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Accueil > Chroniques > Chroniqueurs > Chroniques d'Alain Sarfati > Un oral sans voix est un déni d’architecture

Un oral sans voix est un déni d’architecture

28 août 2018

@pixabay

Le concours dans sa forme actuelle a été mis en place au milieu des années soixante-dix. Depuis, tout a évolué : le nombre d’architectes, les modalités de dévolution des marchés, les rapports avec les entreprises. Pas étonnant que des questions se posent sur la pérennité de cette modalité d’accès à la commande. Pas étonnant qu’un des principaux critères de sélection soit le chiffre d’affaires des agences.

Une revue d’architecture a cru bon de participer à ce classement comme un jeu. La grande perdante du jeu est l’architecture que l’on banalise, elle reste sans voix ! Chacun peut se livrer à des analyses plus ou moins intéressantes mais ce qui me paraît incontournable est la nécessité de partager un projet, de l’exprimer, de ne pas considérer qu’il soit terminé au stade de l’esquisse mais qu’il faudra du temps, des ajustements pour qu’enfin la surprise prenne corps. Le partage n’est cependant plus à l’ordre du jour ; ce n’est pas nouveau.

Je prendrai un exemple. La présentation orale des projets d’architecture a été supprimée dans l’indifférence générale et la confusion est entretenue entre un dessin d’architecture et le projet d’architecture, celui qui va être à l’épreuve de la perception et du réel. L’oral est un moment de partage et à l’heure où il est question de co-conception, de participation, il serait important de le remettre à l’ordre du jour.

L’architecture ne peut se résumer à un croquis, à une façade ou à une perspective réalisée en Chine. L’architecture «comme projet» s’explique, se verbalise et ne peut être épuisée par un quelconque dessin, elle relève d’une démarche, d’une capacité à conduire : il faut l’écouter pour avoir une chance de l’entendre chanter (Paul Valéry) / Il faut la voir jouer sous la lumière du soleil (Le Corbusier). La parole de l’architecte devrait être rétablie, il faut lui rendre son importance.

J’avais répondu à un concours d’architecture et d’urbanisme pour un nouveau quartier dans l’Ouest parisien. La présentation orale du projet était alors un rituel, une cérémonie. Au soir de la délibération du jury, c’est le maire lui-même qui m’avait confié «qu’en entrant dans la salle, à la vue de toutes les maquettes, sa décision avait été prise, ce ne serait pas mon projet qui serait choisi. Mais, ensuite, pendant ma présentation, il a regardé les choses autrement et c’est ma proposition qu’il a retenue».

J’ai alors réalisé à quel point sa disponibilité, son attention et sa capacité d’écoute avaient été importantes et que l’architecture commençait par ce partage, par cet échange. Le quartier a été réalisé et l’écart entre la représentation et la réalité est devenu une évidence. L’évidence d’une réalité qui ne peut pas se réduire, une réalité riche et toujours surprenante.

Désormais, l’oral d’architecture a disparu au prétexte de l’anonymat. Il n’y a donc plus d’audition obligatoire des architectes alors que les images sont de plus en plus mensongères et qu’un dessin, sans parole, ne permet pas de voir la réalité future d’un projet. Le dialogue a toujours permis de mûrir, d’ajuster, de partager réellement un projet mais désormais, sous prétexte d’associer le plus grand nombre, tout doit se faire dans l’anonymat, sans explicatif. Quand l’oral existe encore, il porte sur l’exploitation, la maintenance, le fonctionnement, l’économie et, accessoirement …, sur l’architecture. L’architecture ne compte plus que pour un infime pourcentage de la note globale, elle n’a plus de traitement à part entière.

Perdu(e) dans cette évaluation multicritère, il arrive bien souvent, lorsque l’oral existe, que le/la président(e) du jury regarde ses SMS ou ses mails pendant la présentation. Il paraît que c’est fréquent, donc pas de raison de s’en offusquer, même si des mois de travail ont précédé ce fameux oral.

L’architecture supposait une relation étroite entre le maître d’ouvrage et l’architecte. Cette confiance s’établissait dans ce moment privilégié où l’on pouvait comprendre qu’une image, quelles que soient sa «beauté» et les maquettes 3D qui l’accompagnent, n’épuisait pas l’univers que représente l’architecture. Les concours sont devenus lourds, confus, tout s’y mesure, tout s’évalue dans une offre globale. Mais en reléguant l’architecture elle-même comme parent pauvre, on a introduit le trouble.

