À Coudoux (Bouches-du-Rhône), pour la mairie maître d’ouvrage, Atelier Régis Roudil Architectes a livré en 2023 l’extension du tennis club et la réhabilitation du club house de la salle Maurice Darbellay. Superficie : 85 m² SDP + 80 m². Coût des travaux 512 000 € HT. Communiqué.
Situation
Située à l’extrémité d’une zone pavillonnaire, la salle polyvalente est bordée au nord par un futur parc et de vieux pins parasol, à l’est et au sud par des cours de tennis. Le bâtiment, posé sur son socle s’élève tout en bois, en pin d’Alep, pré grisé en façade. Le bâtiment est conçu de sorte à pouvoir largement s’ouvrir, tel un préau qui permettrait de s’abriter des intempéries ou du soleil pour profiter des extérieurs.
Premier projet de la filière pin d’Alep, bois d’oeuvre, portée par les communes forestières, fibois paca, la mairie, le projet raisonne avec son environnement, trouvant alors naturellement sa place dans le site.
Le projet se situe sur la commune de Coudoux, près de l’autoroute A8. Il est accessible aux véhicules depuis l’allée du Stade. Situé au sud-ouest de la ville de Coudoux, le tennis club est au voisinage d’habitations pavillonnaires. Le bâtiment projeté se situe dans la zone cadastrale AI et sur la parcelle n°921. Le terrain est situé en zone urbaine UP du PLU.
Le projet consiste en la rénovation du club house existant sur le site ainsi que son extension en une salle polyvalente pour la ville de Coudoux et le club de tennis.
L’état initial du terrain présente un sol relativement plat et se situe au sud d’un bassin de rétention d’eau. Le terrain dédié à la construction de la nouvelle salle polyvalente est actuellement vide. La parcelle du projet est partagée par le tennis club, un city stade, et un terrain de BMX .
Composition du projet
L’extension se développe de plain-pied, à l’Est du bâtiment existant, en alignement strict le long de la façade nord. La construction se dessine sur le principe de quatre plots situés aux extrémités d’un plan rectangulaire, soutenant une toiture disposée en retrait de ceux-ci. Au sud, le retrait par rapport aux cours de tennis permet de libérer un espace de terrasse directement accessible depuis la salle.
Le positionnement du bâtiment dans le site établit un dialogue entre le bassin de rétention arboré au nord et à la terrasse principale au sud.
Le socle sur lequel se développe l’extension est encerclé d’un muret en pierre massive. Ce socle place le sol du bâtiment 40 cm au-dessus du niveau du terrain, afin de créer l’assise du projet.
Le projet se compose de deux parties :
– la salle polyvalente, libre de tout point porteur dans son espace central grâce à une toiture composée d’une structure en caisson en bois lamellé collé pin d’Alep. Cette salle s’ouvre intégralement sur ses plus grands côtés, au nord et au sud, avec des menuiseries coulissantes pliantes ;
– les blocs qui soutiennent la toiture, totalement bardés à l’extérieur comme à l’intérieur. Ils sont consacrés aux services
La protection solaire est assurée par des auvents composés d’une structure métallique supportant des lames de bois pin d’Alep à claire-voie. Ils sont situés au niveau des quatre terrasses formées par le retrait des plots par rapport à la toiture.
Le projet propose une intervention minimale sur le bâtiment existant. Suppression de toutes les cloisons et faux plafonds non-nécessaires pour profiter d’espaces généreux, isolation des parois extérieures et réfection des peintures. La façade hétéroclite, ayant subi de nombreuses interventions au fil des années est totalement repeinte en vert, un vert en résonance avec la couleur présente sur site : les épines de pins, les cours de tennis…
Le projet dans son ensemble, (existant et extension) trouve alors toute sa place dans le site, par son implantation, créant des zones franches, sa matérialité et ses ouvertures, mettant en lien les différents espaces.
Matière
Le projet est simple, quatre plots supportant une toiture en retrait. Cette simplicité valorise le site, mais aussi la matérialité du projet. En effet, tout le projet est construit en pin d’Alep, de la structure des MOB en passant par la charpente en lamellé collé, jusqu’au bardage et au mobilier.
Il y a des années que le pin d’Alep local n’est plus utilisé dans la construction alors qu’auparavant, il était largement employé. La filière du pin d’Alep comme bois d’oeuvre, pin d’Alep issu de forêts locales et transformé en Paca est relancée. Le projet de la salle polyvalente en fait partie.
Les murs sont à ossature bois, l’isolation en laine de bois, la charpente est réalisée sur un principe de plancher caisson, en lamelle collé, le bardage est à joints de recouvrement, en pin d’Alep, traité autoclave pré-grisé. Les fonds de caissons sont composés de tasseaux en pin d’Alep permettant d’intégrer les luminaires et de traiter acoustiquement la salle.
Les mobiliers intérieurs, comptoir et tablettes sont également construits en pin d’Alep. Pour protéger le bois du sol, le projet s’élève sur un socle, socle en béton planchette. Ce socle s’élargit venant intégrer rampes d’accès et terrasses, réalisées en béton désactivé, encerclées par un muret en pierre de Vers Pont du Gard. Ce muret s’élève venant former un totem, support de signalétique. La hauteur du socle est de 40 cm, il permet l’assise pour profiter des matchs de tennis.
Les sols alentour sont homogénéisés en gravillons permettant de raccorder les différentes altimétries du site. La perméabilité des gravillons, permet l’infiltration naturelle des eaux. Le bâtiment existant est entièrement repeint en vert, vert des épines de pin, vert des cours de tennis, de sorte à s’intégrer subtilement dans le paysage et créer une unité forte.
En mêlant tous ces matériaux, le projet révèle son identité propre, faisant référence à son contexte. Le béton traite le rapport au sol, tout en éloignant le bois, quatre plots en bois pré grisés sur leurs quatre faces portent une charpente en lamellé collé, couverte. Les menuiseries bois coulissant pliant s’ouvrent entièrement au nord et au sud, supprimant les limites du dedans/dehors.