Les vacances architecturales au Brésil de l’architecte Dubois, avec Gloria da Silva, également architecte, qui l’accompagne, tournent au cauchemar au fil des cadavres qui s’accumulent autour de lui. Son incroyable aventure se poursuit à Rio de Janeiro, en passant par Turin. (3/4).
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« La presse est le miroir de l’opinion publique ».
Walter Lippmann
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Mercredi 14 février – Florianopolis, Brésil
Dans les pages locales du Diário Catarinense, un article signé Bianca Bertoldi et titré : Dois novos cadáveres em torno do arquiteto Dubois (Deux nouveaux cadavres autour de l’architecte Dubois)
Nouveaux rebondissements dans l’affaire des meurtres non élucidés de deux femmes décédées dans l’environnement immédiat de l’architecte Gloria da Silva, dont nous avons déjà présenté les réalisations de son agence sise R. Emílio Blum, 123 – loja 27 dans le centre-ville de Florianopolis. En effet, pour mémoire, le corps de Léonie Meunier, une Française de 45 ans, a été rejeté par la mer à deux pas de la maison de l’architecte sur la plage de Barra da Lagoa, à Florianópolis, celui d’Augustinha Dos Santos a été retrouvé une dizaine de jours plus tard dans le sous-sol de l’Arpoador, célèbre hôtel 5* de São Paulo que Gloria da Silva venait justement de rénover. Nous avions déjà identifié Dubois l’architecte qui l’accompagne, nous pouvons maintenant diffuser sa photo, récupérée par nos soins dans les caméras de sécurité situées près de l’agence.
Légende de la photo : R. Emílio Blum, 123 – loja 27 – Mardi 18h27 – A gauche, devant son agence, Gloria da Silva, à droite Dubois l’architecte
L’on y voit les deux architectes, visiblement amants, sortir de l’agence. La photo est floue mais on distingue un homme élégant qui, durant les quelques secondes captées, semble prévenant. Toujours est-il que nous sommes parvenus – avec difficulté car apparemment l’architecte Dubois n’a pas de site internet et semble introuvable sur les réseaux sociaux – à retrouver en France l’agence de Dubois l’architecte, Dubois&MOI, inscrite au registre du commerce. Elle est située rue du Liban à Paris dans le vingtième arrondissement. Nous avons contacté son agence où Jessica Moreau, architecte depuis quatre ans à l’agence, a dit ne rien savoir et ne pas connaître Gloria da Silva. Elle a confirmé cependant que l’architecte Dubois est actuellement en voyage d’affaires au Brésil et injoignable pour le moment. Jointe par téléphone, Gloria da Silva nous avait dit passer quelques jours à Paraty, État de São Paulo. Nous avons par acquit de conscience appelé le commissariat central de la ville et demandé si par hasard, une ou des femmes blondes aux yeux clairs auraient été assassinées pendant le séjour de nos deux tourtereaux. Figurez-vous que la réponse est positive, deux fois ; un féminicide à Piscinas naturais do Cachadaço, celui d’Isabella da Rocinha, et à Paraty même, Maria Aparecida Silva, 64 ans, a été retrouvée pendue dans sa boutique de souvenirs. Dès qu’apparaît Dubois l’architecte, les morts violentes semblent s’enchaîner. La faute à pas de chance ?
Si vous disposez d’informations supplémentaires, ou si vous croisez Dubois l’architecte, appelez au 48 4832-800. Discrétion assurée. Récompense pour toute information utile.
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Vendredi 16 février – Turin, Italie
Dans les pages locales de La Stampa, à la rubrique Faits divers, un article signé Lorenzo Antonetti et titrée : Chi è Dubois l’architetto? Trovati nuovi corpi (Qui est Dubois l’architecte ? De nouveaux corps retrouvés)
Nous avons établi que deux architectes italiennes, Gina Rossi, née à Turin le 10 août 1991, et Anna Rizzo, née à San Remo le 14 novembre 1979, ont toutes deux disparu à Paris respectivement en 2018 et 2020 dans des circonstances similaires, toutes deux blondes aux yeux bleus s’étant volatilisée alors qu’elles étaient employées à l’agence d’architecture Dupont&Dubois. Pour autant, le corps, apparemment admirablement préservé de Gina Rossi a été retrouvé sur l’autel de l’église San Tommaso, Via Monte di Pietà, à Turin en août 2022. Que s’est-il passé pour elle entre 2018 et 2022 ? Nous avons fait le tour de tous les corps de femmes blondes disparues et retrouvées sur un autel d’église et n’en avons pas trouvé d’autres. Où est Anna Rizzo ? Encore à Paris ? Est-elle encore vivante ? Ou morte et abandonnée quelque part ? Nulle part dans la presse française n’est-il fait mention de ces deux disparitions, le service spécialisé de la police française n’ayant même jamais entendu parler de Gina Rossi. Plus troublant cependant, après avoir appris que l’architecte Dubois, dernier employeur des deux femmes, se trouvait au Brésil, nous avons cherché si son nom apparaissait quelque part outre-Atlantique et Bingo ! Nous avons déniché une mention de son nom dans le Diário Catarinense, le quotidien de l’État de Santa Catarina, au travers d’un article signé Bianca Bertoldi et titré : Meurtres mystérieux, l’architecte français identifié ! Et cet architecte est Dubois ! Ma consœur explique que deux corps ont été trouvés dans des lieux où la présence de Dubois est avérée et, détail macabre, ces deux victimes, une Française et une Brésilienne, sont toutes deux… blondes aux yeux bleus. Nous n’en savons pas plus à l’heure d’écrire ces lignes mais nous ne manquerons pas de vous tenir informés.
