Chacun retient d’un texte ce qui lui convient. Parmi le courrier que reçoit Chroniques d’architecture, il y a les réactions de toutes sortes à nos articles. En voici pour 2017 une sélection représentative. Correspondance.
– De Pascal M., à propos de l’article : Reportage M6, des architectes outrés, le CNOA regarde passer le train.
«Je suis EXTRÊMEMENT étonné de découvrir avoir un de mes commentaires Facebook dans l’un de vos reportages ? M’avez-vous demandé la permission ? NON ! Merci de supprimer le paragraphe me concernant au plus vite sur ce reportage».
Cher Pascal. Vous postez un commentaire public sur facebouc à propos de l’un de nos articles. Qu’est-ce qui vous étonne extrêmement, qu’il soit lu ?
– De Denis B., à propos de l’article ‘L’architecte dont le bâtiment a changé les règles d’un jeu international’
«Dommage que le siège du conseil régional du Rhône ne soit pas de ce niveau de facture ….!»
Cher Denis, ce siège régional n’a semble-t-il pas beaucoup de fans.
– De Marc A., à propos de l’article ‘Silex 2, signal dans la skyline de Lyon’
«Si les épures et les projets sont à la hauteur de la construction ce sera une des plus belles réalisations du quartier de la Part-Dieu».
Cher Marc, votre fougue sera votre viatique !
– De Adrien M., à propos de la réclame
«Madame, Monsieur,
Conformément aux dispositions de l’article 38 alinéa 2 de la loi du 6 janvier 1978 modifiée, je vous remercie de bien vouloir supprimer mes coordonnées de vos fichiers d’envoi de publicités.
Je vous rappelle que vous disposez d’un délai maximal de deux mois suivant la réception de ce courrier pour répondre à ma demande, conformément à l’article 94 du décret du 20 octobre 2005 pris pour l’application de la loi « Informatique et Libertés ».
Je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes salutations distinguées.
P.J : Copie de la publicité reçue».
Cher Adrien. Merci d’avoir pris le temps de nous écrire. Ne dites à personne que nous sommes dans la publicité, ils nous croient dans la presse.
– De office@H…..architecture
«H…. architecture a le plaisir de vous annoncer le lancement de son nouveau site internet : Vous pourrez y découvrir l’agence et tous ses projets en images. N’hésitez pas revenir vers moi pour toutes informations complémentaires. Au plaisir pour de futures publications ensemble !»
Cher office : Oui, au plaisir, d’ailleurs on envoie toute affaire cessante un journaliste de la rédaction. Il apportera le café et les croissants.
– D’Eglantine, à propos de l’article Inventer la Métropole, une question de style verveine
«Je me permets simplement de vous signaler une petite coquille sur le nom de François Leclercq (et non Leclerc).
Ceci étant dit, j’ajouterais une petite remarque : les murs à pêches de Montreuil sont un site agricole depuis le 17ème siècle (https://fr.wikipedia.org/wiki/Murs_%C3%A0_p%C3%AAches), donc la démarche de notre agence sur ce projet s’inscrit dans l’histoire du lieu…»
Chère Eglantine. Et les vignes de Montmartre, et les prés de Saint-Germain…
– De Philippe S., à propos également de l’article Inventer la Métropole, une question de style verveine
«Si avec cela ils ne comprennent pas, tant pour la Métropole bouse de vache que pour les Zac pourries, ils ne comprendront jamais».
Cher Philippe : Il ne faut jamais sous-estimer la capacité de nuisance de l’administration.
– De Marc A ., à propos de l’article Nouvelles ZAC ou chronique d’un fiasco 2.0 annoncé
«Je vous remercie de bien continuer à m’envoyer vos chroniques si intéressantes».
Cher Marc, quand c’est demandé comme ça….
– De Florent L., à propos de l’article Rudy Ricciotti, du Stadium provoc au musée consensuel
«Je souhaite réagir à l’article de Franck Gintrand sur Rudy Ricciotti.
