CODA Lair et Roynette a livré en septembre 2019 la réhabilitation de la MJC/FJT des Hauts de Belleville, à Paris (XXe), fruit de deux ans de travaux d’envergure, cinq ans d’études et de travail collaboratif. Un foyer de jeunes travailleurs, une MJC, logement social et nouveau modèle économique. Communiqué.
Quand un bâtiment construit en 1959 est dit «remarquable» au titre du Plan Local d’Urbanisme de la Ville de Paris et qu’il est envisagé de le réhabiliter, le travail pour le restaurer est immense et demande une solidarité de l’ensemble des parties prenantes. Le béton, les briques et le bois restent, l’enveloppe du bâtiment est là, la suite est à inventer.
L’enjeu pour Antin Résidences, bailleur et propriétaire des murs, du projet confié à l’agence d’architecture parisienne CODA Lair et Roynette, au-delà de la seule réhabilitation de la MJC/FJT des Hauts de Belleville (3,398 m²), était d’offrir un nouveau visage de la rue du Borrégo.
Le fruit d’un travail collaboratif
«La réhabilitation de la MJC/FJT des Hauts de Belleville révèle les multiples ressources d’un territoire qui co-existent dans le quartier et a nécessité un travail collaboratif hors normes pour réussir cette réalisation exceptionnelle», souligne l’architecte Bruno Dupouy de l’agence CODA Lair et Roynette.
Un montage original
La collaboration tripartite qui a uni les acteurs de la réalisation des Hauts de Belleville, de l’association des Hauts de Belleville, en passant par l’architecte et le bailleur Antin Résidences, est la première originalité. «Nous avons travaillé main dans la main et c’était vital pour que le projet voie le jour dans les délais. La plus grande difficulté résidait dans le fait que le bâtiment soit classé ‘remarquable’ au titre du PLU de la ville de Paris et que les étapes d’autorisation ou de validation étaient parfois techniques et complexes. Dans le même temps, la conviction était partagée que le projet participait aussi au mieux-vivre d’un quartier», poursuit Bruno Dupouy.
Une construction d’envergure
A partir d’un bâtiment construit en 1959, CODA Lair et Roynette a réhabilité 75 logements et créé 12 logements en surélévation. La particularité de l’immeuble réside dans sa position privilégiée entre la rue de Belleville et la rue Saint-Fargeau, à proximité de la Place des Fêtes. Il constitue la jonction entre un tissu urbain traditionnel et un tissu urbain plus moderne.
«Nous avons proposé des espaces adaptables et nous avons joué avec les matériaux pour construire des lieux aérés. Nous voulions conserver des traces de l’architecture de la reconstruction après-guerre», précise l’architecte. «Les briques, le bois et les sols à petits carreaux des escaliers restent visibles. La judicieuse configuration des hébergements, la création d’un ascenseur ou les coursives qui lient les étages, sont des apports indéniables au bien-vivre des habitants du bâtiment», dit-il.
Une offre différente pour un autre modèle économique
Le modèle de la MJC/FJT nécessite une proposition originale pour viser l’équilibre économique. «Nous avons dû repenser le modèle économique et de gouvernance pour créer les conditions d’un enrichissement mutuel qui puisse bénéficier à tous. Les solutions se trouvent dans la coopération, les solidarités de voisinage et le collectif. Afin de permettre la réhabilitation de notre MJC, l’association a décidé d’y apporter des fonds propres*», explique Marnia Bouhafs, co-directrice de la MJC/FJT. «Notre équipement est tourné vers l’économie sociale et solidaire. Nous allons également proposer des brunchs dominicaux et offrir à la location des espaces communs destinés à des spectacles, des créateurs d’entreprise locaux ou des événements privés».
«Les Hauts de Belleville sont un lieu atypique pour nous et le seul à présenter un profil aussi original dans notre Patrimoine. Si le projet architectural de réhabilitation d’un patrimoine ancien est intéressant, la dimension humaine qu’il offre est tout aussi forte. La MJC/FJT des Hauts de Belleville est le témoin de 60 ans d’histoires et l’on est à l’aube, aujourd’hui, d’un nouveau cycle», conclut Yann Chevert, directeur des Résidences services d’Antin Résidences.
*Budget : 7 M€ pour le foyer de jeunes travailleurs, 5,4 M€ pour la MJC dont 1,735 M€ de fonds propres de l’association.