Si tu œuvres, inconséquent, à diviser le pays
Sans une idée pour le rebâtir
Si tu perds la confiance de cent partis
Sans pour leur désarroi un geste, un soupir ;
Si, amant, te voilà fou d’amour
Te croyant sage sans rien apprendre
Te sentant trahi, trahissant à ton tour
D’humilier pour te défendre ;
Si tu t’abreuves de tes paroles
Travestissant les faits, excitant les sots
Et fait montre d’une arrogance folle
Pour affabuler en un comme en cent mots ;
Si tu perds ton sang-froid en étant impopulaire
Ignorant les humbles, flattant les rois
Si tu n’aimes aucun de tes amis en frère
Puisqu’à la fin ils ne sont rien pour toi ;
Si tu médis croyant tout connaître
À jamais sceptique et destructeur
Plus que raison, l’ego est ton maître
Et ta logorrhée celle du poseur ;
Si tu es dur, du coup de menton à la rage
Sans être brave et toujours imprudent
En guise de stature et de cœur à l’ouvrage
La posture est celle du pédant ;
Si tu transformes tes triomphes en défaites
Les premiers, ces menteurs, t’ayant donné le front
Avant, avec les secondes, de perdre courage et la tête
Et brûler de laver l’affront ;
Alors, aux Dieux de la finance, sans espoir
Vulcain ex-Jupiter à jamais l’esclave soumis
Retombé de l’Olympe en terre pervertie, pour l’histoire
Tu seras président, aux risques et périls du pays.
Guy Pildgriard (avec Christophe Leray)