Créé en 1988 par la Japan Art Association, le Praemium Imperiale est l’unique récompense artistique à couvrir des disciplines variées : la peinture, la sculpture, l’architecture, la musique et le théâtre-cinéma, ce qui en fait le prix le plus prestigieux dans les arts. L’éminent architecte et urbaniste Christian de Portzamparc rejoint au palmarès Dominique Perrault (2015) et Jean Nouvel (2001). Communiqué.
En juillet 2018, le jury* annonçait les lauréats du Praemium Imperiale, décerné par la plus vieille association culturelle du Japon. Le Palmarès 2018 est composé de : Peinture – Pierre Alechinsky (Belgique, France) ; Sculpture – Fujiko Nakaya (Japon) ; Architecture – Christian de Portzamparc (France) ; Musique – Riccardo Muti (Italie) ; Théâtre-cinéma – Catherine Deneuve (France). Le 23 octobre 2018 avait lieu à Tokyo la cérémonie de remise des prix.
Les lauréats sont choisis, dans chacune des cinq catégories, pour leurs réalisations artistiques, leur rayonnement international et parce qu’ils ont contribué, par leur oeuvre, à enrichir l’humanité.
Chaque lauréat reçoit la somme de 15 millions de yens (environ 117 000 euros), un diplôme et une médaille remis à Tokyo, en octobre, par Son Altesse Impériale le prince Hitachi, frère cadet de l’empereur Akihito du Japon et parrain d’honneur de la Japan Art Association. La cérémonie de remise des prix, au Meiji Kinenkan, aura lieu cette année le 23 octobre.
Présentation par le jury de l’œuvre de Christian de Portzamparc
Né le 9 mai 1944 à Casablanca, Maroc, l’architecte et urbaniste Christian de Portzamparc a été, à l’âge de 50 ans, le premier lauréat français du prix Pritzker d’architecture. Son style imaginatif est reconnu pour ses qualités originales : des formes audacieuses, une démarche artistique et sa créativité de peintre aquarelliste. Il est tout particulièrement réputé pour ses réalisations de salles de concert et sa vision urbanistique.
Il commence à se faire connaître à travers son travail sur l’ensemble immobilier des Hautes Formes (1979) à Paris, et devient célèbre avec la construction de la Cité de la Musique (1995), un projet de grande envergure initié par François Mitterrand, comprenant des salles de concert de différentes capacités, un musée de la Musique et des unités de logement.
Parmi ses œuvres majeures comptent notamment Nexus II (1991), un complexe résidentiel à Fukuoka, la Philharmonie Luxembourg (2005), et l’Ambassade de France à Berlin (2003), projet qu’il réalise avec sa femme, Élizabeth de Portzamparc. A New York, après la Tour LVMH (1999) sur la 57e rue, il crée une tour résidentielle sur Park Avenue, la Tour Prism, inaugurée en mai 2015. Achevée en 2014, avec ses trois cents mètres de haut, la Tour One57 à New York accueille un hôtel de luxe sur ses vingt premiers étages, ainsi que 130 appartements de grand luxe. Citons encore le Musée Hergé (2009) à Louvain-la-Neuve, la Cité des Arts (2013) à Rio de Janeiro et Paris La Défense Arena (2017).
Sans pour autant rejeter la forme, Christian de Portzamparc souligne que son but n’est pas uniquement la réussite esthétique en soi, et que toute forme, dans ce qu’il crée, doit se confronter à plusieurs bonnes raisons d’exister : un meilleur usage et un plus grand confort, la capacité de rendre heureux et d’ouvrir à des sentiments poétiques, une connexion avec le site de construction existant.
Christian de Portzamparc n’a jamais séparé architecture et urbanisme. Construire un quartier est pour lui une mission fondamentale. Il a renouvelé la vision de la structure urbaine à travers une méthode de conception qu’il a nommée « îlot ouvert » et qu’il a mise en pratique dans le quartier Masséna à Paris.
Il partage l’agence d’architecture 2Portzamparc créée avec sa femme Élizabeth, elle-même architecte et urbaniste de grand renom.
* Un jury international
Un comité international rassemble six conseillers, personnalités de la sphère publique ou privée : Klaus-Dieter Lehmann en Allemagne, William H. Luers aux États-Unis, Christopher Patten en Grande-Bretagne, Lamberto Dini en Italie, Yasuhiro Nakasone au Japon et Jean-Pierre Raffarin en France (profils détaillés ci-dessous).
Avec l’appui de leur propre comité, les six conseillers internationaux élaborent chaque année une liste d’artistes de tous pays qu’ils proposent à un jury japonais. C’est ce dernier, composé d’éminents spécialistes des 5 catégories artistiques, qui procède à la sélection finale.