prix Habiter Logements collectifs
Îlot Claude Bernard, Toulouse (31)
V2S Architectes (Mandataire – 31) et Cousy Architectures (Associée – 31)
L’îlot Claude Bernard est un programme mixte composé de 67 logements sociaux (T2 au T5), d’une structure petite enfance de 350 m², d’un espace senior de 300 m², de bureaux de 220 m² et d’un local associatif de 100 m² au rez-de-chaussée. Il est implanté en place de l’ancienne cité ouvrière aujourd’hui disparue et dont ne subsiste qu’un alignement de pins parasols. C’est l’esprit du lieu existant autrefois et ce paysage arboré qui a donné naissance à ce projet de Cité Jardin. Les volumes, de plus grande hauteur aux extrémités (R+4), délimitent les contours de l’îlot. Les logements s’ouvrent largement sur le coeur, traversé par une masse végétale et où trône un tilleul remarquable qui a été conservé et valorisé. Les habitants comme les autres publics profitent de l’ensoleillement, du calme et des espaces extérieurs communs et protégés.
Le mot du jury :
« Harmonie parfaite entre qualité d’usage des appartements et sobriété des façades. Les logements sont tous traversants et avec de belles loggias. Les occupants bénéficient d’une pièce de vie supplémentaire et profitent d’une belle vue sur le paysage ».
Prix Réhabiliter
Maison sur le lac, Lot-et-Garonne (47)
Atelier d’architecture Hébert (33)
Pour cette restructuration/extension, l’Atelier d’architecture Hébert a flirté avec les limites constructives du règlement d’urbanisme. Il est allé chercher les limites séparatives, a joué avec les surfaces de plancher et l’emprise au sol pour créer des volumes atypiques qui s’avancent, se surélèvent, s’ouvrent pour accroître les dimensions… tout en s’intégrant dans le paysage accidenté. Des 35 m² existants + 15 m² autorisés, la maison passe ainsi à près de 100 m² habitables avec une terrasse abritée au rez-de-chaussée, et une seconde en contrebas de la première, qui assure la liaison avec l’habitation et accueille une piscine semi-enterrée. Cette relation au jardin est amplifiée par le ponton donnant sur le petit plan d’eau. Séduits par le projet final, les propriétaires se sont finalement installés définitivement dans ce refuge de nature.
Le mot du jury :
« Alors qu’on avait une cabane avec très peu d’intérêt, on bascule dans un projet architectural et paysager avec du sens. La maisonnette devient villa et la mare aux canards se mue en un plan d’eau travaillé. Le tout sans renier l’existant, au contraire, en s’appuyant sur les qualités intrinsèques du site pour créer un lien fort, une communion, entre le bâti et l’environnement ».
Prix Etudier
École d’architecture INSA, Strasbourg (67)
COSA (Mnadataire – 75), RHB Architectes (Associée – 67)
Les agences COSA et RHB ARCHITECTES ont collaboré pour entreprendre la restructuration de l’INSA (Institut National des Sciences Appliquées) Strasbourg et concevoir un nouveau bâtiment dédié au pôle architecture. Le projet global repose sur la mise à profit du plan d’origine de l’ouvrage, entré en fonction en 1960, pour en ajuster les liaisonnements bousculés au fil des extensions. Il permet également de réorganiser les différents départements pour incarner la pédagogie spécifique de l’INSA autour de la manipulation empirique, dont le relogement de la formation en architecture dans un bâtiment neuf. La nouvelle école d’architecture épouse les bâtiments existants en adoptant des rythmes structurels identiques et les mêmes objectifs : être des architectures de l’usage, épurées, régulières, lumineuses, s’effaçant au profit des relations inter-usagers, inter-départements, et s’adaptant aux pédagogies.
Le mot du jury :
« Rien n’est laissé au hasard ! Tous les détails sont léchés et il y a une vraie cohérence entre le parti pris, le plan et la construction très aboutie. La dualité entre le noyau béton et le vide de l’espace obtenu grâce à la structure bois est également à souligner. Tout comme le travail sur la réintégration avec les bâtiments existants ».
