Emmanuel Combarel et Dominique Marrec Architectes (ECDM) ont livré en 2015 avenue de Saxe à Paris dans le VIIe arrondissement un ensemble immobilier de 14 logements neufs en accession et de 24 logements sociaux issus de la réhabilitation de l’ancien monastère des Clarisses (2 190 m² SHAB pour un budget de 10.2 M€ HT). Le reportage photographique de Benoît Fougeirol rend parfaitement compte des intentions des architectes. Communiqué.
La conception du projet s’est développée autour de trois intentions fortes structurées par l’héritage de ce site singulier. Il y avait selon ECDM avant tout la question du jardin, «de ce terrain protégé, hors du temps, que l’on perçoit, et que nous avons donné à voir».
Il ne s’agit pas seulement selon les architectes de respecter une règle urbaine en restituant une somme de pleine terre mais de préserver le maximum d’un patrimoine végétal atypique, de libérer le sol le plus largement possible pour démultiplier ce jardin et enfin de structurer celui-ci pour générer des profondeurs de champ et des gradations dans sa perception.
Autour de ce jardin existe un patrimoine, une juxtaposition de corps de bâtiments hétéroclites avec la chapelle au centre. Ici encore, la question est plus paysagère qu’architecturale. L’ensemble des éléments construits, enchevêtrés les uns dans les autres, génère une composition qu’il ne faut pas déstructurer. Aussi les architectes conservent la plus grande partie possible de son l’implantation d’origine, respectant le plan masse avec tous les corps de bâtiment juxtaposés en U.
Ainsi, l’ensemble des époques construites et des écritures architecturales sont conservées comme témoins d’un passé complexe à partir duquel, sur lequel, l’agence a pu superposer un travail d’écriture contemporain.
Cette organisation hors du temps a généré pour le voisinage un équilibre, une stabilité du paysage avec un vide structurant, une ponctuation sur la rue, une note de silence.
«Conscients de la mutation qu’aura sur l’environnement la réalisation d’un nouveau projet, nous nous sommes interrogés sur la manière de donner aux voisins de nouvelles qualités. Il y a d’abord la chute du mur remplacé par une limite en verre structurel, totalement transparent qui ouvre complètement le jardin sur tout le linéaire de la rue de Saxe», soulignent Emmanuel Combarel et Dominique Marrec.
Le nouveau bâtiment est compact, sur pilotis, cadrant la vision d’un second champ. Un maximum d’arbres est conservé, les courettes sont désormais ouvertes sur une vue dégagée, et les pignons et murs aveugles sont végétalisés, couverts par des plantes grimpantes.