D’ici-là, si vous disposez d’informations au sujet de Gina Rossi et d’Anna Rizzo, ainsi que de l’architecte Dubois, appelez le journal au 0116568304. Discrétion assurée. Récompense pour toute information utile.
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Lundi 19 février – Rio de Janeiro, Brésil
Dans les pages locales de l’hebdomadaire Notícias sensacionais (« Nouvelles sensationnelles »), un article non signé titré : O arquiteto Dubois causa pânico (L’architecte Dubois provoque la panique)
Un article du Diário Catarinense, le quotidien de l’État de Santa Catarina, signé Bianca Bertoldi et titré Deux nouveaux cadavres autour de l’architecte Dubois paru mercredi dernier a suscité de vives réactions dans la région, de Florianopolis jusqu’à Paraty dans l’État de São Paulo notamment. En effet, un lecteur avisé a partagé sur les réseaux sociaux les interrogations de la journaliste à propos des cadavres s’accumulant au fur et à mesure des déplacements de l’architecte Dubois au Brésil. Il n’en fallait pas plus pour affoler la communauté. Dubois est accompagné de la voluptueuse architecte Gloria da Silva ; sa Bonnie Parker peut-être ? La première photo de Dubois, publiée par le Diário Catarinense, a déjà été partagée des millions de fois, suscitant des interrogations angoissées : Dubois est-il un tueur en série ? Et maintenant, où est-il ?
Pour rappel, depuis son arrivée dans notre pays – il aurait été vu aux cérémonies de la saint-Thaddée – les morts suspectes s’empilent sur son passage. De source sûre, il y en a au moins quatre : Léonie Meunier, une Française retrouvée sur la plage près de là où il résidait à Florianopolis, puis Augustinha Dos Santos, assassinée dans l’hôtel 5* où il séjournait – l’Arpoador, célèbre hôtel 5* de São Paulo, excusez du peu, comment un architecte français peut-il se permettre de tels hôtels est une autre question… Il a ensuite suffi au couple infernal de se rendre à Paraty pour que deux autres meurtres soient perpétrés, l’un d’eux, celui d’une vieille femme dans sa boutique, maquillé en suicide. Point commun de toutes ces femmes ? Elles sont toutes blondes aux yeux bleus, comme semble les affectionner Dubois l’architecte, telle sa compagne actuelle, l’éblouissante Gloria da Silva. Est-elle sous sa coupe ? Complice ou victime ? À Ilha Grande, là où Dubois a été aperçu en dernier, on chuchote que le duo terrible aurait participé à un rituel vaudou dans une église abandonnée, la bien nommée « Igreja das Sombras », l’église des ombres… Nous vous tiendrons informés dès que nous saurons où est passé Dubois. D’ici-là, grosse récompense pour qui retrouve Dubois le Maléfique. Tel : 55 22010-111. Discrétion assurée.
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Vendredi 23 février – Turin, Italie
Dans les pages locales de La Stampa, sur une demi-page avec la photo sépia de trois femmes, un article signé Lorenzo Antonetti et titré : Dubois l’architetto, un serial killer? (Dubois l’architecte, un tueur en série ?)
