147 logements, un centre social et culturel, une salle de quartier, un centre d’affaires, un parking couvert de 126 places… C’est la dimension du projet, conçu par AZC, l’agence fondée en 2001 par Grégoire Zündel et Irina Cristea, en cours de livraison à Nanterre (92). Trois volumes distincts, un socle multifonction, une identité marquée… Communiqué.
Contexte : un grand territoire
Cet ensemble de 147 logements fait partie de l’aménagement Seine-Arche à Nanterre sur un terrain compris entre le Conseil Départemental des Hauts-de-Seine et la gare de Nanterre Université. En tenant compte du relief naturel et de la cohabitation entre les divers réseaux viaires qui le traversent, l’aménagement Seine-Arche a exigé en amont des ouvrages d’art colossaux. Ce projet fait partie de la Terrasse 9, et s’élève entre le tunnel du RER A et celui de l’autoroute A4.
L’îlot est délimité au nord par la Promenade Insolite, un jardin en hauteur qui recouvre le tunnel du RER A ; au sud par la Terrasse 9, un deuxième jardin en forte pente ; à l’est par un escalier qui relie ces deux aménagements paysagers ; et à l’ouest par le boulevard des Provinces Françaises. Cet îlot comprend essentiellement des logements et des locaux commerciaux et d’activités. A l’endroit précis du bâtiment, le RER A refait surface et conditionne fortement le projet.
Enjeux : l’insertion urbaine
L’îlot est un rectangle de 21m de large par 113m de long, orienté plein sud. S’étirant sur toute la longueur disponible, le projet se présente sous la forme de trois volumes distincts vissés sur un socle homogène. Le socle monumental de quatre niveaux absorbe le fort dénivelé du site et abrite des programmes variés : le centre social, le centre d’affaires, des parkings et quelques logements. Les trois tours de huit niveaux contiennent uniquement des logements.
Le socle multifonctions, partiellement encastré dans le grand dénivelé du site, occupe tout le volume du terrain. Privé de façade vers le nord, le socle est creusé par deux généreux patios qui permettent un éclairage naturel optimal de ses deux étages supérieurs dédiés aux activités et aux logements. Il forme une terrasse privative de plain-pied avec la Promenade Insolite qui longe le nord du terrain. Il assure, à plusieurs niveaux des terrasses, des accès pour l’ensemble des immeubles, que cela soit par la Promenade ou encore par le boulevard des Provinces Françaises.
Le socle se caractérise par le dessin d’une trame régulière donné par les cadres des fenêtres identiques, et par un habillage lisse en briquette émaillée de couleur anthracite.
Les trois tours de logements ont des architectures distinctes. A l’ouest, le bâtiment A est conçu comme un soulèvement vertical du socle sur sept étages. Un patio qui intègre un grand arbre est creusé dans la façade nord pour pouvoir éclairer naturellement la cage d’escalier et les cuisines des logements.
Les Bâtiments B et C sont identiques. Chacune des deux tours compte huit étages sur un plan carré de 22.5m par 22.5m avec un noyau central. Leur organisation interne prévoit la plupart des logements dans les angles, ce qui favorise des doubles orientations et des vues imprenables. Les deux tours se caractérisent par une architecture avec des terrasses filantes, qui se retirent en cascades pour créer des doubles hauteurs. Ce jeu des terrasses «à semer» vise à accentuer le potentiel paysager des bâtiments.
Le projet
Un des enjeux majeurs du projet est d’apporter une nouvelle identité au quartier. Il s’agit de proposer une expression architecturale maitrisée qui se démarque nettement du quartier de bureaux de la Défense.
Par l’insertion dans l’espace urbain qui lui est dédié et par le travail sur l’espace plus restreint et intime des logements, ce projet aspire à produire un environnement plus généreux, plus accessible et plus confortable pour les habitants. Le travail architectural prend en compte des critères essentiels de l’habitation, comme l’organisation et l’efficacité des logements, l’orientation variée, les vues, l’ensoleillement et le prolongement de chaque logement par des espaces extérieurs.
Le projet propose deux séquences architecturales fortement différenciées et reconnaissables : une architecture tramée et urbaine pour le socle et la tour A et une architecture de terrasses filantes en cascades qui renforce le caractère paysager des tours B et C.
Fortement exposé au boulevard des Provinces Françaises et aux nuisances sonores du RER l’immeuble A présente un caractère monolithique, rassurant et régulier. Il s’exprime par un volume qui, comme la proue d’un bateau, est censé faire face aux projets futurs. Dans leur expression, les deux tours B et C laissent voir un empilement de terrasses en relation directe avec les jardins qui les entourent. Les terrasses à double hauteurs permettront des plantations assez importantes et une transition graduée de l’intérieur vers l’extérieur.
Le nouvel ensemble propose ainsi une architecture qui répond à l’échelle monumentale du site et qui exprime le caractère domestique des programmes. Par sa morphologie et par le travail des détails et des matériaux, le projet prend en compte la qualité de vie des usagers et la pérennité des bâtiments.