Merci de votre mail. À Chroniques, nous nous efforçons de donner suite à tout le courrier, abondant, que nous recevons. Noter que nous écrire en son nom propre calme la plupart des ardeurs guerrières et vociférantes. Pour autant, à chacun ses vapeurs. Pot-pourri du courrier reçu en 2021.
De Yvon* T., qui propose une info désintéressée
« Lors de l’assemblée générale de l’Office Général du BTP qui s’est tenue le 2 décembre 2021 au siège de la FFB, Yvon T. a succédé à Julien B. à la présidence de l’office. Architecte Drômois, il a fait ses études à l’école d’architecture de Lyon et a été président du syndicat UNSFA de la Drôme, puis président de l’office Drôme/Ardèche ».
Cher Yvon. Entre Drôme et Ardèche, au centre de la diagonale du vide, compter sur vous, à la troisième personne, pour faire le plein.
***
De Boris A, bien confus dans les genres
« Bonjour Monsieur le directeur. Je m’appelle Boris A., je suis un architecte dessinateur en ArchiCad actuellement à la recherche d’un cabinet d’architecture où je vais travailler. En ce qui concerne mon domaine architectural, j’ai créé une boutique en ligne dont le site est https://boutique…. Vous pouvez aller sur ce site pour voir les perspectives 3D que j’ai installées. Je vous rappelle que chaque perspective 3D possède ses plans architecturaux 2D (plan sur mesure). Toutes ces réalisations sont des plans de vente qui serviront à la construction des belles villas. Pour tous renseignements contactez-moi à l’adresse etc. »
Cher Boris. Alors voilà, à Chroniques on aurait besoin de 10 000 T-shirts et d’une villa pittoresque pour la prochaine fête des abonnés. En tant qu’architecte, que nous proposez-vous ?
***
De Océane R., à propos des requins blancs.
Après publication de l’article AJAP 2020 – Un avenir en mâle et blanc ?, signé Alice Delaleu, cette réponse outrée Sortir du journalisme minute, en noir et blanc. Puis cette réponse au droit de réponse.
« Je suis extrêmement choquée que vous ayez publié le « droit de réponse » de Yann Legouis. Ce n’est pas un « droit de réponse », c’est un parfait exemple de mansplaining humiliant et dégradant pour le travail de votre journaliste. Toutes les critiques lui sont maintenant adressées directement, c’est vraiment très maladroit, critiquant son professionnalisme et mettant en cause le sérieux de votre média. Il ne s’agit pas d’un droit de réponse, mais d’un torchon, qui vous dessert collectivement, et qui ne fait qu’enfoncer son auteur. Tout mon soutien à Alice Delaleu, que je ne connaissais pas. Je vous remercie de lui transmettre mon message ».
Chère Océane. Dont acte.
***
De Lendje M., qui n’a peur de rien
« Mesdames, Messieurs. Je vous prie de bien vouloir me fournir les noms et adresses des sociétés chargées des travaux électriques en courant fort et courant faible du village Olympique ».
Chère Lendje. Puisque c’est demandé si gentiment, je vous assure que les documents demandés arrivent en courant. Quant au nom de l’architecte, il est dans l’annuaire.
De Ronan L., pas plus effrayé que Lendje
« Déjà propriétaire d’un terrain, je suis à la recherche de nouvelles solutions de construction pour un projet de résidence principale plus locatifs. J’aurais souhaité pouvoir échanger avec vous sur les avantages et ou contraintes de l’impression 3d d’une maison dans le but d’utiliser cette technique ».
Cher Ronan. Pas d’inquiétudes, les nouvelles technologies sont là pour vous simplifier la vie. Imprimer votre immeuble en 3D ? Aucun problème. Vous avez un garage ?
