Contexte. En 2005, Klepierre, maître d’ouvrage avec la SNCF des travaux de rénovation de la gare Saint-Lazare confie une mission photographique à Jean-Pierre Porcher afin de garder la mémoire de la transformation de cette gare monument historique parisien de l’histoire ferroviaire.
Jean-Pierre Porcher profite de lieu extraordinaire pour créer une fiction. La disparition d’une femme dont le seul élément permettant de la retrouver est son portrait figurant sur une affiche trouvée dans un magasin de l’ancienne galerie commerciale de la gare avant sa démolition.
Les acteurs du projet évoluent alors sous de nouvelles identités, le chef de gare se transforme en commissaire de police, un commerçant de la galerie commerciale en un suspect innocenté, une directrice de projet de la SNCF en juge d’instruction…
Une piste se dessine dans le milieu du textile et la fiction nous emmènera en Chine jusqu’à la gare de Shanghai.
Fragments d’une longue histoire
Les enquêtes portant sur des disparitions sont certainement les plus difficiles pour la police et les plus longues à élucider. La victime «supposée» est-elle décédée, toujours en vie ou a-t-elle choisi de disparaître en changeant de vie et d’identité ?
De nombreuses enquêtes sont classées sans suite après avoir mobilisé des dizaines d’enquêteurs durant plusieurs années en France et à l’étranger.
Mais revenons à notre affaire !
En 2005, la galerie commerciale de la gare Saint-Lazare est détruite pour laisser la place à ce chantier pharaonique qui aboutira en 2012 à l’inauguration d’une gare rénovée avec un nouveau centre commercial.
Sept années d’études et de travaux pendant lesquels la gare continuera à fonctionner sept jours sur sept en accueillant plus de 100 millions de voyageurs par an.
La galerie commerciale désuète mais non dénuée de charme ferme ses portes à l’automne 2005
La destruction des commerces ne se fait pas attendre
Au cours de la démolition d’une boutique de prêt-à-porter féminin, les ouvriers font une étrange découverte.
Un message anonyme annonçant la disparition d’une femme est associé à la mise en scène d’une affiche des plus énigmatiques.
La police enquête d’autant plus rapidement que les gares sont des lieux sensibles, propices à des rumeurs et des réactions incontrôlables et parfois violentes sur des populations démunies telles que les SDF et les sans-papiers qui habitent la gare de jour comme de nuit.
Malgré le silence qui règne autour de cette affaire un avis de recherche est placardé sur les murs de la gare en travaux.
Toutes les informations recueillies par la police seront rapidement analysées mais aucune piste sérieuse ne se dessine.
Les premières rumeurs circulent, la tension est palpable…
Lors d’une ronde, un suspect est arrêté dans les sous-sols de la gare qui avaient servis d’abri pour la Wehrmacht durant la seconde guerre mondiale.
L’individu, amoureux de la petite reine, s’entraînait sur des vélos allemands restés sur place depuis plus de 60 ans, vélos ancêtres des home-trainers qui produisaient de l’électricité durant les alertes.
Après un interrogatoire au 36 Quai des orfèvres, il sera relâché et l’affaire classée sans suite pour ce grand sportif resté anonyme de la gare Saint-Lazare.
Mais la police doit faire vite, les journaux s’emparent de cette affaire, le climat devient de plus en lourd à la gare Saint-Lazare.
Un nouveau suspect est identifié, rapidement disculpé, néanmoins son témoignage ouvre une nouvelle piste pour les enquêteurs. Ce commerçant propriétaire de plusieurs magasins de mode avait croisé la disparue lors d’une séance photos pour des vêtements féminins.
A Paris dans le XIe arrondissement, puis à Aubervilliers, la police est orientée vers la filière textile chinoise.
Après la publication d’un avis de recherche international, l’inspecteur de la Crim’ Benoît Tian s’envole vers Beijing. A 10 000 mètres d’altitude et au milieu d’une nuit d’insomnie, il recueille sans succès les témoignages des stewards et des hôtesses.
Arrivé à Pékin, il rencontre son homologue, le commissaire Wong chargé des opérations internationales de recherche au bureau central des disparitions.
Le commissaire Wong est d’autant plus intéressé par ce cas qu’il enquête aussi dans l’univers de la mode où d’autres disparitions ont été signalées en Chine et plus particulièrement à Shanghai.
Nota : pour des raisons de sécurité et confidentialité liée à l’enquête, son visage ne peut être publié.
Très vite, une campagne d’affichage est organisée dans plusieurs provinces chinoises à l’initiative du commissaire Wong.
De son côté, l’inspecteur Tian rencontre un mystérieux interlocuteur au bar du Sheraton Hotel qui lui propose d’infiltrer le monde de la mode et le milieu artistique.
La mise en scène réalisée à la Gare Saint-Lazare, si elle est l’œuvre d’un désaxé, présente des similitudes avec l’univers surréaliste de l’artiste Hans Bellmer.
Son mystérieux interlocuteur lui fait rencontrer un vieux peintre néoréaliste qui, passionné par cette histoire, lui offre sa vision de La Disparue.
Se rendant compte que la police chinoise ne lui donne aucune information tangible, l’inspecteur Tian prend contact à Shanghai avec une journaliste de L’Oriental Morning Post.
La première rencontre a lieu de nuit dans les locaux du journal. Les premières informations sont échangées sous le couvert de l’anonymat.
Coïncidences, hasard ou début d’une vraie piste un contact du poste de surveillance de la gare de Shanghai communique une fiche signalétique de reconnaissance faciale issue d’une bande vidéo qui porterait quelques éléments de ressemblance avec La Disparue.
Benoît et Jiong décident de se rendre discrètement enquêter en quête de témoins à la Gare Centrale de Shanghai.
Pendant ce temps, à Saint Lazare les travaux avancent et une nouvelle découverte dans le chantier relance l’affaire à Paris…
A SUIVRE…
Jean-Pierre Porcher
*Lire aussi : De CORBU au PSG…, par Jean-Pierre Porcher
Pour découvrir plus avant le travail de Jean-Pierre Porcher