Alors voilà, le numéro 200 de Chroniques d’architecture est paru. C’est étonnant, à la rédaction, demeure l’impression que le journal a été créé hier, l’enthousiasme jamais démenti.
Cela écrit, si le 10 novembre 2015, jour de publication du premier numéro de Chroniques, nous étions en droit de rêver d’un numéro 200, rien ne pouvait prédire que cette édition serait, le temps venu, à ce point confinée ni même qu’il y aurait tous ces numéros réalisés entre les deux.
De fait, après un vendredi 13 novembre 2015 de sinistre mémoire, notre toute seconde édition (non numérotée), intitulée Attentats : le jour d’après est parue dès le 15 novembre, un samedi, une exception qui ne se reproduira plus. De tels évènements dramatiques, hors de notre contrôle, invitent à la circonspection et à une forme de légèreté pour l’avenir. Ainsi, à Chroniques d’architecture, chaque célébration est l’occasion de se souvenir que nous vivons sur une planète dangereuse que les architectes, par fonction, sont les premiers à tenter de rendre plus sûre. Ce numéro 200 et tous ceux l’ayant précédé leur doivent donc beaucoup.
A l’heure du numéro 01, nous remerciions déjà toutes celles et ceux – ils se reconnaîtront encore – qui avaient permis à cette aventure éditoriale de prendre corps. Toutes et tous sont encore là, rejoints depuis par de nouveaux alliés au point que début 2020, après quatre ans de gros temps, le magazine pouvait enfin, dans le calendrier plus ou moins imparti, regarder vers l’horizon avec confiance.
Pif paf pouf, à l’heure d’un numéro 200 coronaviré, foin d’un nouveau confort, il faut à nouveau s’en remettre au bâtiment austère et chevronné ayant traversé les tempêtes et capable de résister aux vents mauvais. Avec cette fois cependant une meilleure connaissance des courants. Aussi quand un nouvel armateur vient souhaiter bon vent au journal en apportant des vivres pour le voyage, il s’agit pour la rédaction d’une injonction, aussi généreuse soit-elle, à ne pas perdre le cap de l’indépendance et de la sincérité, un défi renouvelé chaque mardi.
Alors voilà, le numéro 200, même s’il roule bien en bouche, ne signifie rien d’autre qu’un seuil. Le prochain camp de base, au chiffre 300, est quant à lui prévu, selon nos calculs, pour le mardi 21 juin 2022. Ce qui laisse le temps de voir venir. J’espère que ce sera encore ce jour-là la fête de la musique et que nous serons encore tous là pour en parler.
D’ici-là, joyeux confinement et, au nom de toute l’équipe, merci de votre fidélité.
Christophe Leray
Rédacteur en chef