Prix Découvrir
Conservatoire de musique et de danse Résonance, Blagnac (31)
PPA Architectures (31)
Situé dans le quartier d’Andromède à Blagnac, le conservatoire de musique et de danse Résonance s’étend sur 3 411 m² à l’extrémité sud d’un grand parc et fait face au lycée. Dans sa proposition, PPA Architectures a donc cherché à produire un équipement largement ouvert, réorganisant autour de lui le quartier. Il est constitué d’un espace commun généreux en double hauteur. Son auditorium est équipé d’une double paroi mobile de fond de scène. Son gradin rétractable fait face, lorsque les parois séparatives sont retirées, à un large escalier-gradin menant à l’étage. Ces dispositifs architecturaux et scénographiques font de cet espace le coeur « mutant » du bâtiment, permettant d’envisager tous les types de performances scéniques.
Le mot du jury :
« Parfaite adéquation entre le parti pris architectural, le plan et la construction finale qui est très aboutie. C’est un juste équilibre entre ouverture et intimité. Tous les détails sont pensés et il y a une vraie esthétique architecturale avec le grand hall, l’escalier, la double scène, la résille percée… »
Prix Travailler
Agence d’architecture et local d’activités, Malakoff (92)
Philippe Dubus Architectes (92)
Lorsque la ville de Malakoff a mis en vente plusieurs bâtiments et terrains en centre-ville, Philippe Dubus s’est positionné sur l’un d’eux pour concevoir les nouveaux bureaux de son agence d’architecture en complément d’un espace de coworking et d’un espace partagé pour organiser différents événements. L’immeuble s’insère harmonieusement avec les constructions voisines. Bâti entre 2019 et fin 2021, et d’une superficie totale de 450 m², il est doté de 5 plateaux. Les 4 premiers sont dessinés sur un plan carré 10 m x 10 m, se superposant dans un volume unique, le cinquième plateau est en retrait. Le rez-de-patio, en sous-sol, est dédié aux salles de réunions, le rez-de-chaussée aux événements et le premier étage au coworking. Les niveaux 2 et 3 accueillent l’agence Philippe Dubus Architectes. Le dernier étage est surmonté d’une terrasse en belvédère coiffée d’une pergola végétalisée. L’ensemble est conçu avec des solutions low-tech, mises en oeuvre avec soin pour réaliser un espace de travail adaptable et réversible.
Le mot du jury :
« Ce projet s’insère parfaitement dans le linéaire des maisons déjà existantes, tant par son volume que par la matérialité de ses façades vitrées et opaques. On ressent une architecturale frugale, qui va à l’essentiel mais en soignant particulièrement les détails ».
Mention Travailler
Pôle funéraire Toulouse Métropole Sud, Toulouse (31)
Atelier Cube (31) et Studio Zermani associati (Associée – Italie)
Le Pôle Funéraire Toulouse Métropole Sud est un projet lancé dès 2017 par Toulouse Métropole afin de répondre à la demande croissante de crémation au sein de l’agglomération. Pour édifier son funérarium, la maîtrise d’ouvrage a choisi un site préservé : un ancien terrain agricole à proximité de la rocade et de la sortie de Toulouse en direction de Montpellier, bordé de zones naturelles qui le resteront. En léger surplomb, cette parcelle offre une situation privilégiée pour un édifice particulier. L’Atelier Cube, associé au Studio Zermani associati, spécialiste de l’architecture religieuse en Italie, ont remporté le concours. Dans leurs esquisses, ils ont réinterprété trois éléments de l’architecture locale sacrée : la brique, la colonnade et le cloître.
Le mot du jury :
« La création d’un lieu spirituel est un exercice très difficile. Ici les architectes ont réalisé un travail très soigné, abouti et retranscrivant parfaitement le côté intemporel et solennel de l’édifice. Un bel ouvrage pour rendre un dernier hommage ».
Les membres du jury : Jean-Pierre Deso-Vidal, Christèle Demont, Pierre-Louis Taillandier, Gaëtan Redelsperger et François Dussaux.