L’atelier d’architecture Jean-Marc Lalo, au travers de cinémas construits dans le monde entier, apporte au fil des voyages une réflexion poétique sur le monde. En témoigne encore le Ciné Guimbi, dans la belle ville de Bobo Dioulasso, carrefour historique et culturel de l’Afrique de l’Ouest. Livraison prévue en 2019. Communiqué.
Bobo-Dioulasso, 1 million d’habitants, est la seconde ville et la capitale culturelle du Burkina Faso, pays phare du cinéma africain et panafricain situé au cœur de l’Afrique de l’Ouest. Malgré une forte demande de la communauté bobolaise, cette ville ne dispose plus aujourd’hui de salle de cinéma en fonction.
Pour lutter contre cette fatalité qui touche de nombreux pays dans le monde, l’Association de Soutien du Cinéma au Burkina Faso a lancé un projet de sauvetage et de réhabilitation du mythique Ciné Guimbi.
Il s’agit ici de créer un centre culturel (1 200m², 2,5M€) sur la parcelle d’un ancien cinéma en plein air et d’offrir l’accès à une offre cinématographique adaptée et accessible qui fait aujourd’hui défaut à Bobo-Dioulasso. Le projet propose un cinéma de 498 places, un café/restaurant/maquis, avec sa terrasse, des bureaux, une salle de réunion multifonctions de 120 places sous la résille en toiture, des jardins suspendus.
«L’architecture est une traversée des cultures et des mondes, une superposition à chaque fois unique d’un lieu, d’une mémoire collective et d’un acte de création. Chaque projet est une rencontre avec des personnes, des savoirs, des usages ; chaque chantier implique des choix entre rêves et réalités ; le choix d’un futur», explique l’architecte Jean-Marc Lalo.
«La spécialité de l’Atelier d’Architecture Lalo pour la création de lieux publics vient d’une passion à créer des prétextes d’urbanité, créer plus de sociabilité ; c’est réfléchir sur la nécessité que nous éprouvons à partager le présent dans des lieux évocateurs», dit-il.
Depuis quatre ans un réseau de soutien international a été initié autour de ce projet et ce, principalement dans le monde du 7ème art : du Fespaco au FIFF Namur en passant par le Festival de Cannes, ce sont plus de 50 festivals de films internationaux et de nombreuses salles de cinéma dans le monde qui sont aujourd’hui engagés dans la lutte pour sauver le Ciné Guimbi.
Porté par une équipe de cinéastes suisses et burkinabés, ce projet comprend deux salles de cinéma, un lieu pour les ‘master-class’, un café-restaurant, une salle polyvalente, un centre de ressources et des bureaux.
Equipé des dernières techniques audiovisuelles, ce bâtiment est destiné à devenir un modèle des cinémas nouvelle génération en Afrique auprès des cinéastes.
Mais l’objectif du Ciné Guimbi va au-delà de la simple expérience cinématographique. Il s’agit de créer un lieu de vie urbain populaire, intégré et accessible : un lieu d’échanges, de rencontres, de formation, d’éducation. Le lieu se veut être un rempart contre toutes les formes d’intégrisme religieux, politiques et intellectuel. Il sera disponible à moindre coût aux collectivités locales et associations de quartier qui trouveront au Guimbi un endroit pour se réunir, échanger et ainsi contribuer, chacun selon ses moyens, à la vie culturelle et sociale de leur ville.
Le nouveau Ciné Guimbi est le projet d’un quartier, d’une ville, d’une région. Il s’engage sur une démarche environnementale et de Paix. Construit avec les ressources, les artisans et les entrepreneurs locaux, le nouveau Ciné Guimbi sera un modèle écologique dans sa construction et dans son fonctionnement (éclairage solaire, toiture végétalisée, récupérations des eaux grises…).