L’architecture fonde sa pratique sur une double sollicitation : la création de lieux de vies au sens large et leur insertion dans un monde déjà constitué. C’est de cette dualité agissante, de ce va et vient entre la destination interne de ce qui est construit et de son action en retour sur l’environnement au sein duquel le bâtiment surgit, que chaque projet trouve son équilibre, son souffle et sa signification.
De la multiplicité infinie des situations concrètes nous pouvons dégager des postures fondamentales de la pratique architecturale, comme se dégagent les postures d’arts martiaux à partir des infinies possibilités spatiales des corps, qui vont pouvoir s’enchainer pour répondre aux différentes situations mouvantes des histoires et des lieux.
Une position
Le monde contemporain est une époque de changements accélérés, de transformations incessantes, de redéfinitions constantes des savoirs et des certitudes. L’architecture doit chaque fois rechercher le point d’équilibre dynamique entre l’ouverture aventureuse des formes – que permet l’incertitude chronique d’un monde mouvant – et la réalisation d’un îlot de stabilité et de protection vivante et vivable, ce qui est après tout sa mission immémoriale.
Aussi différents que soient les projets, aussi multiples que soient les demandes très concrètes – programmes, budgets, règlements, choix politiques – chacun trouve sa propre réponse. Il faut du tact pour cet exercice d’évaluation, pour trouver la juste pression, la juste intensité qu’une situation de vie – car c’est bien cela qu’incarne chaque bâtiment, chaque plan d’urbanisme – doit recevoir.
Chaque fois, il faut ouvrir toutes les lignes de vie qu’un projet contient, en faisant la preuve que ce «chemin qui ne promet pas sa destination» mènera à un lieu où se déploiera avec aisance l’énergie de la vie et sa quotidienneté heureuse.
Cela suppose de commencer chaque projet avec «Shoshin» («l’esprit de débutant», du japonais Sho: qui débute et Shin: esprit), ce qui est cultivé à l’agence par le renouvellement constant du regard né de l’élaboration en commun.
Des postures
L’univers de l’agence déploie une série de postures différenciées qui permettent de répondre avec singularité à ce qui vient : une demande, un programme, une vision, un lieu, une culture.
L’exposition présente ce travail de l’agence à travers cinq postures fondamentales : surgissement, immersion, mouvement, métamorphose, enveloppement.
Ces cinq postures correspondent à des enjeux multiples et toujours spécifiques : données programmatiques, configurations contextuelles, intensités des réponses émotionnelles, strates d’histoires accumulées, amplitudes des projets.
Séméio
A l’occasion de cette exposition, Daufresne, Le Garrec et Associés change son nom et s’accorde à son nouveau contexte.
Séméio architecture devient le nouveau nom de Daufresne, Le Garrec & associés. Le développement de l’agence initialement créée par Marc Daufresne et Ivan Le Garrec et l’arrivée de trois nouveaux associés – Carine Deschamps, Silvère Weiss et Paul Jubert – conduisent à réinventer l’agence sous ce nom qui incarne cette nouvelle configuration et le sens accumulé de sa pratique au fil des projets et des réflexions.
Séméio – «le signe» en grec – est la racine de tout le lexique de la sémiologie. Ce nom exprime un des vecteurs forts de l’agence qui est de toujours considérer un bâtiment comme un élément interagissant avec un monde, un signe prenant son sens de son rapport avec d’autre signes, un événement plastique qui transforme par sa présence nouvelle le contexte dans lequel il surgit et qui est transformé par lui.
Daufresne, Le Garrec & associés architectes – Sémiose : «la signification d’un signe en fonction du contexte»
Jusqu’au 23 septembre
La galerie d’architecture
11 rue des blancs manteaux
75004 Paris
+33(0)1 49 96 64 00