La radicalité des premières réalisations de Ricciotti est intacte malgré les apparences. Il faut être de la partie et de la souffrance des chantiers pour en saisir la portée aux états limites des matériaux, poussés à leur paroxysme et l’acharnement technique qu’il impose à ses bâtiments. Etre radical n’est pas forcément le signe d’un comportement apparemment macho et grande gueule – l’œuvre de Ricciotti est bien au contraire féminine et volontaire, provocatrice et sensuellle. Belle comme une Ferrari ou une Jaguar que l’exigence de la vitesse oblige à l’excellence. La radicalité du propos n’est presque même pas le sujet. Ses bâtiments d’aujourd’hui portent la même violence et un dépouillement que seuls les sachants peuvent « apercevoir » seulement. La force est intrinsèque et recrachée au dehors. C’est mon point de vue».
Cher Florent, voilà votre souhait exaucé…
– de Luc D.
«Merci pour votre article sur Europacity, « un projet gâteux » ! Vous pourriez aussi dire que BIG est un gros PORC, ce qui serait tout fait approprié… et pas exagéré ! Bien à vous».
Cher Luc, ha, parce que vous n’êtes pas fan ?
– de Serge R., à propos de l’article Saclay : la ville qui n’existe pas
«Bel exemple de la faillite du marketing urbain censé remplacer une réflexion dynamique sur ce qui fait la ville dans l’histoire et dans le futur. La ville est cette rencontre magique entre une programmation abstraite et la vie quotidienne. Ces deux domaines doivent être malaxés ensemble pour produire du nouveau. Saclay est une ville-Exel, une ville de tableaux, faite de lignes et de colonnes où s’opèrent des fonctions froides et inhumaines, au risque de produire des individus exélisés ! Henri Lefebvre revient !»
Cher Serge, chinois ou thaïlandais le malaxage ?
– De Philippe S., à propos de l’article Mondial 2018 : A Ekaterinbourg, la tribune de la peur
«Comme quoi, les Russes font bien ce qu’ils veulent et surtout n’importe quoi».
Cher Philippe, comme pour la cathédrale de Poutine Quai Branly à Paris par exemple ?
– De Sophie G., à propos de tout et n’importe quoi
«Bonjour je recherche des projets sur Montélimar et Valence et sud Ardèche avez-vous des suggestions de sujets… Bien à vous».
Chère Sophie, vraiment, vous ne voulez pas nous en dire plus ?
– De Françoise E. et François F. (séparément), à propos de l’article Tour Montparnasse, un pavé de bonnes intentions
«Mais quand va-t-on cogner un peu plus fort sur la novlangue à la con qui émaille la bien-pensance urbaine de la clique à l’Arsenal ? Qui va nous en débarrasser ? A bas le Pavillon de l’Arsenal et ses disciples !»
Chère Françoise, cher François, l’architecture, une secte qui a réussi ?
– De François D., pour le même article Tour Montparnasse, un pavé de bonnes intentions
«Rappeler que la puissance d’une tour urbaine est qu’elle démarre du sol : il suffit de se promener à Manhattan ou Chicago pour s’en convaincre ou se souvenir de la « Tour Sans Fin » restée mythique. En Europe, le Shard et le Gherkin ont contribué à réinventer la tour depuis le sol. Et, tiens? l’actuelle tour Montparnasse présente aussi cette simplicité! ça alors!
La tour d’AOM, par son empilage volumétrique s’inspirerait-elle de la tour d’Hérouville, le cadavre exquis de Nouvel-Alsop-Fuksas-Steidle ? On peut rapidement écarter cette hypothèse.
On détecte plutôt la silhouette asiatique de la tour à podium.
Alors si nous regrettons que la tour européenne (ou au moins, parisienne) ne soit pas réinventée à Montparnasse, réjouissons-nous peut-être du concept de la tour « globish », la meilleure réponse stratégique à l’ambition de la Ville de Paris!»
Cher François, comment dire…
– De Estelle B., à propos de l’article HMO à la française, une fumisterie ?
