«Dans une époque d’excès nous avons construit une maison qui rend l’essentiel tangible», se félicite le maître d’ouvrage. A Brakel, en Allemagne, Heike Falkenberg, une architecte d’intérieur, (Falkenberg Innenarchitektur), d’ordinaire plus habituée aux projets d’aménagement de tours, d’hôtel et d’immeubles de bureaux, a construit une petite maison dans la forêt pour un maître d’ouvrage privé avec la volonté que le paysage et la maison ne fassent plus qu’un. Communiqué.
Selon le propriétaire, cette maison, délibérément retirée pour permettre au paysage environnant de l’envahir, est devenue «un refuge». Au-dessus des eaux douces ou torrentielles du ruisseau, avec une vue large sur le paysage verdoyant de l’est de la Westphalie, le stress de l’animation de la vie de tous les jours est rapidement oublié.
Selon Heike Falkenberg, l’architecture de la Maison Rheder reflète le désir renaissant de l’homme pour le naturel, la simplicité et la clarté. L’objet de la conception est de mettre en exergue la perceptibilité sensorielle des différentes humeurs lumineuses de la journée et des saisons et de proposer «l’expérience de l’air, du feu, de l’eau et de la terre».
Cette inscription dans le site naturel est le premier parti pris pour la maison Rheder, située directement sur la rive de la rivière Nethe. Originellement une maison de vacances datant des années 1950, le bâtiment fut entièrement rebâti et livré en 2015. Seules les dalles et la terrasse au-dessus de l’eau demeurent intactes et sont devenues la base d’un bâtiment restauré léger et élégant de 90m² habitables. Ici «l’essentiel» est la lumière, la légèreté et la tranquillité.
Seuls deux murs extérieurs sont maçonnés mais de fins supports et une structure en acier permettent ces façades entièrement vitrées. Du côté de l’eau, les portes coulissantes en verre filigrané de 3m de haut peuvent être poussées pour permettre aux 2/3 du mur d’être ouvert. Ceci crée une transition fluide vers le balcon en bois ouvrant sur une large vue sur le parc naturel de Rheder.
Pour la fusion de l’intérieur et de l’extérieur, une piscine miroir projette un jeu de lumières naturel sur le plafond de l’espace intérieur tout en reflétant le ciel et les nuages.
Une cheminée, sur le mur opposé, apporte l’élément feu dans la salle. Un mur coulissant divise l’espace. Une chambre intime est cachée derrière avec une salle de bain de l’autre côté, qui est aussi accessible depuis une autre chambre plus petite, plus loin dans la maison. Toutes les chambres sont éclairées par des lucarnes. Une petite salle technique contient une pompe à air chaud et tous les relais technologiques de la maison, laquelle est contrôlée par une application.
Le coeur de la maison est le salon. Le mobilier, en partie auto-conçu, est réduit au minimum afin de donner aux résidents la liberté et la capacité de créer et renouveler leurs propres espaces, que ce soit face à la cheminée ou dans le fauteuil suspendu au plafond qui se balance comme les mouvements de la rivière. Le maître d’ouvrage souhaitait une maison «qui ne soit pas grande ou importante mais petite et correcte». Ses vœux sont apparemment exaucés.
Traduction : A. L.