Première maison construite à la Cité internationale universitaire de Paris depuis 1969, la Maison de l’Île-de-France conçue par ANMA – Agence Nicolas Michelin & Associés a été inaugurée le 19 septembre 2017. Financé par la Région pour un montant de 21,64 M€, l’ouvrage compte 142 chambres et répond à un objectif Zéro Energie. Communiqué.
La Maison de l’Île-de-France est une résidence pour étudiants de 142 chambres confortables et lumineuses, dotées d’une grande fenêtre ouvrant sur le paysage verdoyant de la Cité internationale. Située entre la Maison du Cambodge et la Maison du Liban, sur une parcelle longeant le boulevard périphérique, visible dans la perspective de l’A6 depuis l’église de Gentilly, cette résidence de 5 200 m² se démarque par ses qualités écologiques exceptionnelles.
ANMA et DEERNS (société de conseil et d’ingénierie) ont conçu le bâtiment de façon collaborative et intégrée afin d’adopter une approche performantielle et de répondre aux ambitions de la Maîtrise d’Ouvrage sur le plan environnemental.
Implantation et volumétrie du bâtiment créé
Le projet a été dessiné de manière à renforcer la composition axiale existante. Le bâtiment s’implante suivant l’axe Nord-Sud. Il possède côté parc une volumétrie fine et discrète de manière à créer une symétrie avec l’aile Est de la maison du Cambodge. La façade Nord du projet reproduit le même alignement et le même largueur que le pignon du bâtiment existant. La façade Ouest s’implante également en miroir par rapport à l’axe principal du parc.
Au sud, le bâtiment s’élargit de manière à pouvoir capter un maximum d’énergie solaire et à créer un écran acoustique vis-à-vis du Boulevard Périphérique. Cet élargissement du bâtiment ne s’effectue pas de manière uniforme. La façade Ouest accueille un pli qui signale l’entrée et ménage un retrait maximal vis-à-vis de la maison du Liban.
La façade Sud comporte un devers qui permet de conserver l’accessibilité à un ouvrage d’assainissement existant. La partie haute s’incline de manière à offrir une exposition optimale aux apports solaires. La volumétrie est déterminée de manière à conjuguer respect du site et contraintes environnementales. Le projet vise en effet l’exemplarité sur le plan écologique en prévoyant notamment un bâtiment à énergie positive. Ce qui anticipe la future réglementation française pour 2020 et augmente ainsi la résilience climatique et réglementaire de l’opération.
Le bâtiment se divise en deux grands ensembles fonctionnels. Le rez-de-chaussée et le premier étage accueillent les locaux à usage collectif. Il s’agit de pièces dédiées aux visiteurs (hall d’accueil, salle polyvalente), au personnel (bureaux, atelier) ou aux élèves (salle d’études, foyer).
Les étages supérieurs reçoivent les chambres. Celles-ci se développent autour d’une circulation centrale qui s’élargit autour d’un noyau principal. Ces étages courants respectent toujours la même trame. Ils disposent ainsi d’une cuisine commune implantée en façade nord de manière à s’ouvrir sur le parc. Le dernier étage diffère puisqu’il comprend un logement pour le directeur ainsi que d’un local technique de taille importante destiné à recevoir les centrales de traitement d’air.
Matériaux et couleurs
Le bâtiment est recouvert d’un bardage métallique facetté. Celui-ci est réalisé au moyen de cassettes acier qui garantissent une bonne rigidité et l’apparence d’une façade ciselée minérale. Les fenêtres sont situées au nu extérieur de manière à donner l’impression d’une peau continue. Les joints entre cassettes sont le plus fins et discrets possible (15mm environ).
Cette mosaïque s’inscrit dans la logique de la cité internationale qui est faite de bâtiments éclectiques. Elle vise aussi à transmettre la sensation d’une évanescence. Les facettes, qui se répartissent sur les façades Nord Est et Ouest, possèdent une couleur unie gris clair. Leur aspect évolue en fonction de la lumière ; elles tendent ainsi à se confondre avec le ciel.
Les espaces remarquables en double hauteur au rez-de-chaussée (hall d’accueil et salle polyvalente) bénéficient d’un traitement différencié puisqu’ils sont habillés de façade vitrée. Cette transparence permet d’orienter naturellement les utilisateurs. En paraissant détacher le bâtiment du sol, elle renforce également l’aspect d’un monolithe singulier.
La façade Sud offre un aspect différent. Elle apparait comme un prolongement de la toiture en accueillant les capteurs énergétiques : des modules photovoltaïques en partie haute produisent l’électricité nécessaire au fonctionnement du bâtiment et des tubes solaires thermiques sous vide en partie basse permettent de chauffer l’eau stockée dans des réservoirs géants et destinés à répondre aux besoins de la Résidence en eau chaude et chauffage.
En effet, la partie centrale vitrée laisse entrevoir en son centre deux réservoirs. Ceux-ci sont au cœur de la stratégie énergétique du bâtiment puisqu’ils servent à stocker l’eau chaude produite en été, pour subvenir aux besoins en chauffage et eau chaude sanitaire l’hiver, cela donc au travers d’un stockage thermique inter-saisonnier. Le choix de suggérer les réservoirs fait sens avec l’orientation de la façade SUD vers de périphérique, en donnant à lire aux automobilistes la portée environnementale du bâtiment. La façade sud de la maison, exposée aux nuisances du boulevard périphérique, est traitée à la fois comme barrière acoustique mais également comme centrale énergétique solaire.
Aménagements extérieurs
La principale intervention consiste en la création d’un talus planté à l’est. Ce mouvement de terrain nait progressivement au nord puis s’affirme au sud. Il crée une barrière acoustique et visuelle qui protège l’entrée du bâtiment des nuisances acoustiques et visuelles du Boulevard Périphérique. Il permet également d’intégrer de manière discrète la toiture végétalisée du local vélo.
Le projet favorise au maximum la pleine terre. Les surfaces imperméabilisées se résument à une terrasse en béton désactivé devant la salle polyvalente et à deux places de parking en enrobé en partie Sud du bâtiment. Ces aménagements n’impactent pas le relief actuel dans lequel ils s’insèrent parfaitement. L’implantation du bâtiment nécessite quant à elle un léger décaissé et vient couper le bas du talus qui donne accès à la passerelle vers Gentilly.