«J’ai lu avec beaucoup d’intérêt votre article sur « la HMO une fumisterie ». Avez-vous fait d’autres articles sur le sujet notamment pour ceux qui passent l’examen en VAE ou VAP ? Je recherche des infos sur le sujet mais il semble que tout le monde s’en fout. Votre article est le seul que j’ai pu pour le moment trouver. Quant à l’infantilisation des architectes, je vous confirme même avec 10 ans d’expérience on vous traite comme une diplômée fraîche émoulue de l’école et on considère que vous êtes soit au chômage soit en congé sabbatique pour pouvoir passer votre HMONP. Merci. Cordialement»
Chère Estelle, il fallait apparemment que cela soit dit. Ca va mieux maintenant ?
– De Marion CDL, à propos de l’article Urbanisme transitoire : dernier intermède avant gentrification
«Pas mal l’article mais y’a quand même un truc qui me dérange : c’est les catégories bien manichéennes, d’un côté « le trentenaire, voire quadra dynamique, intello-artiste et surtout citadin dans l’âme à fort pouvoir d’achat », de l’autre les précaires extrêmes, démunies et exclus : Roms, sdf, migrants… Putain mais entre ces 2 extrêmes, y’a des mondes ! A force de tout tailler à la serpe, on va aussi dans le sens de ce que le pouvoir en place à mis en branle : la division maximale des gens et des communautés. Pendant que toutes les petites chapelles se haïssent, culpabilisent d’elles-mêmes et se toisent, le contrôle est dans la place et dans nos propres perceptions».
Chère Marion, vous avez bien raison et, heureusement, l’architecture n’est pas une histoire de coteries.
– De Benoît B., à propos de l’article Un immeuble Art Déco transformé en 12 logements de prestige
«A l’attention de Monsieur Christophe Leray,
Je vous écris suite à la lecture de ce deuxième article dont le ton arrogant, est tout aussi désagréable que le premier pour la société E…….
Visiblement, vous avez un grand dédain pour les maîtres d’ouvrage et une toute aussi grande méconnaissance de leur rôle.
Nous vous demandons donc à l’avenir de ne plus communiquer sur les opérations E…….
Salutations distinguées»
Cher Benoît, tu n’es pas architecte mais promoteur. Va, on t’a reconnu. Sacré Benoît !
– De CBCH, à propos de l’article La gare d’Angers, porte d’entrée végétale
«Une petite précision: la gare est aussi reliée en direct au Mans, à Tours sans compter Lille, Lyon et Marseille en TGV direct (sans passer par Paris). Cordialement».
Cher CBCH, et l’annuaire de la poste, vous y avez pensé ?
– De Pascale T., à propos de l’édito Chroniques-photos, travail d’auteur
«Serait-il possible d’indiquer à Christophe Leray que des femmes aussi sont photographes. Dès lors, l’expression « Homme de l’art » me semble assez malvenue dans son texte… Et oui Christophe, ça passe par des petites choses comme cela la difficulté qu’a la société à reconnaître le travail des femmes».
Chère Pascale, mea culpa : un architect, une architectte.
– De Pascal B., à propos de brassage d’air
«Dans votre chronique, A Nanterre, la ventilation naturelle envoie du bois, il existe une assertion fausse importante : ‘Les consommations de ventilation mécanique double-flux que l’on trouve dans les bâtiments passifs sont habituellement équivalentes, voire supérieures, en énergie primaire, aux consommations de chauffage’. En effet, le débit d’air est peu ou prou de 1 m3/h/m² (0.3 vol/heure). La consommation de la CTA est garantie inférieure à 0.45 W/m3 suivant le label PHI. Dans ces conditions il faut que le besoin de chauffage soit inférieur à 4 kWh/m²/an pour être équivalente … Ceci est certainement atteignable en Provence ou dans le Sud-Ouest, mais dans la partie Nord de notre beau pays c’est plus difficile. Je pense que la modération en tout est importante, car à asséner des fausses vérités, nous ne servons que nos contradicteurs».
Cher Pascal, dont acte !
– De Marie E., à propos de communication
«Je souhaite vous envoyer une invitation à un évènement en lien avec la transformation d’édifices patrimoniaux à Montréal. A quelle adresse puis-je vous écrire? Merci.»
Chère Marie, c’est gentil de penser à nous mais ça va être un peu compliqué de répondre positivement à ton aimable invitation, les billets d’avions, l’hôtel, les machines à sous…, tout ça. Une prochaine fois peut-être et merci encore, tiens-nous au courant.
