
L’agence Pargade Architecte (Jean Philippe Pargade / Caroline Rigaldiès) est lauréate depuis mars 2019 du concours d’architecture du nouveau bâtiment de Neurosciences de Sainte-Anne, à Paris (XIVe). Le projet (51.5M€ hors équipements) consiste en la reconstruction dans sa globalité du pôle universitaire des neurosciences de l’Université Paris Descartes. Livraison prévue : 2022. Communiqué.
Le programme (15 500 m²) commandait un secteur opératoire et interventionnel de quatre salles et de deux salles de sismothérapie, un secteur d’imagerie, 135 lits et places, des espaces de consultations et un hôpital de jour
L’agence Pargade Architectes s’est démarquée par son parti pris architectural inspiré par une géométrie simple offrant de larges plateaux superposés, évolutifs, propices à l’aménagement des différents services organisés autour de deux vastes patios baignés de lumière naturelle.

Soucieuse de respecter l’esprit des lieux, l’agence prévoit l’aménagement d’un jardin étagé en prolongement du hall et des espaces d’accueil, offrant un lieu de bienêtre pour le personnel, les visiteurs, les patients. Il restitue la géométrie parfaite du carré historique et crée au travers d’un parvis, un lien fort, sur la rue d’Alesia, entre l’hôpital et la ville.
L’enveloppe du bâtiment est rythmée par de grandes fenêtres. Elle fait la part belle à la brique de terre cuite claire qui constitue une signature architecturale contemporaine en résonnance avec l’écriture traditionnelle de l’hôpital.
Le choix du groupement est la première étape du projet Neuro Sainte-Anne 2022, s’ensuivra la phase d’études, jusqu’à la fin de l’année, puis de démolition des bâtiments Broca et Janet, et enfin de travaux, 24 mois durant, à partir de l’été 2020 jusqu’en 2022.

Une volumétrie simple ancrée dans l’histoire du site
En liaison forte avec le bâtiment voisin d’hospitalisation psychiatrique nommé Raymond Garcin, le bâtiment affirme la présence d’un nouveau pôle d’excellence pour l’activité neuropsychiatrie. C’est un élément fédérateur de transformation et de modernisation de ce vaste site hospitalier bâti au fil des ans. Par son implantation, sa forme et son architecture, le nouveau bâtiment renforce la composition historique d’ensemble et son identité paysagère.
Le cœur historique de Sainte Anne est ordonné dans une composition orthogonale constituée de bâtiments bas reliés par des galeries et jardins. Cet ensemble est bordé d’une ceinture végétale qui forme un écrin sur lequel se greffent des bâtiments plus récents.
Le nouvel équipement Neurosciences s’implante à l’alignement de la rue d’Alésia et libère les espaces existants sur la partie nord de son terrain pour y aménager un jardin. Par cette mise à distance du carré historique, il prolonge le caractère paysager de Sainte-Anne et renforce l’organisation générale de l’hôpital en révélant sa composition parfaite.

Une porte sur la ville
Sur la rue Alésia, dans le quartier du faubourg du XIVe à l’architecture vivante, il définit une nouvelle porte d’entrée de l’hôpital, ouverture symbolique du mur d’enceinte qui le clôt. Cette fenêtre ouverte sur la ville rompt symboliquement l’image d’un établissement fermé par un mur d’enceinte. Elle créée un cheminement attractif et mystérieux vers l’intérieur de l’îlot et nous invite à la découvrir : vision sur les bâtiments anciens, les jardins intérieurs, le parvis.
C’est un signal urbain qui devient un nouveau point de repère sur le site. Ainsi le projet gomme les limites et se définit comme un trait d’union entre les spécialités médicales, entre le cœur historique et le quartier au travers de jardins, entre l’histoire et la modernité au travers de l’Architecture.

Un jardin, protégé, serein, propice au repos et à la promenade
Le jardin aménagé entre la façade Nord du bâtiment Neurosciences et le carré historique crée un lieu de transition douce entre l’ancien et le nouveau et entre les différentes échelles du bâti.
Dans cet environnement requalifié, le jardin procure un sentiment de bien-être. C’est un lieu de communication avec la nature dont on profite aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Lieu calme et protégé, patients et familles ont plaisir à s’y promener. Il est constitué d’une placette minérale bordée de beaux arbres en continuité avec le hall, de gradins de soutènement qui sculptent le terrain et tirent parti de la pente naturelle du terrain.

Le parvis, point de convergence qui relie Sainte-Anne à la ville
Un parvis complète le dispositif d’aménagement du site. C’est un espace d’accueil, d’attraction qui permet de rapprocher les halls de Garcin et Neurosciences dans une volonté de synergie entre les disciplines. Il se trouve à l’articulation des flux du site qui y convergent. Du sud au nord, la nouvelle fenêtre ouverte sur la ville conduit notre regard vers l’intérieur du site. Par son caractère accueillant et lumineux, l’espace du parvis nous invite à le découvrir. C’est un lieu protégé, sécurisé, accueillant qui précède et prolonge les halls d’entrée de chaque établissement. Agrémenté de mobilier, il permet la dépose minute au plus près des halls.
Le choix fort d’un matériau unique – la brique – ancre sa matérialité dans l’histoire du lieu. C’est un matériau traditionnel qui se décline dans une écriture très contemporaine. La brique se marie avec la couleur et la matière de la pierre de calcaire parisien présent dans le carré historique et s’intègre dans l’esprit du faubourg du XIVe arrondissement, fait de la diversité de ses ateliers d’artistes avec jardin et de ses immeubles de rapport.
Noble et durable la brique, matériau bio sourcé qui ne demande aucun entretien, la brique varie en fonction de la lumière et apporte différentes ambiances.

Un hall d’entrée lumineux et ouvert sur le jardin
L’évidence de l’entrée dans un bâtiment public est fondamentale. Bien visible depuis la rue d’Alésia ou depuis l’intérieur du site, le hall du bâtiment Neurosciences de Sainte-Anne, largement ouvert sur le jardin, lumineux et animé affiche sa vocation d’accueil. Il constitue une rue galerie disposée sur deux niveaux qui dessert l’ensemble des services et des points de montée du public.
C’est à la fois une vitrine de l’établissement, mais aussi un lieu d’apaisement, et de sérénité. L’alternance d’espaces ouverts sur le jardin et d’espaces plus intimes en alcôve et petits salons apporte une réponse aux différents besoins des patients et du personnel. La convivialité suscite la communication entre patients mais aussi avec le personnel, créant ainsi un lieu humain. Le hall se vit comme une promenade, un parcours paysager où la limite entre les espaces extérieurs et intérieurs s’estompe. On perd le sentiment que l’on est entré dans l’hôpital.