
Au 7-9 rue Schoelcher, dans le XIVe arrondissement de Paris, Alain Sarfati a métamorphosé 4 000 m² de bureaux de l’ancien immeuble de la SAGEP (Société Anonyme de Gestion des Eaux de Paris) en un immeuble flambant neuf, livré en 2018, de 54 logements sociaux singuliers et lumineux. Communiqué.
Un système ingénieux de panneaux recouvrant la façade arrière telles des écailles argentées renvoient à la manière d’un kaléidoscope ciel bleu et soleil au sein même des logements de la cour intérieure.

En 1992 déjà, c’est à Alain Sarfati que la SAGEP avait fait appel pour transformer un immeuble de bureaux vétuste en emblème pour l’entreprise. Racheté à la Ville de Paris par la RIVP pour y créer des logements, l’immeuble a donc été confié au même architecte pour mener à bien cette nouvelle mission.
La recommandation de la ville de Paris était de conserver la façade conçue par Alain Sarfati en 1992. Elle règne donc, différente et pourtant en harmonie, au milieu des autres immeubles de cette rue toujours plus blanche de toutes ses façades claires. Aujourd’hui, elle s’est simplement dotée d’une isolation thermique qui va donner aux logements le confort attendu.

Les bureaux se sont métamorphosés en 54 logements, tous différents. A l’origine de ces différences, une volonté de l’architecte de dessiner ses plans en transformant en opportunité les contraintes contextuelles qui s’offraient à lui au sein de l’immeuble: séparation, cloisons, escaliers…. Pour Alain Sarfati la diversité a toujours été une valeur-clé de respect des différences et des cultures, et pour le logement, une qualité qui favorise l’appropriation.
Un style rayonnant et toujours renouvelé
L’ode à la vie, à la lumière, à la nature ont toujours été également les lignes de force de ses nombreuses œuvres. La façade recouverte de panneaux argentés crée une surprise, un ravissement de lumière qui évolue au gré des nuages et du soleil.

Grâce cet effet kaléidoscopique, même les logements des étages inférieurs donnant directement sur la cour reçoivent des morceaux de ciel et les rayons du soleil. La fluidité, la légèreté sont au rendez-vous. La déambulation sur une coursive au 5ème étage offre aux habitants un moment de promenade quasi émotionnelle avant de pénétrer dans leurs appartements respectifs.
La priorité au logement évolutif
L’immeuble de la rue Schoelcher est également une vraie démonstration de la nécessité et de la possibilité pour les architectes d’envisager plusieurs vies et des changements d’usages pour les bâtiments construits, en particulier de prendre en compte l’évolutivité du logement. De nos jours, l’évolution de la famille, l’allongement de l’espérance de vie et l’évolution du monde du travail bouleversent complètement la conception des logements. La qualité de ceux-ci doit se mesurer à leur capacité à se transformer.

Un futur désirable pour tout un chacun
Pendant un siècle, la construction du logement social a été figée dans son esthétique : les HLM devaient ressembler à des HLM. Ce n’est pas la conception d’Alain Sarfati. Le logement s’inscrit naturellement dans la ville, sans avoir à décliner ses titres ou ses modalités de financement. La démarche architecturale est essentielle lorsqu’il s’agit de se projeter dans un futur désirable, de réaliser un appartement sur-mesure, à la mesure de chaque famille.

«J’ai toujours voulu une architecture démocratique, c’est-à-dire urbaine au sens où elle fait partie du bien commun. Je l’ai toujours voulue sociale, c’est-à-dire attentive aux différences, et je l’ai toujours voulue poétique, c’est-à-dire qui réponde à une attente autre que technique», souligne Alain Sarfati.