– De Jean F., à propos de l’article Ils avaient déjà bien planté, qu’ils creusent maintenant !
«Merci pour votre article qui, contrairement à ceux que l’on peut lire dans la presse immobilière servile, n’est pas une ode aux projets Missiko-Hidalgiens. Il semble pourtant qu’une inexactitude se soit glissée dans votre texte. Les tunnels de la PC ne sont en effet pas «désaffectés» mais inutilisés (Cf. http://bit.ly/2mbF6QR). Juridiquement la nuance est de taille et vu l’attitude de la municipalité à nier le caractère ferroviaire de cette ligne de chemin de fer appartenant toujours au Réseau Ferré National, il semble pertinent de rétablir la vérité».
Cher Jean, entre un tunnel désaffecté et un autre inutilisé, la précision est ici utile, merci.
– De Sylvie T., à propos de l’article A New York, une bibliothèque contextuelle ?
«Je souhaite être informée».
Chère Sylvie, bienvenue au club.
– De Laurence M., à propos de l’article Le cynisme vert élevé au rang d’industrie
«Enfin un article qui dit ce que la plupart des architectes (surtout les Provinciaux!) pensent. Les bobos parisiens écolos ne savent plus ce qu’est une forêt ou une abeille sauvage. Désormais, tous en Ville pour leur faire plaisir …. et le véritable monde rural disparaît, il est envahi d’éoliennes (des tonnes de béton dans le sol, des mats de 200m …) … abandonné à l’agriculture intensive et aux pesticides. Quand la réalité rejoint la science-fiction aussi et surtout pour le pire !»
Chère Laurence, les abeilles sauvages cherchent désormais refuge en ville, c’est dire ce qu’il doit se passer là-bas, dehors…
– De Gilles L., à propos de l’article Gilles Perraudin à Voiron : chassez le naturel, il revient au galop
«Très intéressant votre article sur M. Perraudin mais quelque chose d’anodin a accroché mes oreilles et mes yeux : concernant la pierre, on ne parle pas de « brute de sillage » (quoique le terme est fort poétique) mais de « brut de sciage ». Il s’agit d’une pierre dont le parement garde les traces de la scie qui l’a découpée, et n’a pas été poli ou travaillé».
Cher Gilles, merci de votre élégance. Le coupable a été condamné aux carrières.
– De Coline V., à propos de l’article Les femmes, des architectes comme les autres ?
«Etudiante, je travaille dans le cadre de mon mémoire sur le prix des femmes architectes. La lecture de votre article m’a particulièrement intrigué. J’aurais souhaité contacter Mr Leray. Si l’ensemble de l’article semble conclure à la nécessité du prix des femmes architectes, il en dépeint un portrait assez cliché « soirée entre fille », « enterrement de vie de jeunes gens » etc… Je me demandais si il souhaitait me contacter pour s’intéresser de manière plus critique et approfondie aux enjeux que représente le prix des femmes architectes et oui d’une certaine ambiguïté qu’il faut analyser dans le contexte français. Je suis joignable à cette adresse email».
Chère Coline, croyez-bien que c’est à regrets mais je dois décliner votre aimable invitation car, après tout, nous ne nous connaissons pas.
– De Aurélie S., à propos de l’article Un pour tous et tous à Ouagadougou
«Bonsoir, je suis intéressée par votre projet et voulais savoir comment faire pour vous rencontrer pour mieux comprendre le projet. Merci».
Chère Aurélie, comme nous n’avons pas que ça à faire, je vous invite à prendre contact avec Coline ci-dessus.
– De Pierre B., à propos de l’article Sur l’Ile Seguin, un pôle culturel signé RCR, Pritzker 2017
«J’ai un site Internet : Pierre Bonnecarrere Artiste peintre, sur lequel sont exposés certains de mes tableaux. Est-ce que cela pourrait présenter un intérêt pour vous ? En particulier en ce qui concerne les collages …»
Cher Pierre, pour répondre à votre question, en toute honnêteté, nous n’en savons rien, en particulier en ce qui concerne les collages… Mais bonne chance quand même !
Christophe Leray