Le vendredi 8 septembre 2017 a été inauguré le radar de Palaiseau, dans le quartier de l’École polytechnique sur le plateau de Paris-Saclay. Cet équipement de contrôle aérien est destiné à identifier et guider les avions civils en région parisienne. D’une portée de 315 kilomètres, il permettra de traiter 800 avions simultanément. Communiqué.
Réalisé par l’agence Barthélémy-Griño architectes, pour la Direction des services de la navigation aérienne, maître d’ouvrage, ce radar contribue à la couverture des centres en route de la navigation aérienne (CRNA) Nord, Est, Sud-Ouest et Ouest, d’Orly, de Roissy-Charles-de-Gaulle, du Bourget et de toutes les approches satellites.
Le projet d’aménagement Paris-Saclay et l’interdiction de la présence d’un obstacle de plus de 174 mètres de haut dans un rayon de 5 km, imposait la destruction du radar existant. Dans le cadre d’une consultation de conception et de réalisation de la future station radar, l’Etablissement public Paris-Saclay a retenu en 2013 le groupement Barthélémy-Griño architectes, l’objectif étant de créer une oeuvre architecturale à la hauteur des exigences du projet d’aménagement et de sa situation au sein du futur quartier de l’École Polytechnique.
Culminant à 65 mètres au-dessus du plateau, ce radar monumental est d’ores et déjà devenu un véritable signal qui s’inscrit dans le paysage à plusieurs échelles : l’échelle territoriale du plateau de Saclay et de la vallée de Chevreuse, l’échelle urbaine du campus et l’échelle humaine plus rapprochée de la bande centrale.
Simplicité et compacité
La tour est constituée d’un unique volume épuré : un fût cylindrique d’une hauteur de 57m. Son diamètre de 13,4m est constant de la base au sommet. La dimension est imposée par la rigidité structurelle requise pour limiter les déformations du radar sous des vents extrêmes. Cette simplicité de forme est renforcée par le choix d’un matériau unique : le béton. La paroi, entièrement ajourée, vient animer et alléger le fût permettant à la lumière et au ciel de la traverser.
Tous les composants du programme fonctionnel sont regroupés dans la tour, seul le radome s’en détache. Cette compacité permet de dégager les espaces environnants. La tour est ainsi délicatement ceinturée par un trottoir en béton et semble émerger naturellement du sol.
Le volume intérieur est vide, mise à part les locaux techniques qui occupent les deux premiers étages. Vingt-huit poteaux en béton viennent rythmer les autres niveaux. La superposition de ces poteaux disposés régulièrement sur chaque plateau et dont la taille varie fortement, engendre une vibration qui capte et réfléchit la lumière et le soleil de multiples façons.
Orientation et cinétisme
A l’approche du campus, la découverte de la tour se fera dans le mouvement, depuis le métro aérien ou depuis les voies routières et cyclables. L’image de la tour se transformera en fonction de l’angle de vue.
La variation de la section des poteaux permet de faire varier la porosité du fût formant ainsi, sous les différentes lumières du jour un formidable kaléidoscope.
Le projet se présente comme une version contemporaine d’une colonne monumentale – ouvragée, imposante et immatérielle. Une colonne à 308 claires-voies qui ouvrent en partie basse sur les variations de paysage du plateau de Saclay, et en partie haute sur le tableau toujours renouvelé du ciel.
Une figure sage, humble et puissante, qui repère un territoire capital et stratégique de la métropole parisienne.