Lauréate du concours en 2014, l’agence Richter architectes et associés, avec Aubry Lieutier architectes, a livré en 2017 à Lingolsheim, en banlieue de Strasbourg, un groupe scolaire de 3 210 m² et un gymnase de 2 220 m², pour un coût de 10,8M€. Communiqué.
La ville de Lingolsheim s’inscrit dans la continuité des faubourgs au sud-ouest de Strasbourg. Le site est en fond de ZAC des Tanneries, en cours de réalisation, dense, avec des constructions non déterminées au moment du concours et des études, aux volumétries et façades s’annonçant assez hétérogènes.
Le principal défi relève du paradoxe entre cette situation en frange et la volonté affirmée du maître d’ouvrage, la ville de Lingolsheim, d’y créer le cœur du quartier. De surcroît, le terrain est très étiré (250 m de longueur pour une largeur moyenne de 50 m), et bordé sur sa plus grande longueur de voies de chemins de fer (TGV, TER, trains de marchandises), sources de bruit et d’ondes magnétiques.
Le projet s’inscrit dans une opération plus grande, comprenant également un Institut médico-éducatif IME (maîtrise d’ouvrage : ARSEA) et une résidence sénior (maîtrise d’ouvrage: SIBAR), réalisés par les architectes Aubry Lieutier, associés à la conception du plan d’ensemble. L’IME est inclus dans le bâtiment, entre le groupe scolaire et le gymnase.
La démarche a été avant tout un travail sur le vide, sur les vides, leur définition et leur hiérarchie :
– le vide majeur du square qui, par effet d’aspiration, rapproche le bâtiment du mail central du quartier ;
– le vide tout en longueur de la promenade qui le prolonge et distribue les entrées des équipements ;
– les vides des cours et des patios plantés, qui viennent chercher la promenade, créent des porosités vers les voies de chemins de fer, un nouvel environnement à la fois ouvert et contenu dans l’emprise du bâtiment.
L’épaisseur ainsi composée par ce bâtiment-paysage, étirée sur une longueur de plus de 200 mètres, constitue alors un appui, un écrin, un horizon apaisant qui ordonne et fédère la ZAC et l’espace public.
Le groupe scolaire forme un U protecteur autour de sa cour, dont le préau glisse sous le bâtiment pour chercher la promenade urbaine. Le volume du périscolaire s’y pose singulièrement, définissant les sous-espaces des petits et des grands.
Les salles de maternelle sont au rez-de-chaussée, avec un fort rapport au sol, des parois épaisses et habitées, des vues multiples sur la cour, la végétation, le ciel, de salle à salle. Marquant l’élévation des enfants, dans l’école l’élémentaire, les espaces sont plus abstraits, ouverts sur le lointain.
Le gymnase, conçu autour de transparences entre ses espaces, agit comme une lanterne au bout du bâtiment, ouvert sur le square, offrant aux promeneurs le spectacle des activités sportives.
Tout en se protégeant des nuisances des voies ferrées, le projet joue avec l’univers du train : l’auvent de la cour d’école, dessiné comme un quai de gare, les circulations intérieures comme des galeries cadrant sur les rails, la distribution des vestiaires du gymnase comme un wagon de train rapide avec son long vitrage filant…