Pour Vinci Immobilier maître d’ouvrage, les agences Atelier Pascal Gontier, Le Penhuel & Associés et Lina Ghotmeh — architecture ont livré début 2024 à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), en 12 immeubles de logement au sein du Village des Athlètes, un programme de 2 374 en phase olympique, 509 logements en accession et sociaux en phase Héritage. Surface : 32 920 m² en phase Héritage. Budget total 91 M€. Communiqué.
Le master plan de Dominique Perrault a posé à Saint-Denis les bases du secteur A constitué de deux macro-îlots (A1et A2), pour le Village des Athlètes des Jeux Olympiques de Paris 2024. Il est situé à proximité de la Seine au nord-est de la Halle Maxwell, témoin du passé industriel du site.
Les agences ont saisi l’opportunité d’un plan masse inhabituel pour requestionner la production contemporaine du logement qui est bien souvent constituée de plots épais, de logement d’angle formant des îlots ouverts. La forte densité demandée, imposant une contiguïté des bâtiments, a permis de réinventer une typologie hybride au croisement entre l’héritage moderne et généreux des années soixante-dix et l’héritage de la rue haussmannienne.
L’objectif était de former un ensemble cohérent, grâce au rythme scandé des façades et de leurs percements réguliers, mais aussi grâce à la présence d’un vaste socle unitaire qui contient les halls, les commerces, les activités. Il est percé de grands porches en double hauteur pour offrir de larges ouvertures sur les coeurs d’îlot arborés.
L’îlot A2 s’inscrit dans un périmètre rectangulaire de 130 x 58 m. Il est constitué d’un ensemble bâti en alignement sur les rues et disposé autour de deux vastes cours centrales de 1 300 m² chacune. La dimension importante de l’îlot a permis de développer deux grandes cours conçues comme de véritables jardins intérieurs qui offrent ensoleillement, verdure et intimité aux habitants.
L’épannelage des hauteurs bâties, du R+7 au R+10, a été réglé de façon à optimiser l’ensoleillement des façades sur cour.
Ces bâtiments sont réalisés en structure bois, et en structure mixte bois et béton, selon une trame commune de 6 m qui répond à des objectifs de rationalisation économique et structurelle, ainsi qu’à des objectifs d’évolutivité et de réversibilité des logements. Elle permet également de créer de grands logements traversants, entre rue et cours-jardins, tout en offrant sur la ville un principe de composition architectural fort.
L’îlot est subdivisé en 12 unités résidentielles indépendantes et mitoyennes, de 25 mètres de large. Chaque architecte a ainsi réalisé quatre bâtiments. Pour rythmer l’espace public, les trois écritures architecturales alternent pour créer une variation des façades sans artifices. Chaque bâtiment possède sa propre identité tout en s’inscrivant dans une logique de « rue parisienne ».
Les matérialités changeantes et colorées des façades alternant le bois, la terre cuite et le métal proposent des variations architecturales subtiles, mettant en valeur chaque immeuble tout en constituant un quartier résidentiel élégant et confortable. « Nous avons aussi saisi l’opportunité du cahier des charges olympiques (chambres de 13 m² minimum) pour offrir aux futurs habitants en phase héritage des logements plus spacieux, plus traversants, bénéficiant tous d’espaces plus flexibles et de beaux espaces extérieurs dans le prolongement des lieux de vie », indiquent les architectes.
« Cette aventure particulière pour la création du village des athlètes a été l’occasion d’une véritable synergie entre nos trois agences d’architecture et avec tous les partenaires de l’opération. Les délais très contraints et les cahiers des charges exigeants des différents acteurs (SOLIDEO et VINCI) ont permis d’explorer des typologies généreuses et des modes constructifs innovants à travers plusieurs ATEX sur les Façades à Ossature Bois en 4ème famille », souligne Gaëtan Le Penhuel.