L’agence Hardel Le Bihan architectes a livré en 2021 la transformation des bureaux d’Andrault & Parat dans l’ensemble immobilier de l’AccorHotels Arena, rue de Bercy à Paris (XIIe). Surfaces : 15 250 m² dont une serre agricole verticale sur huit niveaux. Coût : 31,6 M€. Communiqué.
Ce chantier de réhabilitation de grande envergure, mené avec la maîtrise d’œuvre d’exécution MOX, pour AXA IM Alts maître d’ouvrage comprenait :
– une restructuration lourde basée sur la réouverture du socle, des façades et des circulations vers l’extérieur ;
– la connexion de tous les espaces à la nature : au parc de Bercy et à une serre verticale qui prolonge chaque plateau de bureau ;
– Un développement poussé sur la qualité du cadre de vie et les interactions collectives au travail, à travers une programmation, des parcours et des espaces communs de grande qualité ;
– un parking souterrain de24 places.
Réhabiliter 14 000 m² de bureaux était un parti-pris ambitieux pour les porteurs de projets comme pour les architectes. En étudiant l’existant de manière approfondie, l’agence Hardel Le Bihan a donné une nouvelle vie au bâtiment original construit par les architectes Andrault & Parat (ANPAR). Le nouveau bâtiment est pensé pour les usages collaboratifs adaptés aux modes de travail et de communication de demain : il favorise les dynamiques collectives et la sérénité dans les espaces de travail.
« Notre responsabilité d’architecte est de concevoir des bâtiments pérennes. A fortiori dans le cadre d’une réhabilitation. Nous avons donc mobilisé tous les moyens pour que ce que l’on refait aujourd’hui ne soit pas obsolète dans 10, 15 ans », explique Cyrille Le Bihan. La réflexion sur les matériaux répond à cette stratégie globale de développement durable.
En façade, le choix de la céramique et la terre cuite émaillée est d’abord un hommage au bâtiment existant, mais il répond aussi à une exigence de pérennité technique et esthétique. La céramique étant un matériau robuste qui peut traverser le temps, les décennies sans se dégrader. « La principale différence par rapport à la brique réside dans la brillance : l’émail donne à la céramique une profondeur de la matière tout en créant un lien fort avec l’environnement qui se reflète subtilement sur les différentes facettes de la façade », précise Mathurin Hardel.
En 1986, la construction d’origine présentait des barres articulées autour de silos abritant les noyaux de circulation aveugles en béton. L’inscription du nouveau programme dans l’existant a été un défi en chantier puisque la structure du bâtiment a été largement remaniée avec les démolitions et reconstructions des angles, la création d’une extension des plateaux sur l’atrium et la réalisation d’une surélévation pour le dernier niveau.
« Le bâtiment se développant sur un parking propriété de la mairie de Paris et exploité par l’Accord Hôtel Arena, nous avons dû envisager la restructuration en limitant les nouvelles charges appliquées sur les fondations. Face à l’impossibilité d’intervenir sur l’infrastructure, nous avons recherché un gain de poids via des structures mixtes béton / charpente métallique, venant s’appuyer sur des éléments porteurs existants », indique Romaric Duriez, directeur technique MOX.
Dans l’existant, le rez-de-chaussée, occupé par un parc de stationnement tournait le dos la place Bernstein et au parc de Bercy. Le projet de Hardel Le Bihan rouvre ce bâtiment coupé de son environnement. La façade s’allège par le biais de trumeaux, la trame s’élargit dans la hauteur grâce au sciage des allèges augmentant le clair de vitrage en élançant le bâtiment. Sur la rue de Bercy, l’entrée et le hall sont conservés mais le parking est réduit à une poche centrale ceinturée de commerces ouverts sur l’extérieur.
Au cœur du bâti, une agora surmontée d’une verrière (27 m x 19 m x11 m), à la fois cafétéria, lieu événementiel et de travail informel, est créée à la place du socle démoli (ancien R+1). Baignée de lumière naturelle, au-dessus des places de stationnement condensées au centre, l’agora augmente l’expérience du hall et multiplie les possibilités de parcours pour accéder aux étages.
Les utilisateurs montent à leur bureau via un grand escalier en bois non encloisonné, complètement ouvert et éclairé naturellement. Cet escalier constitue un élément architectural décoratif, fonctionnel, structurant et liant pour l’ensemble des utilisateurs. Sa charpente métallique et ses marches ajourées en bois massif mènent jusqu’au toit. Les paliers baignés de lumière et spacieux favorisent les échanges informels et encouragent à utiliser ce mode de déplacement plutôt que les ascenseurs.
A chaque niveau se décline un grand plateau de bureaux lumineux facilement reconfigurables.
Les espaces de restauration s’ouvrent en continuité de l’agora, tout en transparence sur le parc de Bercy. Déjeuners, ‘afterwork’ ou dîners ont toutes les qualités d’un dedans-dehors abrité, avec l’acoustique qui sied aux échanges et à la confidentialité que l’on attend dans un immeuble tertiaire.
Sur la toiture du restaurant du rez-de-chaussée, le PLU a permis la création d’une serre agricole de huit niveaux, (aromates, fleurs, fruits et légumes, variant en fonction de la saisonnalité). Enfin, au R+7, tous ont accès à la terrasse végétalisée avec une vue à 360 degrés et dégagée sur le tout-Paris.
Depuis le hall d’accueil jusqu’au ‘rooftop’ l’utilisateur est en contact 100% de son temps avec la nature : l’univers végétal dans les bureaux permet d’offrir une rupture mentale, clairement propice à la concentration, à l’apaisement, à la réflexion, à la créativité, et à la collaboration.
« La matérialité du bâti répond à un souci de pérennité environnementale avec la céramique et terre cuite émaillée et dialogue avec la nature environnante », précise Mathurin Hardel.
« Le projet nommé Bloom, axé sur le parcours l’utilisateur, propose des espaces collectifs de sérénité uniques pour les différents moments de la journée », ajoute Cyrille Le Bihan.
« Pour répondre aux enjeux de la direction du chantier en Corps d’États Séparés, nous avons pu constituer une équipe pluridisciplinaire capable de maîtriser avec précision et exigence l’ensemble des mises au point techniques et architecturales de chaque typologie d’espace », conclut Uriel Ruleta, directeur MOX.