De Salah B., à propos d’impression 3D justement
« Trois nouvelles maisons imprimées en 3D sont en cours d’achèvement aux États-Unis. En Virginie, Alquist3D a imprimé en 3D deux premières maisons résidentielles : une à Richmond et une à Williamsburg. En Floride, Printed Farms Florida a imprimé en 3D la première maison résidentielle à Tallahassee. Si vous avez des questions ou des demandes supplémentaires, n’hésitez pas à me contacter ».
Cher Salah. Merci, c’est trop aimable. D’ailleurs Lendje, Ronan et moi-même arrivons en courant. Le voyage à vos frais ?
De André D., toujours à propos de la 3D qui semble enflammer l’imagination de quelques-uns de nos lecteurs.
« Bonjour je voudrais le tarif pour une construction d’une maison de 50 m en 3D merci de me contacter au 07…….. ».
Cher André. Voilà une demande succincte qui a le mérite de la clarté. Mais savez-vous que toutes les maisons, et tous les immeubles d’ailleurs, sont par définition en 3D ? Il vous suffit donc de compter les hauteurs, les largeurs, les mètres carrés et les mètres cubes et vous aurez le résultat de votre équation. Bonne chance !
***
De Annie H., à propos de l’article De Jules Verne à Jean-Philippe Zoppini, du rêve au rêve. Et en 2021 ?
« L’île AZ : « une ville flottante luxueuse », Dieu merci celle-là n’a pas été réalisée, les paquebots de luxe c’est ringard depuis que les m. se lancent et s’élancent dans le tourisme spatial. « Dans un total respect de la protection de l’environnement « , quid de la consommation de pétrole ? Et il y a loin de ce mastodonte à la péniche-asile de Le Corbusier, qu’est-elle devenue ? Je connais la péniche-chapelle de Conflans, mais c’est la première fois que j’entends parler de cette structure. Enfin, « pour que l’architecte y croit un moment » croiE ».
Chère Annie. Du verbe croier ? Bien sûr, je l’avais oublié, qui signifie selon le dictionnaire « passer un moment de recueillement sur une péniche ».
***
De Georges H. Architecte d.p.l.g. Urbaniste.
Professeur TPCAU des Écoles Nationales Supérieures d’Architecture.
Architecte conseil de l’État.
Membre titulaire de l’académie d’architecture.
En réaction à la publication du N° 269 du 9 novembre 2021.
« ZOB Acronymes ! »
Cher Georges. Ne m’en veut pas si je n’ai aucune idée de ce qui te tracasse. S’il est question de zobs, je ne peux que te recommander ma bonne amie, Ethel Hazel, psychiatre rue Labrouste à Paris.
***
De Jean-François P., qui prend exception du communiqué intitulé Maisons paysannes de France – Les lauréats 2019.
« Vous auriez pu avoir au moins la décence de me citer en tant que maître d’œuvre ayant réalisé la totalité de la rénovation de ce bâti, M. Jérôme F. ayant participé (à ma demande) aux prémices du projet mais n’ayant même pas obtenu le permis de construire validant cette réhabilitation. Qui plus est, les photos publiées venant de moi-même ».
Cher Jean-François. Votre courroux apparaît bien compréhensible. Convenez cependant qu’à la lecture de ce communiqué de presse, nul d’entre nous à la rédaction ne pouvait deviner l’histoire que vous décrivez. Je vous invite à contacter Maisons Paysannes de France, qui organise ce prix, pour réparer l’erreur et éventuellement nous faire part de la correction nécessaire. … Bip bip bip … Bip bip bip… Allo ? Allo ? … Bip bip bip… Clic.
***
De Tamara R., à propos de notre sondage intitulé : Selon vous, l’emballage de l’Arc de Triomphe par Cristo et Jeanne-Claude, était… Il y avait quatre réponses possibles :
– Un vrai paquet cadeau
– Une enveloppe franco de port
– Une robe mal taillée
– Un linceul pour l’architecture
« Votre vote de par les questions que vous posez sur l’Arc de Triomphe est à mon sens totalement déplacé, pour ne pas dire purement révoltant pour une revue qui se veut traiter de l’architecture, du paysage, de la création ! Merci infiniment de nous retirer de votre liste de diffusion ».
