Pour la commune de Saint-Pierre, à La Réunion, l’architecte Antoine Perrau a réalisé la construction d’un groupe scolaire de douze classes (cinq classes maternelles, sept classes élémentaires) ainsi que ses espaces extérieurs associés. Le groupe scolaire de bois d’olives est lauréat des Green Building Awards 2017. Communiqué.
Le programme de cet opération compte au total 1.676 m² de surfaces bâties, 345 m² de surfaces abritées (préaux et abri deux roues) et 1.680 m² de surfaces extérieures. Le maître d’ouvrage souhaitait que l’école délivre un bilan énergétique positif (qu’elle produise plus d’énergie qu’elle n’en consomme). Antoire Perrau souhaitait par ailleurs que la conception environnementale puisse être utilisée pédagogiquement par les enseignants.
L’architecture bioclimatique structure l’organisation des volumes et les multiples choix techniques du projet. L’ouvrage est protégé des vents dominants du secteur Est, Sud-Est et son organisation protège, avec un système de pergolas et de clôture claustras, les cours des primaires et surtout des maternelles.
La définition d’une grande toiture unitaire parasol et parapluie renforce la protection solaire et climatique des espaces intérieurs et extérieurs. «Nous avons conçu des surfaces de préaux supérieures au programme tout en offrant un grand confort d’usage, en opposition aux cours exposées et surchauffées», souligne Antoine Perrau. La protection solaire est réfléchie et spécifique pour chaque cas d’orientation de baie. Les protections solaires baignent les espaces de vie dans une lumière de confort tout en générant un confort hygrothermique général pour l’opération.
Le choix d’une architecture «sèche» à ossature bois a permis la mise en place optimisée des outils de confort passifs et une réponse pertinente aux questions du confort hygrothermique, l’organisation générale des locaux permettant une ventilation traversante optimisée.
Les eaux pluviales infiltrées sur la parcelle sont gérées par noues et fossés et remblais drainants. La création de jardins de qualité et soignés apporte confort hygrothermique, confort visuel et filtration des poussières.
Enfin, l’optimisation des dispositifs électriques (limitation de la clim aux cuisines, éclairages économes, ventilateurs efficaces….) a permis de tabler sur une consommation prévisionnelle d’énergie de 18 KWh/m²/an, ce qui est bien en dessous des objectifs du Grenelle.
«Les éléments techniques du concept sont partie prenante de la philosophie du projet, le confort étant joué sur la quasi absence de matériaux à forte inertie (béton, enduits) remplacées par des matériaux sans inertie : dérivées du plâtre, bois etc.., pour optimiser le confort des locaux», indique Antoine Perrau.
«Le projet architectural est indissociable du projet technique et dans le cas présent, le confort oblige à une réflexion fondamentale afin de ne pas construire ‘banalement’», dit-il.
L’ouvrage est dessiné en deux inscriptions différenciées, l’une protégeant les espaces jusqu’à les recouvrir d’une ombrière unificatrice, c’est l’espace des petits, l’autre ouvrant ses cours et ses préaux autour et sous les bâtiments, protégées par leur écrin végétal formant frontière vis-à-vis des vents dominants du secteur Est, c’est l’espace de l’école primaire.
«Un bouleversement minimal du site est opéré qui permet de limiter l’impact du projet sur le territoire. Le projet propose un impact volumétrique très sobre déployé en utilisant au mieux les effets de site et pentes naturelles, légèrement encastré en amont et sur pilotis en aval», conclut Antoine Perrau.