Après avoir livré en août 2018 l’extension et réhabilitation du collège Simone Veil à Nice (Alpes-Maritimes), l’agence Comte & Vollenweider (Pierre-André Comte et Stéphane Vollenweider) a livré en 2020 son nouveau gymnase. Surfaces : gymnase – 1 570 m² SDP ; collège – 5 774 m² SDP. Coût travaux : collège – 5,3 M€ ; gymnase 4,7 M€. Communiqué.
Au pied de la colline de Cimiez, la plaine du Paillon serpente. Cette plaine encaissée est chargée d’une histoire plus sociale et industrielle que celle de ce quartier résidentiel plutôt chic, calme et boisé, où s’installe au début du XIX° siècle l’aristocratie anglaise. C’est en plaine, où le caractère torrentiel du fleuve marque le paysage que s’implante les équipements publics.
L’avenue de l’Arbre Inférieur qui longe le Collège Simone Veil marque la limite entre ces deux « mondes » par une marche topographique. Aux murs de soutènement des villas en contre haut, répondent les murs d’enceinte des parcelles de la plaine. Parmi ces dernières, il y a celles de la connaissance, du savoir, de l’enseignement, qui regroupent les lycée et collège Don Bosco, l’église Notre-Dame-Auxiliatrice et le collège.
Le projet de réhabilitation du collège est l’occasion de donner une image plus accueillante des institutions et des équipements publics de la plaine. Le projet pour l’extension du collège Simone Veil (ex Victor Duruy) et la création de son gymnase s’appuie sur une approche sensible du territoire.
Le projet conserve un maximum d’espace pour la cour, évite de multiplier les bâtiments, simplifie les déplacements au sein de l’établissement et économise les ouvrages techniques en infrastructure. Ces préceptes ont été les grandes lignes directrices des réflexions pour proposer un établissement cohérent et confortable.
La proposition – lauréate du concours en 2014 – était de s’appuyer sur le bâtiment existant et de l’étendre au nord et au sud, plutôt que de créer un nouveau bâtiment autonome. Le bâtiment conservé devient la base « historique » du projet. Sa modénature et sa structure préfabriquée sont « récupérées ».
La peau vitrée scintillante et colorée crée un rapport particulier depuis la classe vers l’extérieur. Le vitrage déporté au-delà de la structure donne la sensation qu’il n’y a pas de fenêtre. Ce thème de la limite permet de créer, dans ce cas, un rapport particulier entre les classes et le paysage alentour.
Cette façade est épaisse, ventilée et performante thermiquement. Les couleurs du vitrage correspondent aux différents programmes et apportent une dimension plastique complémentaire à la rigueur de la trame constructive.
La façade vitrée, colorée, est une réponse technique et climatique qui améliore le confort thermique et les apports énergétiques du bâtiment. Cette nouvelle peau scintillante devient du même coup la nouvelle identité du collège. L’idée fondatrice de cette réponse est qu’il n’y a pas d’un côté l’ancien et de l’autre le nouveau, mais un tout unitaire.
Le gymnase constitue la dernière pièce de la transformation de l’établissement scolaire. Il affirme une identité propre tout en se raccordant avec le collège par l’emploi de murs rideaux dont la teinte du vitrage participe à la performance thermique.
La nouvelle entrée de l’établissement se glisse entre le collège et le gymnase et permet de rejoindre, depuis la rue, la cour en contrebas d’un demi-niveau. La brillance du vitrage se décline sous la forme du bardage en aluminium naturel brossé qui donne à la masse sculptée de la salle de sport un reflet évanescent aux couleurs du ciel et des bâtiments environnants.
Le projet tire parti de la topographie du site en proposant un gymnase sur trois niveaux : au RdC la salle de sport soulevée abrite le préau du collège, les vestiaires et les différents locaux du programme. Au 1er étage, la salle de sport offre un panorama vers la cour, la rue et la voie SNCF. En toiture, un plateau sportif extérieur offre un espace de jeu aérien en connexion avec l’environnement urbain et le grand paysage de la plaine du Paillon.
Les distributions verticales et les locaux de stockage forment trois blocs verticaux auxquels s’accroche une structure légère, enveloppe de la salle de sport dont les parois verticales opaques ou vitrées sont organisées de manière à offrir une lumière sans contrejour et un rapport au contexte.
En toiture, la limite du terrain de sport est une maille en inox assurant la projection dans le paysage et la sécurité des usagers.
Le bâtiment existant conservé est un bâtiment réalisé dans les années 70 en façade béton préfabriquée. Un principe structurel simple a été développé, il est constitué du contreventement au centre et de poteaux en périphérie en conservant la trame dite éducation nationale et la modénature des poteaux.
La structure béton est composée de voiles au centre du bâtiment. En périphérie, les coffrages triangulaires permettent de réaliser en béton autoplaçant les formes souhaitées pour relier la nouvelle structure à celle du bâtiment existant.
Les menuiseries sont une succession de mur rideaux en aluminium naturel développé en VEC. Le vitrage, coloré par des films intercalés dans le feuilletage du verre, recouvre la structure aluminium.