Chère Tamara. Merci de votre mail dont la teneur m’étonne cependant, vos confrères et consoeurs architecte ayant d’évidence une autre appréciation de la subtilité de l’exercice. Mais chacun est libre de ses opinions. Quant à notre liste de diffusion, il vous est aisé de vous désinscrire par vous-même mais, qui sait, peut-être aimerez-vous le prochain sondage ?
***
De Annie H., à propos de l’article A Venise, une visite de la biennale piano et sano.
« Vous écrivez ‘’lieux célèbres du monde entier – du Vatican à la Maison blanche – tous grillagés, barrés, protégés, interdits’’. N’oubliez pas la Tour Eiffel. Pas grillagée, non, mais enfermée dans ses murs de verre. La Tour Eiffel, élevée pour célébrer le centenaire de la révolution, est à mes yeux un manifeste d’espérance, de confiance en l’avenir. L’avenir industriel nous a certes déçus mais la responsabilité n’en revient pas à Eiffel et son équipe, il suffit de regarder sa ligne et sa structure aérée pour voir que les ingénieurs qui l’ont conçue et réalisée envisageaient un avenir transparent. L’avoir enfermée est un scandale dont je suis restée meurtrie ».
Chère Annie. Pour le coup, nous partageons votre indignation. Nous évoquons d’ailleurs la tour Eiffel dans notre article Sécuriser, jusqu’à en perdre la raison.
***
De Jacques-Louis B. dont on ne sait à propos de quoi il écrit à Chroniques.
« Bonjour, quand pourrons-nous réserver et séjourner ? Quand pouvons-nous prévoir réunion pour association de médecins (70 personnes) ? »
Cher Jacques-Louis. La rigueur de votre organisation vous honore. Êtes-vous médecin vous-même ?
***
De Françoise G., à propos de l’article Avec DUO, Jean Nouvel a inventé les tours de guingois
« J’habite Ivry sur la hauteur, et j’ai une vue panoramique sur l’est Parisien. J’ai vu monter ces tours avec un peu d’inquiétude. Maintenant c’est très beau, et les reflets variables en fonction du temps et de l’heure sont splendides. Si vous souhaitez venir chez moi vérifier mes dires, je vous invite ! ».
Chère Françoise. Question de point de vue sans doute ! Merci pour l’invitation mais nous vous croyons sur parole. La preuve !
***
De Sandrine G., une autre invitation.
« Accepteriez-vous de me consacrer quelques minutes de votre temps si précieux ? Juste un instant pour présenter la société … qui est présente depuis 35 ans dans le domaine Hygiène (sèche-mains, distributeurs de gels …) et aussi celui de l’Hôtellerie (sèche-cheveux, minibars, coffres, bouilloires…) ».
Chère Sandrine. Non.
***
De Marina G., qui aime les petites faveurs
« Je représente la famille de P. De Broca, j’aimerais beaucoup voir la vidéo sur Brasília qui a été réalisée à partir du film L’homme de Rio. Merci de me mettre en contact avec l’artiste ou les organisateurs de l’exposition ».
Chère Marina. Quelle vidéo ? Quelle exposition ? Nonobstant, le livreur vient de partir mais je crains qu’il ne doive faire un très, très, grand détour avant d’arriver jusqu’à vous.
***
De Arnaud G, à propos de l’article 2004 – 2012 : rue de Valois, trois mignons, et coquins avec ça, et une mignonne.
« Je trouve que ce titre est dégueulasse. ‘’Imaginons un quiz : parmi ces quatre titulaires, combien sont hétérosexuels… combien ont été condamnés à de la prison ferme ?’’ Quand à votre quizz, autant se demander sur les 4 ministres, combien sucent des queues ou s’en prennent dans le cul… C’est pas encore raciste, mais on attends de voir celui sur Fleur Pellerin. Merci de vous reprendre ! ».