Au moment où l’éducation nationale voit enfin la nécessité d’introduire l’oral comme épreuve obligatoire, primordiale, au baccalauréat, on supprime la généralisation de l’oral en architecture. La parole n’est pas un simulacre, on apprend à parler pour partager, émouvoir, bousculer, déranger… il en est de même en architecture. Un architecte doit pouvoir expliquer son projet, le commenter. C’est un peu comme si l’on revenait au cinéma muet alors que la parole a rendu l’image expressive. L’architecte doit-il rester muet devant son projet, ne rien dire, parfois juste récupérer la note qu’on a bien voulu lui donner (comme à l’école mais sans commentaire) ?

Les architectes ont-ils baissé les bras ? Le monde de l’architecture a-t-il abdiqué ? L’Ordre, les syndicats, l’Académie se sont-ils battus sans être entendus ? Ont-ils accepté l’idée d’une présentation architecturale sans substance ?

Pour moi, l’oral demeure le moment privilégié où il devient possible d’expliquer ce qui n’est pas encore visible, ce qui est indicible dans un dessin ou une maquette, l’immatériel, le non mesurable. Au moment de la consultation pour le musée Guggenheim, à Bilbao, Franck Gehry a été choisi comme architecte sur sa démarche, sur la présentation de ce vers quoi il voulait aller, «son projet pouvait se verbaliser avant de se dessiner» car sa maquette était improbable.

L’architecture est avant tout une vision du monde. Si l’on ne dit pas où l’on veut aller, il n’y a aucune chance de trouver quoi que ce soit d’architectural à l’arrivée. Le pire, actuellement, est l’image mensongère et la déception qui s’ensuit. Je pense aux façades entièrement recouvertes de végétation (et ce que cela va donner au fil des ans) ou encore à l’architecture souterraine… Il faut d’urgence réhabiliter l’architecture comme un projet de société, non comme un effet de mode. L’urbanisme du vingtième siècle est une faillite, il faut oser dire pourquoi. L’architecte est un passeur de culture et, en ce sens, il ne peut rester plus longtemps muet.

Le président du CNOA a tout lieu d’être heureux : tous les architectes d’Europe et du monde entier sont d’accord pour considérer l’importance de l’architecture. Ils sont solidaires, ils sont contre la modification de la loi MOP, contre l’élimination du concours, «pour l’architecture»… mais sur quoi sont-ils d’accord exactement ? Que disent-ils de l’architecture ?

A vouloir, dans une même équation, évaluer des éléments aussi différents, à vouloir tout maîtriser, c’est la plus grande confusion qui s’est instaurée et l’architecture n’est plus un «sujet évaluable en soi», elle est devenue incolore, inodore, terne et sans saveur. A ce mécanisme d’évaluation, la réponse est une répétition mortifère ne dépendant que de l’outil. Face à l’envie de différence, à l’attente de diversité, la réponse architecturale devient la recherche systématique d’une «nature misérable».

Récemment, dans le cadre d’une procédure de conception/réalisation, un maître d’ouvrage a proposé de procéder en deux temps. Dans un premier temps, les entreprises choisissent plusieurs architectes qui rendent une esquisse légère avec un texte explicatif et une orientation en fonction du programme, du contexte, du budget. Puis, le maître d’ouvrage aborde, pour chaque groupement, les questions de maintenance, d’exploitation, de planning, de prestations, indépendamment de l’architecture.

Comment un maître d’ouvrage peut choisir entre «un bon projet» ou un «projet sans âme» ? L’économie du projet lui échappe comme elle échappe également à l’architecte. Seule l’entreprise décide de son plan de charge, de ses relations avec le contexte, composantes importantes dans la «vérité du prix». On ne peut pourtant pas acheter un bâtiment comme on achète un rond-point : simplifier artificiellement, réduire, retirer ce qui dépasse… faire des boîtes et des boîtes.

La maîtrise d’ouvrage est un vrai métier. J’ai rencontré des maîtres d’ouvrage sensibles et rigoureux, connaissant leur profession, ayant conscience de leur rôle et du rôle de l’architecture dans une démocratie. En revanche, j’ai aussi croisé le mépris, ou la condescendance, d’un président de région, peu intéressé par l’exposé d’un projet architectural. Il avait certainement mieux à faire que de participer à un oral (pour une fois qu’il y en avait un …).

Les systèmes d’évaluation, trop complexes, sont devenus des leurres qui risquent bien de devenir des systèmes d’évacuation de l’architecture. La critique devrait se réveiller et les vrais débats s’ouvrir pour que l’architecture ne soit pas totalement étouffée dans un pré carré.

Alain Sarfati
Juillet 2018

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Par Alain Sarfati Rubrique(s) : Chroniques d'Alain Sarfati Mots-clés : Réglementation

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