Les étudiants architectes à l’épreuve des turbulences du temps. Authentique laboratoire d’idées et de création, le concours « Acier » de ConstruirAcier a pour vocation de valoriser le cursus des étudiants inscrits en école d’architecture et d’ingénieurs. Concours Acier 2020 a dévoilé ses lauréats le jeudi 12 juin.
Le thème de Concours Acier 2020 était pour les candidats d’imaginer un lieu de vie capable de faire face et de répondre aux mutations liées au changement climatique. Outre le besoin crucial d’usage, les candidats devaient veiller à proposer un milieu à vivre assurant non seulement protection, sécurité et confort mais aussi stimulation intellectuelle et émotionnelle.
Pour Thomas Thomas Corbasson, architecte, président du jury 2020, « Dans l’ensemble, les candidatures témoignent d’une très bonne qualité de travail. La partie technique des projets présentés n’a jamais éclipsé la place de l‘imagination et de la respiration. C’était là tout le défi de ce sujet. Bâtir pour se protéger des risques climatiques exige une réflexion constructive qu’il s’agisse d’implantation, de forme, de matérialité et de mise en oeuvre. Mais aussi une part de rêve et une ouverture vers l’espace imaginaire. Les quatre lauréats que nous avons distingués ont non seulement tous apporté une réponse cohérente à la problématique mais ont fait preuve d’une réelle justesse du propos à la réponse écologique et d’un vrai beau geste architectural ».
Les Lauréats
MACHINE A PAYSAGE
Caroline Desplan – ENSA Paris-Belleville
Concours Acier 2020 – Premier prix ex aequo
La Machine à paysage est une usine à double effet. En tirant parti de la décharge pour la dépolluer et en extraire du méthane, qui deviendra une source d’énergie pour la seconde partie de l’usine, elle profite de son implantation entre rivière et étang et installe une centrale osmotique, nécessitant de l’eau douce et salée, pour produire de l’électricité. L’ensemble du processus permet ainsi d’alimenter en électricité la ville voisine (16 300 habitants), d’améliorer l’écosystème des étangs fragilisés et, surtout, de réinvestir ce paysage oublié.
En savoir plus : Machine à paysage à Montpellier, par Caroline Desplan
BIO RIVER CITY
Malo Botani, Valentin Lepley-Schulman – ENSA Nantes
Concours Acier 2020 – Premier prix ex aequo
Afin de protéger de la Gironde une forteresse Vauban menacée par l’érosion, ce projet s’accroche sur une digue en béton qui aurait été érigée à la hâte en proposant d’y installer un laboratoire à ciel ouvert de la biodiversité estuarienne, espace expérimental où divers acteurs (chercheurs, institutions, étudiants, etc.) sont amenés à travailler ensemble face à cet enjeu sociétal.
En savoir plus : Bio River City bien Gironde, par Malo Botani et Valentin Lepley-Schulman
FENETRE SUR SAONE
Anais Ducret, Alice Barthelemy – ENSA Paris-La Villette
Concours Acier 2020 – Troisième Prix
Fonctionnant en partenariat avec les industries de matériaux in situ, le Centre Technique de Création, Recherches et Formations en architecture, design et ingénierie est conçu selon les gabarits du pont roulant du Port Nord de Chalon-sur-Saône à l’abandon. Reposant sur les concepts de circuit-court et de faible impact, l’édifice fait le choix d’une construction acier inoxydable qui met en action les industries et machines présentes sur place, offrant des possibilités d’adaptation dans le temps, de flexibilité dans l’usage.
En savoir plus : Fenêtre sur Saône, l’école d’architecture d’Anais Ducret et Alice Barthelemy
VELUM 93
Louis Gibault – ENSA Paris-Belleville
Concours Acier 2020 – Mention spéciale
Cette installation d’urgence est envisagée comme une solution à la surpopulation dans les hôpitaux lors de situations pandémiques mais elle peut s’adapter à d’autres contextes d’hébergements d’urgence (inondation, incendie ou crise migratoire). La structure métallique mis en œuvre, assurant rapidité d’exécution et confort sanitaire, s’inspire d’un objet connu de tous, l’ombrelle occidentale. Il s’agit d’un dispositif pliable et transportable permettant de se protéger d’éléments naturels.
En savoir plus : VELUM 93, par Louis Gibault