Avec un pôle aquatique de 20 000m², dont l’ouverture est prévue en 2022, Grand Nancy Thermal (Meurthe-et-Moselle) entend devenir la seule station française située au cœur d’une métropole. Pour ce projet à 97,9 M€ HT, les élus du Conseil métropolitain ont élus des «architectes reconnus nationalement» : Anne Demians (qui a déjà réalisé à Nancy l’immeuble Quai Ouest situé sur l’île de Corse), et Chabanne + Partenaires. Communiqué.
Faire dialoguer patrimoine et modernité, telle est l’ambition architecturale de Grand Nancy Thermal. Conçue par les cabinets d’Anne Demians et de Nicolas Chabanne, l’architecture du futur Grand Nancy Thermal visera, non pas à dupliquer le bâtiment historique du site, mais à l’achever avec audace et respect de son œuvre. La nouvelle façade affiche sa modernité tant dans sa couleur que dans ses lignes, contrastant ainsi avec l’existant. Elle respecte toutefois la symétrie et l’ordonnancement classique du site, pour une mise en scène contemporaine des thermes historiques.
La rénovation de ce patrimoine remarquable et la conservation des éléments architecturaux feront l’objet d’une attention particulière. L’hybridation entre ancien et moderne est à l’image du projet : puiser dans le passé historique de Nancy pour se tourner résolument vers l’avenir.
Construire une nouvelle histoire
C’est à partir de la rencontre de l’eau et de la lumière, matières premières des thermes de Nancy, que se structure l’ensemble Grand Nancy Thermal qui expose à la fois des pièces anciennes et des pièces modernes.
Le projet se développe dans trois grands corps de bâtiments disposés sur les axes historiques du site. Du sud au nord, l’espace de Sport et Loisirs et l’espace Thermal dégagent des espaces extérieurs de grande dimension.
L’objectif est de définir un meilleur rapport des architectures entre elles. Ainsi, les perspectives sont libérées de tout obstacle entre la rue du Sergent Blandan et le Parc Sainte Marie. Il s’agit «de tirer le Parc Sainte Marie» jusqu’à la nouvelle adresse des nouveaux thermes, située au droit de la rue du Sergent Blandan.
L’enchaînement des plans d’eau extérieurs se situant sur une direction nord-sud, il permet une meilleure mise en scène des thermes en intégrant pleinement le Parc Sainte Marie dans la composition générale. Il s’agit d’imbriquer les jardins, les plans d’eau et les masses bâties dans un rapport fusionnel.
A l’idée de reproduire à l’identique le bâtiment de 1909 imaginé par Louis Lanternier, il a été préféré la voie de la connexion. Ainsi sera accolé, de façon symétrique, un module habité, de même gabarit et de style actuel. Son organisation en plan sera très similaire à l’original : figure circulaire centrée dans une figure carrée et surmontée par un dôme, avec une excroissance centrale (le dôme) visible depuis le lointain et significative des activités qu’elle couvre et qu’elle éclaire de manière zénithale.
Une fois recomposé, le plan des thermes (restructuration et proposition nouvelle) est de facture classique avec sa belle symétrie achevée et ses trois dômes qui l’étirent vers le haut. L’édifice est fermé par de grandes baies en verre coulissantes, glissant derrière des grands rideaux en aluminium.
Un Hôtel-Résidence de standing de 76 appartements pourra accueillir les curistes (cures de longue durée) et se situera sur les deux étages hauts de l’extension. Le Hall placé, lui, au rez-de-chaussée de l’ouvrage neuf, présentera une adresse postale sur la rue du Sergent Blandan.
Le grand bassin de natation prolonge sa grande nef demi-cylindrique vers l’ouest de quelques mètres. Sa façade classique reste en place, tandis que l’extension bâtie présente le même profil que celui de la grande halle olympique. Son plan est complété avec tous les bassins extérieurs, nécessaires à son bon fonctionnement. On rejoint son accès principal, soit par l’extérieur depuis l’avenue du Maréchal Juin, soit depuis le hall d’accès des thermes et par le sous-sol équipé de toutes les fonctions de première proximité des plans d’eau.
Les bassins extérieurs situés au nord sont déplacés pour être installés dans le prolongement de la grande nef (continuité des activités de même nature) mais, d’abord et surtout, pour qu’ils soient exposés en plein soleil. L’emplacement choisi est, en effet, le seul endroit sur le plan où le soleil arrive à toute heure de la journée, sans qu’aucune ombre ne soit portée sur les plans d’eau (ombre portée des arbres et des bâtiments limitrophes). Cet emplacement est aussi celui qui profite au mieux de la proximité du Parc Sainte Marie.
Les jardins encadrent invariablement et géométriquement les constructions, les mettant à distance les unes des autres de telle façon que les activités des uns ne perturbent (les plus remuantes) jamais celles des autres (les plus flegmatiques).
Sans reproduire le bâtiment dessiné par Louis Lanternier, la nouvelle façade a été conçue comme un complément, qui s’impose par son rythme et ses différences. Construite à partir d’éléments porteurs verticaux qui définissent de grandes ouvertures, la façade affirme sa modernité tout en préservant un ordonnancement classique.
Les grandes ouvertures marquent des lignes horizontales dont on peut observer les contrastes qu’elles créent avec les colonnades d’origine dont le dessin se structure sur des verticales. D’une profondeur d’au moins 80 cm et habillé d’acier ou de béton, les cadres mis les uns à côté des autres donnent de l’épaisseur à la façade. Ils la rythment et atténuent la perception de sa grande longueur.
Avec le souhait de faire contraster l’extension avec l’existant, aucune modénature compliquée ou ouvragée, ne vient parasiter ce rythme. En rupture avec cette austérité voulue, seuls les volets, viennent apporter une ondulation baroque, décalée et lumineuse à l’ensemble.
Ces voiles bloquent le regard des passants, de l’extérieur vers l’intérieur, afin de préserver l’intimité des curistes, qu’ils résident dans les bassins ou dans leur chambre. Ils permettent de moduler les apports de lumière et de tamiser les espaces intérieurs pour créer des ambiances propices au délassement.