A Tronheim, en Norvège, l’agence MDH Arkitekter SA, associée avec Masu planning, lauréate du concours en 2013, a livré en 2016 un complexe de logement destiné à accueillir 2 200 étudiants. Moholt 50 / 50, le nom du projet, consiste en cinq tours de neuf étages construite en bois. L’objectif des architectes était de composer un vrai quartier avec services et aménités ad hoc. Communiqué.
Les logements pour étudiants sont souvent médiocres, avec de simples studios entassés de la façon la moins chère possible et laissés à eux-mêmes sans programme annexe. Le projet Moholt 50 / 50 s’inscrit en faux. En injectant de nouvelles unités de logements collectifs, des services pour les étudiants et des programmes publics dans un campus déjà existant, construit dans les années 60′, un nouvel espace actif est créé qui efface les frontières psychologiques entre le campus et son environnement.
Le projet est situé à Trondheim, en Norvège. Le nom du projet, Moholt 50 / 50, représente un tournant dans l’histoire de ce campus puisque, 50 ans après l’inauguration des premiers logements étudiants de Moholt, une compétition pour jeunes architectes fut organisée, à la recherche d’une vision pour les 50 années à venir. Sensible aux idéaux de la vie étudiante, offrant à la fois des espaces privés pour les besoins individuels et collectifs pour promouvoir la collaboration, la responsabilité sociale et la tolérance, le projet lauréat proposait la construction de tours où chaque étage est un espace collectif.
Chaque collectif consiste en 15 studios avec des salles de bain individuelles. Les habitants partagent une cuisine, une salle à manger/salon, un hall d’entrée et des toilettes. Les rez-de-chaussée de chaque tour offrent des espaces pour des services plus orientés vers le public et des espaces commerciaux. En plus du logement pour étudiants, le schéma directeur comprend un jardin d’enfants et une bibliothèque avec des espaces pour les activités étudiantes. Tous les bâtiments, selon un concept énergétique ambitieux, sont construits en bois stratifié (CLT). Moholt 50 / 50 est d’ailleurs le plus grand projet en CLT en Europe.
L’idée directrice était de dessiner une «rue» à travers le campus pour en faire un espace public actif et cohérent. Moholt allmenningen (Moholt commun), son nom officiel, rassemble des petits passages existants et les routes en un espace public plus large et les connecte à un système routier plus important. Tous les nouveaux bâtiments sont connectés à cette rue qui rassemble le mouvement et l’activité liés aux bâtiments. Le Moholt commun est un «espace partagé», accessible aux véhicules d’urgence, aux livraisons et aux véhicules de personnes handicapées. Dessiné comme un espace public avec des bancs, des parkings à vélo et des plantations, il s’agit d’un lieu de rencontres.
Dans le projet initial, lors de la compétition, les tours étaient conçues avec des méthodes de construction conventionnelles ; une structure en acier et en béton avec un revêtement en brique, ce dernier afin de s’harmoniser avec les logements étudiants existants de façades en brique rouge. Pour atteindre les engagements en termes d’énergie et de climat, l’équipe du projet a changé les structures et privilégié un système constructif en CLT. Les tours, avec leur envergure relativement courte et des volumes en forme de Y, étaient parfaitement adaptées à une construction en CLT.
Le choix de CLT pour les structures porteuses, le besoin réduit en énergie en accord avec le «standard de maison passive» et le chauffage géothermique sont les éléments principaux du concept environnemental du projet. La centrale de chauffage se compose de 23 puits géothermiques, la récupération de la chaleur se fait au travers de la ventilation, des eaux usées, et des panneaux solaires, le tout fournissant un système d’énergie complet. L’usage de CLT réduit le CO2 dans les matériaux de construction de 57% et les émissions de CO2 associées avec l’usage d’énergie sont réduites d’approximativement de 70% comparé aux exigences standard norvégiennes.
Les cinq tours de 28m de haut comptent chacune neuf étages. Si le sous-sol et le rez-de-chaussée sont en béton armé, la structure du 1er au 9ème étage est constituée d’éléments de CLT préfabriqués, l’idée étant d’exposer autant que possible le bois en intérieur. En utilisant les qualités esthétiques et techniques du système en CLT, l’expression architecturale est honnête et robuste.
Un exercice d’incendie fut mené à échelle réelle afin d’établir une base d’information et documentaire : taille du feu, vitesse de consommation et capacité d’arrosage. Comme les structures en bois standard, les structures en bois CLT possèdent les caractéristiques d’un rétrécissement tangentiel et radial. Le bardage des façades est donc étudié pour absorber le rétrécissement des éléments du sol sans créer de tension dans le revêtement.
Les façades sont revêtues avec des panneaux de pin traité Kebony. Le rez-de-chaussée est traité avec un revêtement contre le feu tandis que le reste des façades en Kebony sont laissées non-traitées et se patineront naturellement.
Traduction : A.L.