Basée à A Coruña depuis 2000, l’architecte espagnole Elsa Urquijo promeut «une architecture qui stimule les sens au-delà de la vue, au travers de la matérialité et de l’échelle». Démonstration avec ce refuge – le mot est bien faible – livré dans sa ville en 2016 pour la fondation charitable Padre Rubinos. Communiqué.
L’institution sociale de charité Padre Rubinos est né à A Coruña il y a maintenant presque un siècle, se dévouant alors à offrir un abri et un asile aux nécessiteux. Au fil du temps et de son expansion, l’institution a étendu son action à la création de crèches et au soutien aux personnes âgées. C’est dans ce cadre que l’architecte espagnole Elsa Urquijo a réalisé le nouveau siège social de la fondation, un complexe architectural unique et l’un des plus importants dans le pays car il unifie en son sein une large variété de services (abri, crèche, asile, etc.).
Le design est né d’une conception particulière de la compréhension de l’architecture. Le bâtiment est conçu comme un abri pour la vie qui le transcende, un espace serein, modeste et résistant. L’usage de lignes horizontales vient de la quête de paix et de relaxation, créant une séquence d’espaces mesurés et ordonnés.
C’est un espace architectural conçu pour et autour d’individus dans le besoin. La composition académique de la façade cerne les bâtiments, formant un carré. Un portique à l’entrée rend le bâtiment accessible et ouvert sur la ville. Ces éléments réinterprètent le concept de cloître attribué au caractère religieux ainsi qu’au le dévouement social de l’institution.
Les patios, répétée au travers du complexe architectural, sont chacun le point focal des différents espaces, renforçant leur clarté et luminosité tout en offrant une continuité visuelle entre l’intérieur et l’extérieur. Les différents volumes, compatibles avec la morphologie du terrain, maintiennent une communication externe directe entre le rez-de-chaussée et les étages supérieurs.
La maison de retraite occupe la plus grande partie du bâtiment avec les salles communes, salons, bureaux et salles de soins au rez-de-chaussée tandis que les deux premiers étages sont réservés aux espaces privés reliés aux chambres.
Une attention particulière a été portée aux matériaux afin de répondre aux exigences de haute qualité, de durabilité et d’écologie requises par le maître d’ouvrage. Tout cela donne humanité, sérénité et chaleur aux intérieurs (sol chaud, texture de bois, tissus naturels, etc.).
La crèche est installée sur un seul étage. La clarté et la continuité spatiale entre les salles de classe en permet un usage versatile. Une relation visuelle et symbolique avec les salles communes de la maison de repos était aussi recherchée afin que les deux générations puissent se connaître et se lier.
Le refuge des sans-abris est divisé en trois pour différents usages : le sommeil, la restauration et un centre de soins sont au rez-de-chaussée, les chambres sont à l’étage. L’accès au refuge s’appuie sur le concept d’un espace ouvert dont le portique donne l’échelle humaine et protège le visiteur.
En plus de ces différents usages, le complexe compte encore une résidence pour les sœurs qui gèrent le refuge et les bureaux de l’institution. Elles disposent d’un hall d’assemblée et d’une chapelle. Leur présence est mise en évidence au travers d’éléments clairement reconnaissables tel le clocher et l’entrée à l’architecture ordonnée et sereine. Cette entrée, au travers d’un espace isolé et chaud, donne sur un magnifique espace qui met en avant le symbolisme du lieu tandis que la ligne horizontale des plinthes en bois ramènent à une échelle humaine.
Traduction : A.L.