Le 17 novembre 2016, l’architecte Elizabeth de Portzamparc a présenté à la Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord son projet pour le Grand Equipement Documentaire (GED), lequel réunira sur 23 000 m² au coeur du Campus Condorcet à Aubervilliers (93) plus de 45 bibliothèques de Sciences Humaines et Sociales. Maître d’ouvrage : la région Ile-de-France. Découverte.
Structurant le coeur du campus, le GED est voué à devenir un pôle d’animation majeur pour le Campus Condorcet, pour son quartier comme pour l’ensemble de la ville. Son programme est de réunir 45 bibliothèques spécialisées en sciences humaines et sociales dont les catalogues seront consultables par tous les établissements du Campus Condorcet, d’autres publics universitaires et par le public non académique.
Le GED aura une capacité de 1 432 places assises, comprenant outre les espaces de logistique, d’archives et de réserves, un espace Forum, un café et une librairie, ainsi que des jardins. De plus, des expositions ouvertes à tous y seront organisées et des espaces de travail seront mis à disposition des étudiants et des habitants du quartier. L’aménagement du parvis Germaine Tillion est également prévu.
La volumétrie du bâtiment GED est composée de deux grands volumes asymétriques, reliés par deux autres volumes aériens plus discrets, qui délimitent le grand forum intérieur central. Celui-ci est placé sur l’axe structurant Nord-Sud, devenant ainsi un point de convergence naturel, de passages et de rencontres.
L’architecture du GED est éminemment ouverte sur l’extérieur. Essentiellement vitré, le rez-de-chaussée permettra aux passants de lire l’ensemble des services, les invitant à venir découvrir le lieu et à se l’approprier, à voir la richesse dont il dispose. Le lien omniprésent avec l’extérieur permet d’offrir aux chercheurs une multitude de terrasses et de balcons, en prolongeant les salles intérieures par des espaces de travail et de lecture à l’air libre.
Coeur de l’équipement, le forum constitue le premier contact entre le public et le bâtiment et entre les espaces intérieurs et extérieurs. Une grande flexibilité est proposée afin de pouvoir intégrer à l’intérieur de l’enveloppe construite de nouvelles surfaces pour des extensions futures.
Des jeux de dalles claires obliques et des balcons en métal gris pénètrent les angles des bâtiments et créent un «mouvement» qui allège les masses. En couverture, la verrière de type «sheds» permettra d’apporter de la lumière, de la chaleur en hiver, et participera à la ventilation naturelle en été en assurant l’évacuation de l’air chaud. Cette verrière illustre le caractère «low tech» mis en avant dans la conception du projet.
Pensé de manière rationnelle, le projet a privilégié les économies de moyens, notamment par l’utilisation de formes simples, tout en offrant des espaces esthétiques, qualitatifs et fonctionnels, propices à l’étude et à la recherche : les espaces sont ainsi très lumineux et une hiérarchie des seuils est proposée pour les salles de lecture, en travaillant pour cela la transition entre les sphères publiques et plus intimes, toutes en relation avec l’extérieur.
L’ensemble de ces dispositions permet d’obtenir un bâtiment très performant énergétiquement, et ce de manière passive. Par ailleurs, l’efficacité de la filtration de la ventilation permet d’obtenir une qualité d’air optimale.
Les deux volumes principaux sont chacun dotés d’une toiture terrasse plantée, ce qui permet d’augmenter l’inertie thermique du bâtiment, de contrer les phénomènes de ruissellement liés à l’imperméabilisation des sols, et d’agrémenter les vues des bâtiments environnants. Accessibles en partie au public, ces terrasses participeront elles-aussi à prolonger à l’extérieur les espaces de travail, et de créer ainsi un véritable belvédère sur le Campus Condorcet.