Dubois l’architecte serait-il un tueur en série ? Nous savons que deux architectes italiennes, Gina Rossi, née à Turin le 10 août 1991, et Anna Rizzo, née à San Remo le 14 novembre 1979, ont toutes deux disparu à Paris respectivement en 2018 et 2020 dans des circonstances similaires. Toutes deux , blondes aux yeux bleus, se sont volatilisées alors qu’elles étaient employées à l’agence d’architecture Dupont&Dubois, cabinet que dirigeaient Dubois et son épouse et associée Madeleine Dupont. Toujours est-il que Dubois l’architecte semble prendre grand soin de ne laisser aucune trace de lui-même ou de ses agissements. Sa nouvelle agence DUBOIS&MOI n’a pas de site internet, pas de réseaux sociaux, pas d’Instagram, de Telegram, etc. et il faut fouiller le net profondément ne serait-ce que pour trouver une ancienne photo de lui. Mais c’est en fouillant le net justement que nous sommes tombés sur d’anciennes pages d’une écologue nommée Marie-France Panoyaux qui était apparemment plus ou moins associée de l’agence Dupont&Dubois. Sur son blog, Marie-France décrivait son travail au sein de l’agence, insistant sur l’évolution nécessaire de l’architecture. Elle prônait déjà des bâtiments bas carbone et dans l’un de ses billets, elle ironise sur Dubois, « dinosaure du béton ». Au fil de ses pages, de comprendre qu’elle est une intime de Madeleine, beaucoup moins de Dubois. Pensant trouver avec elle un témoignage intéressant à propos de la personnalité de Dubois, nous avons cherché à la joindre. À notre grande surprise, personne ne l’a plus vue depuis 2019 ! Nous avons eu beau la chercher partout sur le Net, c’est comme si elle n’existait plus. Nous avons donc joint, à nouveau, Madeleine Dupont à Paris qui nous a confirmé que Marie-France a longtemps travaillé à l’agence, que c’était « une grande amie, et même plus », qu’elle ne s’entendait guère avec Dubois et qu’un jour Marie-France et Madeleine s’étaient affreusement invectivées, à propos de Dubois justement, sa meilleure amie prêtant à son mari des obsessions monstrueuses. Madeleine connaissait son mari, il avait des défauts mais pas les abominations que lui prêtait Marie-France. Elles s’étaient ce jour-là quittées fâchées et en colère et Madeleine n’a plus jamais revu son amie. Bref, autour de Dubois, nonobstant ce qu’il fabrique en ce moment au Brésil où il est injoignable, cela fait maintenant trois disparitions très inquiétantes : Gina, Anna et maintenant Marie-France ! Sur une photo, cette dernière a les cheveux châtains et la peau mate. Cela fait-il une différence pour Dubois ? À quelles abominations Marie-France faisait-elle référence ?
Si vous disposez d’informations au sujet de Gina Rossi, Anna Rizzo, Marie-France Panoyaux ainsi que de l’architecte Dubois, appelez le journal au 0116568304. Discrétion assurée. Récompense pour toute information utile.
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Samedi 24 février – Rio de Janeiro, Brésil
Après leur passage au Jornal Nacional, le journal télévisé du soir sur la télévision O Globo, Dubois l’architecte et Gloria da Silva sont instantanément devenus des stars, un quart d’heure de célébrité dont visiblement ils se seraient bien passés. Traqués désormais par la presse, ils se sont refusés jusque-là à répondre aux questions des journalistes. Dans les kiosques à journaux, la presse sérieuse s’interroge gravement : « Y a-t-il un tueur en série français à Rio ? », titre en Une O Globo ; une manchette de la Folha do São Paulo indique « Affaire Dubois : quels sont les faits reprochés à l’architecte ? ».
Surtout, les sites des magazines à sensation et les réseaux sociaux se sont enflammés à coups de manchettes insolentes : « Dubois l’architecte, un assassin parmi nous ! » sur le site des Notícias sensacionais ; « Alerte aux blondes, elles sont les cibles de Dubois », sur le site du Playboy brésilien. « Dubois est-il un vampire ? Nos révélations sur ses étranges rituels », en Une du quotidien Notícias do mundo ; « Pourquoi un émigré français est-il autorisé à tuer nos Brésiliennes ? » sur le site de Bnews. Même Capricho, un magazine pour adolescents, s’est senti tenu de parler de l’affaire avec un article titré « Dubois l’architecte : qu’est-ce qu’un tueur en série ? ».
Plus étonnant, le site du magazine Design do Brasil a publié un reportage titré « Gloria Da Silva : l’architecte complice de Dubois ». La journaliste, n’ayant rien de plus que ce qu’annonce la presse, a présenté une série des réalisations de Gloria da Silva, lesquelles n’avaient soudain plus l’heur de plaire aux critiques à lire les commentaires fielleux de l’auteure.
Dans les pages locales du Diário Catarinense, un entrefilet signé Bianca Bertoldi et titré : O arquiteto Dubo é um serial killer ? As primeiras dúvidas… (L’architecte Dubois un tueur en série ? Les premiers doutes…)
URGENT : Alors qu’un vent de panique souffle sur Rio avec la présence des architectes Dubois et Gloria da Silva en ville, nous sommes en mesure d’exprimer de premiers doutes quant à la responsabilité de tous les meurtres qu’impute à Dubois la presse à sensation. En effet, nous savons désormais de source sûre qu’il n’a pas assassiné Isabella da Rocinha à Piscinas naturais do Cachadaço, bien que sa présence soit avérée le jour du crime. En réalité, Isabella est victime d’un banal féminicide, s’il est permis de l’écrire ainsi. Le mari a été retrouvé et a avoué. L’enquête sur Dubois mérite donc de la circonspection même si l’assistance d’une policière française à la police brésilienne demeure à cette heure encore inexplicable.
(À suivre)
Service presse de Chroniques
Retrouvez tous les épisodes :
– L’affaire Dubois l’architecte vue par la presse internationale : le déclic (1/4)
– L’affaire Dubois vue par la presse internationale : l’architecte identifié (2/4)
– L’affaire Dubois vue par la presse internationale : morts en série (3/4)