Le 4 juin 2021, la métropole de Nantes (Loire-Atlantique) a rendu public les trois équipes en compétition pour transformer le pont Anne-de-Bretagne qui en centre-ville relie le quai de la Fosse à l’île de Nantes. Auteur du pont Senghor inauguré à Nantes en 2010, et par ailleurs non participant à la consultation, Marc Mimram s’émeut du choix des élus. Cri du cœur.
Nous apprenons par la presse la sélection des trois équipes désignées pour réaliser le projet du nouveau pont Anne-de-Bretagne à Nantes.
Il est pour le moins surprenant de noter que les trois équipes de maîtrise d’œuvre choisies en association avec des entreprises de travaux publics pour cette phase de dialogue compétitif, sont étrangères.
Il s’agit de deux équipes anglaises et d’une équipe austro-germanique.
Cela envoie un signal fâcheux sur les compétences des architectes français dans le domaine des ouvrages d’art.
A l’heure où le débat public porte sur le nationalisme ou sur le patriotisme économique, il est curieux de voir les majors du BTP français choisir uniquement des architectes étrangers, soit en suivant leur propre initiative, et que dirait-on alors si l’appel d’offres était limité à des entreprises de construction étrangères, soit en suivant les recommandations du maître d’ouvrage et ce serait plus grave encore.
Je n’ai pour ma part rien contre la présence d’architectes et d’ingénieurs étrangers sur les projets en France puisque l’essentiel de mon activité dans ce domaine se trouve à l’étranger.
Mais, ni pour les ponts de Linz en Autriche et de Bath en Angleterre, actuellement en construction, ni pour l’appel d’offres des ponts de Cologne en Allemagne, ni pour les ponts de Jinan, Shenzhen et Guangzhou dont nous développons les études actuellement, n’avons-nous été sollicités et mis en compétition avec des équipes de maîtres d’œuvre autres que celles des pays concernés. Cela paraît normal et salutaire.
Vive la France. Vive la farce.
Marc Mimram
Le 07 juin 2021