Début 2017, l’agence parisienne Arc.Ame architecte urbaniste fondée par Carole Vilet et Laurent Pezin a livré pour Emmaüs Habitat maître d’ouvrage 150 logements collectifs (dont 31 logements seniors et 79 places de parking en sous-sol). L’agence s’est vue confier de plus les aménagements extérieurs de l’ensemble de la résidence. Coût des travaux : 18,9 M€ HT (dont 16,45 M€ HT pour les bâtiments et 2,49 M€ HT pour les aménagements). Communiqué.
«C’était une opération très dense. Le maître d’ouvrage Emmaüs Habitat, souhaitait au départ construire 180 logements», explique Laurent Pezin architecte associé de Arc.Ame, maitre d’oeuvre. «Nous avons été retenus sur une offre et non par concours, avec comme idée de travailler ensemble à la construction du projet, plutôt que de présenter une image terminée. Il s’agissait de présenter un programme très léger et de partager les idées avec le maître d’ouvrage avant de commencer à dessiner. Nous avons donc fait l’esquisse et l’avant-projet sommaire main dans la main avec Emmaüs Habitat». La réflexion et les études préalables concertées ont duré deux ans.
Le programme, dont une première tranche a été livrée en décembre 2014, comporte finalement 150 logements, dont 20 bénéficient de jardins privatifs et sont adaptés aux attentes particulières des seniors et un local associatif. Les premiers résidents ont intégré en mars 2015 les nouveaux immeubles, aux façades très rythmées, qui offrent des variations de lecture et d’échelles.
Des éléments métalliques (garde-corps perforés et garde-corps en lamelles verticales fixes) animent le béton lisse blanc et le béton matricé peint couleur chocolat. Tous les logements — collectifs et intermédiaires, duplex, appartements traversants avec jardin — ont au minimum une double orientation.
L’articulation des bâtiments, neufs et anciens, autour d’une rue principale agrémentée d’un trottoir, permet de bien différencier les espaces : circulation des piétons et des véhicules, aires de stationnement, esplanade centrale de détente. La création de ce cheminement principal conduit tout naturellement les personnes extérieures au quartier vers les passages souterrains, sans pénétrer dans les espaces à vocation résidentielle et sans troubler les locataires qui se reposent dans l’aire de convivialité.
Un candélabre au design spécifique, d’une hauteur de six mètres, signale l’entrée de la sente souterraine reliée au coeur de ville, dont l’accès a été maintenu. Il est éclairé nuit et jour. La résidence Blanche de Castille, qui était auparavant un peu enclavée, affirme ainsi sa vocation de liaison vers le centre-ville dont elle fait partie intégrante.
A l’intérieur les piétons se déplacent agréablement et en toute sécurité sur des espaces réservés séparés des chaussées, accessibles aux personnes à mobilité réduite. Les voies sont à double sens et en impasse, afin d’éviter que la résidence ne devienne un espace traversé par les véhicules. Les places de stationnement extérieur, réparties sur l’ensemble du site et proches des bâtiments comme elles le sont habituellement dans les villes, sont longées par des arbustes à feuillage persistant, pour les dissimuler aux regards.
Chaque bâtiment est divisé en quatre à six unités de hauteurs différentes (R+2, R+3 et attique) ce qui évite aux habitants de se sentir enfermés dans leur quartier. Les logements à double exposition présentent des configurations variées. Les unités basses semblent des maisons individuelles juxtaposées. L’enveloppe extérieure des bâtiments est composée de matériaux résistants au coût d’entretien réduit : béton peint, béton matricé peint ou enduit matricé.