Anne Hidalgo, maire de Paris, a‐t‐elle décidé de supprimer des squares et jardins publics de Paris, sous prétexte de lutter contre les « mésusages » ? C’est, depuis un an, la crainte des riverains des boulevards Jules‐Ferry et Richard‐Lenoir à Paris (XIe) confrontés à un projet de réaménagement censé créer une grande promenade végétale ouverte et dont le contenu n’a jamais été présenté publiquement. Tribune.
Le projet a été dévoilé dans le dossier technique que la ville a remis début février 2024 à la préfecture pour une demande d’examen selon la procédure dite « au cas par cas »*. On y apprend qu’une première tranche est déjà lancée sur le square May‐Piqueray avec l’enlèvement des grilles et que les prochaines tranches sont envisagées après les Jeux olympiques en 2024 sur les boulevards Richard‐Lenoir et Jules‐Ferry.
On constate dans ce dossier une forme d’acharnement à penser que la meilleure solution pour « apaiser et partager l’espace public » consiste en la suppression pure et simple de toutes les grilles « dénommées clôtures identitaires » des quatre squares existants. Celles‐ci permettent pourtant et depuis toujours aux enfants de jouer en toute liberté dans des lieux protégés et isolés de la circulation ; elles garantissent le respect et le développement de nombreux végétaux et la protection des haies connues pour leurs qualités de préservation de la biodiversité, créant de surcroît des espaces de tranquillité en retrait du tumulte urbain, propices à la cohabitation de nombreux usages, comme dans tous jardins publics.
Les grilles et les passerelles enlevées, les squares supprimés, les promenades latérales dallées démolies et remplacées par des plates‐bandes végétalisées ouvertes à tous les vents en guise de promenade axiale, il ne reste que deux cheminements étroits de part et d’autre des fontaines oculus centraux existants et des diverses aires de jeux mises dans des enclos au milieu de l’espace. Côté voies circulées, des lisses basses sont censées protéger l’ensemble. Une situation nettement dégradée par rapport à la promenade actuelle !
À quels coûts ?
Comment peut‐on avoir aussi peu le sens du patrimoine de Paris, le respect du travail des professionnels de l’aménagement, et de l’opinion des Parisiens qui sont unanimement contre ce projet ? Pourquoi cette mascarade de concertation : un questionnaire qui ne porte que sur des questions d’usages, aucun compte‐rendu des réunions publiques au cours desquelles on a pu entendre les nombreuses contestations du projet, y compris celles des commerçants riverains. À ce jour : plus de 6 100 signatures ont été recueillies par la pétition « Sauvons les 4 squares de la promenade Richard Lenoir ».
Enfin et surtout, la ville « saucissonne » les travaux et les annonces sans jamais avoir publiquement présenté un projet global alors qu’il s’agit de réaménager deux boulevards de 60 m de large sur 2 km de long. Pense‐t‐elle ainsi pouvoir se dispenser des obligations réglementaires d’études d’impact préalables et mieux masquer le coût d’un aménagement dont la qualité comme l’utilité sont très contestables ?
Face à cela, l’association Sauvons Jules et Richard a déposé avec FNE Paris une nouvelle plainte pour « excès de pouvoir » contre ce projet et dénonce la façon de le mettre en œuvre sans véritable concertation.* Il faut que le bon sens, le respect du droit et l’avis des habitants l’emportent.
Pour tout contact :
Sauvons Jules et Richard
sauvonsjulesetrichard@gmail.com
06 68 64 55 69
Pour signer la pétition Sauvons les 4 squares de la promenade Richard Lenoir (Paris)
* https://www.drieat.ile-de-france.developpement-durable.gouv.fr/2024-cas-par-cas-75-a12902.html
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