En octobre 2020, était livré à Harfleur (Seine-Maritime) un pavillon conçu par l’agence Archétude dédié au gardien et à l’accueil des locataires de 300 logements d’Immobilière Basse Seine. Un petit ouvrage garanti sans déchet ? Communiqué des maîtres d’ouvrage.
Fruit de la collaboration entre le bailleur social Immobilière Basse Seine (société de 3F/groupe Action Logement), Bouygues Bâtiment Grand Ouest et Archétude, Sphère résulte d’une nouvelle expérimentation d’impression 3D menée selon le procédé innovant développé par la startup hollandaise CyBe, qui propose une solution complète de construction en béton automatisée sur site. Il s’agit du troisième bâtiment imprimé en 3D en France et du premier en région Normandie.
Un lieu d’accueil imprimé en dix jours au cœur d’une résidence
Cette nouvelle expérimentation d’impression 3D d’un bâtiment est la seconde après Yhnova, une maison imprimée en septembre 2017 pour Nantes Métropole Habitat. Dessiné par l’agence d’architecture Archétude, Sphère est un bâtiment indépendant de 29 m² qui abolit l’angle droit pour offrir un espace moderne et convivial. Il sera dédié au gardien et à l’accueil des locataires de 300 logements d’Immobilière Basse Seine : ceux de la résidence « Maréchal de Lattre de Tassigny » et de trois autres situées à proximité.
Les murs sont réalisés en neuf pièces majeures verticales indépendantes de 2,5 m de largeur et jusqu’à 3,3 m de hauteur. Le robot de CyBe imprime directement sur site les parois en béton en différentes couches successives. Les murs sont composés de plusieurs peaux qui renferment l’isolant et une structure de chaînage.
La Sphère vient illustrer l’avancée que constituent les techniques d’impression 3D et leur changement d’échelle appliquée au secteur de la construction. Il met également en lumière les perspectives que ces technologies peuvent offrir pour bâtir plus simplement et plus durablement.
En effet, l’optimisation topologique perceptible dans cet ouvrage expérimental permet de ne mettre en œuvre que la matière nécessaire et ainsi de réduire les déchets (qui peuvent représenter jusqu’à 8% de la quantité de matière d’une construction) pour un impact environnemental maîtrisé.
« Nous sommes particulièrement enthousiastes de participer à cette réalisation originale et inédite. Il est nécessaire d’éprouver ces technologies innovantes et prometteuses. L’impression de béton offre des possibilités de formes nouvelles et inopportunes pour les techniques standards. Il faut confronter ce procédé aux réalités de mise en œuvre globales d’un projet et le coordonner aux autres ouvrages nécessaires à l’habitabilité d’un édifice », explique Antoine Lagarde, architecte du projet Spère.
« Il sera nécessaire ensuite d’apprécier ce procédé au regard des attentes environnementales actuelles et entériner ce qu’une rapidité d’exécution, une précision de réalisation, une diminution du besoin de matière, une réduction de la production de déchet et une souplesse de réalisation peuvent déjà nous promettre », dit-il.