Paris est une fête dit-on. Du moins c’est ce que disait Hemingway. Même s’il y demeure des arènes mystérieuses inconnues du tourisme de masse, il n’y a pourtant pas de corrida à Paris, sinon des combats de coqs dans l’arène politicienne.
Ces acteurs de la vie publique aiment à faire référence à L’art de la guerre de Sun Tzu, et chacun d’eux et d’elles de s’enorgueillir dans son coin d’une stratégie indirecte «toute d’économie, de ruse, de connaissance de l’adversaire, d’action psychologique, destinée à ne laisser au choc que le rôle de coup de grâce asséné à un ennemi désemparé».
Que les hommes et femmes politiques conçoivent leur action en termes guerriers est normal puisque la politique n’est que rapport de force, l’histoire étant écrite par les vainqueurs. Sauf que ceux-là ne sont pas les seuls à s’appuyer sur une vision binaire du monde – eux et nous – propre aux imbéciles qui croient encore que la terre est plate. D’où l’esprit guerrier qui les anime.
Il y a d’autres visions du monde. Foin de l’art de la guerre, aussi célébré soit-il, à Chroniques, nous préférons cultiver la vigueur du débat et l’art de la fête, sans autre raison que de se retrouver ensemble autour d’une certaine idée de l’architecture et d’une certaine idée de la presse. Ce qui explique notre persistance à publier tous les mardis soirs et à célébrer nos anniversaires au rythme des équinoxes. Pour une fois que c’est la presse qui paye un coup aux architectes !
Aussi ce petit édito pour remercier – c’est d’usage – tous ceux qui sont venus nous rejoindre le jeudi 14 novembre dernier et dont j’aime à penser qu’ils ont passé une bonne soirée, surtout les trois vainqueurs des premiers prix de Chroniques.
Pour remercier également tous les abonnés de Chroniques sans lesquels le magazine n’en serait pas là aujourd’hui et qui sont les garants de son indépendance, ceux n’ayant pas pu venir étant évidemment tout excusés.
Pour vous remercier tous également, amis lecteurs, toujours plus nombreux, avec une pensée pour celles et ceux qui, dès le mercredi matin, nous engueulent ou nous félicitent, souvent pour les mêmes articles.
L’art de la fête c’est aussi que chaque membre de l’équipe de Chroniques était ce soir-là l’hôte et hôte de la soirée, y compris ceux qui se sont excusés. Qu’ils soient tous remerciés de leur don d’ubiquité. Sans équipe, pas de journal !
Enfin l’art de la fête, c’est qu’elle se termine non pas parce qu’il n’y a plus rien pour nourrir le corps et abreuver l’esprit mais, comme dirait Sun Tzu, faute de combattants. Que nos partenaires qui ont permis cet accueil généreux soient ici à leur tour remerciés.
Paris est une fête ? On peut le dire encore !
Christophe Leray
Rédacteur en chef
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