Fondée par Peter Soland et Fannie Duguay-Lefebvre, l’agence civiliti (Urban Soland entre 2001 et 2015) a conçu de nombreux projets d’espaces publics à Montréal, Québec et Ottawa. L’agence d’architectes et concepteurs lumière est réputée pour ses interventions contemporaines en milieu urbain. En témoigne ce viaduc lumineux livré sur le campus de l’université de Montréal, à Outremont, Québec. Communiqué.
L’Université de Montréal, l’une des principales institutions de la métropole québécoise, s’apprête à ouvrir un campus secondaire sur un ancien site à vocation ferroviaire. Pour permettre l’érection des futurs bâtiments, en lien avec le service de la mise en valeur du territoire et le service des infrastructures, de la voirie et des transports de la Ville de Montréal, le tracé des voies ferrées a été modifié et un viaduc construit au-dessus de la nouvelle voie d’accès au campus universitaire.
La structure du viaduc, longue de 24 mètres, repose sur le sol, rehaussé légèrement de part et d’autre de la route. Les culées du pont se transforment en murs de soutènement aux formes sculpturales, retenant le sol et créant un paysage minéral dynamique.
Les parapets de 44 mètres, situés de chaque côté du viaduc, ont été construits en quatre sections distinctes : ce sont des assemblages de composantes d’acier et de panneaux de métal perforé, le tout enduit de peinture métallique. Les plaques, posées à la diagonale, rappellent le motif triangulaire des ponts ferroviaires traditionnels. Le même motif a été reproduit sur les garde-corps protégeant les piétons empruntant les trottoirs longeant la voie d’accès.
Une signature graphique et lumineuse fait du viaduc un point de repère majeur sur le campus.
Face au campus, le viaduc devient fond de scène qui s’anime la nuit alors que quatre «tableaux» lumineux, inspirés des Wall Drawings de l’artiste américain Sol LeWitt, apparaissent et disparaissent dans l’obscurité. Ces tableaux, créés grâce à 135 barres d’éclairage DEL installées à la diagonale, célèbrent les quatre saisons de façon éphémère : une pluie de diagonales représente l’automne, de petits flocons évoquent l’hiver, des vignes rappellent le printemps et des lucioles annoncent l’été.
Sur la face opposée du viaduc, le parapet est traité de manière plus statique, mais non moins dramatique. La nuit, la structure ferroviaire semble flotter au-dessus de sa base sculpturale, chaque détail mis en valeur par un éclairage évoquant toute la poésie et l’imaginaire associés au passage des trains.
Responsables du traitement architectural et lumineux du viaduc, les architectes ont voulu adoucir la rudesse des lieux en recourant à un programme d’éclairage subtil et poétique. Ils espéraient également évoquer les origines ferroviaires du site, sur le point d’être effacées à tout jamais par la construction de pavillons universitaires et de nouvelles infrastructures urbaines.