Le palais de la Légion d’honneur, dans le VIIe arrondissement à Paris, a retrouvé son éclat et son lustre des XVIIIe et XIXe siècles. En effet, la dernière des cinq campagnes de restauration qui se sont succédées au palais depuis 2011 sous la direction d’Alain Beauny, architecte DPLG en charge des bâtiments de l’ordre de la Légion d’honneur, s’est achevée début 2016. Le musée quant à lui, après six mois de travaux et une nouvelle muséographie conçue par Cécile Degos, accueille ses visiteurs avec des salles enrichies de nouvelles œuvres. Communiqué.
Bâti en 1785 pour le prince de Salm-Kyrbourg, l’hôtel de Salm, devenu palais de la Légion d’honneur en 1804, offre un double visage au visiteur : d’un côté, une façade raffinée en rotonde avec ses terrasses sur la Seine face au jardin des Tuileries ; de l’autre, un arc de triomphe à l’antique monumental et une double colonnade donnant sur la rue de Lille. Ses salons, entièrement repensés après l’incendie qui ravagea l’intérieur de l’édifice en 1871 sous la Commune, offrent depuis un décor sur le thème de la Légion d’honneur.
Ce chantier a permis la restauration d’un nombre important et varié d’éléments décoratifs du palais : peintures décoratives des plafonds, scènes historiées, décors en trompe-l’oeil, parements en gypserie, corniches ouvragées, trophées en staff, bustes en gaine, dorures, etc.
Le grand vestibule a retrouvé son décor initial, qui avait été masqué par des peintures des années 1970, voire détruit. Les murs sont recouverts de grands cadres appareillés posés sur des soubassements en stuc marbre vert, interrompus au droit des portes par de remarquables encadrements en stuc porphyre. De part et d’autre des marches de l’escalier, la balustrade initiale a été reconstituée. Le bronze antique de la balustrade de la galerie d’étage a été restauré avec minutie.
Les quatre oculi qui apportent au salon des grands chanceliers son éclairage zénithal avaient été rendus quasi opaques par les salissures de l’éclairage au gaz du XIXe siècle. Ils ont été déposés pour être nettoyés. Leur restauration permet d’apprécier à nouveau la finesse de la gravure sur verre dépoli, réalisée selon une technique qui rendit célèbre son auteur, le maître-verrier Paul Bitterlin.
Le réaménagement des jardins qui entourent le palais sur les quais de Seine s’est fait dans la volonté de redonner à ces espaces leur esprit de la fin du XVIIIe. Ont ainsi été plantées des essences décrites dans les documents d’époque par le maître-treillageur Martin (cyprès, buis à feuilles rondes, hydrangeas, giroflées…) et les allées gravillonnées courant le long des salons ont été élargies.
Six mois de travaux ont été nécessaires pour travailler sur les décors et nettoyer les parements de pierres de taille du bâtiment d’origine ainsi que de celui abritant les bureaux de la grande chancellerie, érigé sur la rue de Solférino à la fin du Second Empire. Les façades comportent bas-reliefs, décors sculptés et bustes, datant pour une grande partie de la fin du XVIIIe et formant un témoignage rare du néoclassicisme.
Un mécénat privé a permis l’ensemble de ces rénovations. D’autres projets sont en attente de financement, notamment la cour d’honneur du palais et le salon des maisons.
Intervenants : Alain Beauny, architecte DPLG en charge des bâtiments de l’ordre de la Légion d’honneur ; Benjamin Mouton, architecte en chef des Monuments historiques ; Gabor Mester de Parajd, architecte en chef des Monuments historiques ; Colette di Matteo, conservateur général honoraire du Patrimoine ; Benoît Maffre, architecte du Patrimoine ; Maël de Quelen, architecte du Patrimoine ; Anne de Chefdebien, conservateur ; Yves Minjollet, administrateur ; Michel Bozzi, atelier Jean-Loup Bouvier ; Vincent Bolze, H. Chevalier ; Yannick Cadet, jardinier en chef de l’Élysée ; Matthieu Camuset, établissements Louis Del Boca ; Louis Delage, Bernard Bois ; Jean-Sylvain Fourquet, atelier Arcoa ; Baptiste Gohard, ateliers Gohard ; Jean-Marc Vives, Chevillard.