La nouvelle gare de Nantes (Loire-Atlantique), signée Rudy Ricciotti pour un budget de 37,5 M€, a été inaugurée (finalement) le 20 novembre 2020. Sous la maîtrise d’ouvrage de SNCF Mobilités – Gares & Connexions, le projet consistait en la construction d’une passerelle-mezzanine de 160 m de long et 18 m de hauteur afin de relier la gare nord à la gare sud ainsi qu’en la rénovation des bâtiments voyageurs. Exploit technique et forêt pétrifiée ? Communiqué signé de l’auteur.
Le projet de la nouvelle gare de Nantes est d’abord un projet d’invitation à voir différemment le réel. Il s’agit de déplacer le regard habituellement porté sur la ville de Nantes : la ville n’est plus ici regardée en pieds, mais par-dessus. Peut-être par-delà.
Le projet porte sur trois univers : les bâtiments voyageurs nord et sud sont polarisés très différemment, à la manière d’un aigle à deux têtes. La mezzanine, avec ses ombrières déployées est-ouest, en compose les ailes.
La gare sud édifiée en 1989, était plutôt dans une solitude triste, sans liens avec son environnement. Son hall central a été démoli pour fabriquer des connexions avec la mezzanine ainsi que le parvis sud.
La gare nord date de 1968 et répond au centre historique, patrimonial. Nous l’avons préservée presque au sens d’un monument historique.
La mezzanine quant à elle, est définie par des structures organiques renvoyant à une vision fictive et interprétée de la nature : la gare est ici exprimée comme étant l’antichambre d’un ailleurs.
La gare de Nantes est probablement une gare qui questionne véritablement la notion de voyage.
Rudy Ricciotti