Cher Arnaud. Si vous avez lu l’article, vous avez compris que l’orientation sexuelle de ces ministres médiocres a été un élément de leur mandat. De fait notre titre est autrement moins vulgaire que les propos dans votre message. Je vous invite d’ailleurs à explorer les milliers d’articles de Chroniques parus et vous serez bien en peine d’en trouver un seul homophobe. Procès d’intention encore celui de racisme : c’est vous qui abordez ce sujet sans rapport avec l’article. Nous avons d’ailleurs déjà écrit à propos de Fleur Pellerin. Et vous, puisque son sujet vous inquiète visiblement, vous en pensez quoi ? Fièvre jaune ?
***
A propos de l’article Emblematik, habiter le ciel, la descente en enfer, parmi d’autres…
De Isabelle L. : « Je suis très choquée par votre article sur ma résidence emblematik. C’est mal écrit, non sourcé et volontairement dénigrant et méchant. Je vais le signaler à mon syndic pour voir ce qu’il peut faire ».
De Khalil M. : « Le contenu de cet article ne nous a pas fait sourire et nous a surtout choqué en tant qu’habitant de ce bel immeuble. Le contenu de cet article très mal écrit au demeurant n’apporte rien d’intéressant sur l’architecture, les techniques de construction, etc. ce qui est censé être l’objet de votre site ».
De Benoît V. « Vos journalistes n’aiment pas les tours pourquoi ? j’ai lu l’article sur la tour Emblématik de Castro à Aubervilliers…. Si vos journalistes archi n’aiment pas le béton qu’ils aillent élever des moutons sur le Larzac ».
De Eric M. « Votre article sur mon appartement situé dans la résidence emblematik est un scandale. Je demande le retrait immédiat. Comment des gens qui se disent architecte peuvent écrire cela. Je vais en informer votre ordre, la préfecture et la mairie ainsi que la plateforme de signalement des contenus illicites. Je vais organiser une réunion avec les 90 copropriétaires et notre syndic afin d’agir contre votre site ».
De François D. « Résident dans l’immeuble visé par votre article, j’ai été choqué et scandalisé par sa lecture. Je vous demande de retirer immédiatement cet article qui ne dit rien de vrai et spécule sur ce qui va se passer dans 50 ans. Cet article nuit à mon bien, car si un acheteur est intéressé, en lisant votre article il aura de fausses informations. Je ne peux l’accepter. Si votre article, n’est pas retiré je porte plainte ».
De Florian S. « Avez-vous contacté des résidents avant d’écrire ce torchon ? Quel est votre but en réalité ? Où voulez-vous en venir ? Quelles sont vos sources d’information ? Avez-vous des comptes à régler avec quelqu’un ? J’imagine, cela dit en passant, que vous vous êtes posé la question, avant sa rédaction et sa publication, de savoir si la teneur de votre article ne relèverait pas d’une certaine forme d’atteinte à l’image et à la réputation des habitants de l’immeuble. Sachez que des voies de droit existent pour régler ce type de litige… ».
De Yaël Z. « Si vous voulez faire de la science-fiction, inspirez-vous tant que vous voulez, fantasmez autant que vous voulez, mais sans nous impliquer malgré nous et sans même nous en avoir avertis ».
Chers tous. L’article est une dystopie Emblématike qui se passe en juin … 2050 ! C’est le pouvoir de la fiction ; Orson Welles annonce l’invasion des Martiens et tout le monde court aux abris. Qu’est-ce qui a bien pu vous effrayer à ce point, dignes habitants de la tour ? Cette vue plausible de l’avenir ? Au moins, vous voilà alertés et vous saurez sans doute prévenir le désastre.
Mais bon, pour citer Charles Bukowski, chacun ne prend dans un texte que ce qu’il a envie de retenir, et c’est rarement le meilleur.
Christophe Leray
*Les prénoms n’ont pas été modifiés