Au cœur du dispositif artistique MOCO, PCA Stream (Philippe Chiambaretta) a livré en juin 2019 la transformation de l’Hôtel Montcalm de Montpellier en un Centre d’art contemporain de 3 200m² (budget 3,8 M€) doté d’espaces d’exposition modulables, d’un bar-restaurant et d’un jardin d’acclimatation contemporain. Communiqué.
L’Hôtel des collections Montcalm participe activement à la redéfinition de Montpellier comme métropole culturelle d’ambition internationale. Misant sur son approche architecturale non‑formaliste, à rebours du geste spectaculaire gratuit, l’agence PCA‑STREAM y a conçu un bâtiment-outil pour et par l’art qui deviendra un lieu de vie et de ralliement, un Quartier Général pour la création.
Un espace unique pour Montpellier
L’Hôtel des collections prend place en cœur de ville de Montpellier, au sein de l’ex Hôtel Montcalm. Cet hôtel particulier du début du XIXe accueillait un quartier général militaire avant sa cession à la municipalité, qui y conçoit un premier projet muséal sur l’histoire de la France en Algérie.
Les travaux largement engagés sont interrompus en 2014, sur l’impulsion de Philippe Saurel fraîchement élu à la mairie et à la métropole de Montpellier, qui choisit de donner une nouvelle orientation au lieu.
Avec le projet MOCO, conçu avec son directeur général, le critique d’art et co-fondateur du Palais de Tokyo Nicolas Bourriaud, l’ambition est de renforcer l’ADN culturel de la ville en choisissant l’art contemporain comme moteur d’attractivité. Le MOCO participe activement à positionner Montpellier comme destination internationale pour la création, en rupture avec le traditionnel centralisme culturel.
L’écosystème MOCO réunit de manière inédite l’ensemble de la chaîne de production artistique en combinant trois lieux :
– un espace d’enseignement, l’ENSBA ;
– un espace d’expérimentation et d’exposition pour les artistes émergents, La Panacée ;
– un espace muséal, l’Hôtel des collections, dédié à l’accueil de collections publiques ou privées, françaises ou internationale, avec le parti pris de ne pas avoir de collection permanente propre.
L’agence PCA-STREAM a été désignée à l’issue d’un concours d’architecture avec une proposition affirmant l’Hôtel des Collections comme le quartier général de la création contemporaine pour la métropole de Montpellier :
– un projet frugal et économe, recyclant les travaux déjà engagés dans le précèdent projet ;
– un projet lieu de vie avec un restaurant et sa terrasse à l’ombre des arbres du parc ;
– un projet pour et par l’art en produisant plusieurs artistes sur le budget des travaux.
Un lieu pensé pour l’art
Avec l’Hôtel des collections, PCA-STREAM poursuit une approche architecturale non-formaliste au service d’usages renouvelés. Ici, le bâtiment ne se veut pas une œuvre en soi, il est conçu pour accueillir et servir les œuvres.
Ce bâtiment-outil privilégie la flexibilité au sein de trois grands modules permettant d’accueillir tout type d’œuvres : vidéos, photographies, peintures, sculptures, installations… Un système de dalles lumineuses offre une luminosité globale homogène, complétée par des rails de spots adaptables aux spécificités des futures scénographies.
Côté cour, une surélévation contemporaine minimaliste rétroéclairée la nuit couronne l’ancien mess des officiers. Ce cube de lumière fait sobrement signal dans le paysage urbain de Montpellier et désenclave le bâtiment de son contexte, pour mieux attirer l’attention vers les œuvres qu’il héberge.
Un écosystème relationnel
Au-delà d’une institution artistique, le MOCO Hôtel des collections a été conçu comme un lieu de relations et de destination pour les Montpelliérains. Espace d’hospitalité artistique pour différentes collections, il est un lieu de vie pour tous, inclusif et vivant avec des espaces accessibles indépendamment du musée. PCA-STREAM a proposé la création d’un restaurant locavore, abordable et de qualité, qui ouvre sur une grande terrasse dans le jardin. La boutique-librairie en rez-de-jardin renouvelle son offre de manière saisonnière, afin de toujours surprendre. La Cour des fêtes constitue un lieu événementiel modulable, un espace de liberté à réinventer au gré de la programmation.
Un tel espace architectural, privilégiant la relation sur la forme, prend un sens tout particulier au sein d’une institution dirigée par Nicolas Bourriaud. Son travail de critique nourrit la réflexion de PCA-STREAM depuis sa fondation. La théorie de «l’esthétique relationnelle», répond notamment à la vision de Philippe Chiambaretta que l’architecture ne se réduit à un jeu stylistique ou à la construction d’objets solitaires, mais qu’elle vise à accompagner les mutations du monde. L’agence porte son attention sur l’évolution des usages et la création de conditions spatiales favorables à ces échanges sans pour autant les déterminer.
«Une œuvre peut fonctionner comme un dispositif relationnel comportant un certain degré d’aléatoire, une machine à provoquer des rencontres individuelles ou collectives». Nicolas Bourriaud, Esthétique relationnelle, 1998
Un lieu conçu par l’art
Dès l’abord du projet, PCA-STREAM a fait le choix d’une forme de frugalité. Il s’agissait de doter ce lieu d’une identité architecturale et artistique unique sans engager de dépenses supplémentaires. Le MOCO Hôtel des collections procède d’une économie très stricte en recyclant et reprogrammant. Le gros œuvre ayant été réalisé dans le cadre du précédent projet muséal, ces installations ont été conservées au maximum. L’agence a proposé que le budget économisé donne lieu à des collaborations artistiques faisant partie intégrante de l’architecture et dont la faisabilité a été financée sur ses honoraires. Les œuvres ainsi réalisées participent du réenchantement des lieux : elles transforment le fonctionnel en fictionnel.
PCA-STREAM a également proposé de refaire le jardin, non compris dans le périmètre initial du projet, en économisant sur les travaux. Il reçoit une intervention de Bertrand Lavier, en collaboration avec Gilles Clément et les paysagistes de Coloco. Les allées du parc sont affinées au profit d’un Jardin Atlas comptant une zone par continent, avec leurs espèces spécifiques. Une fontaine conçue par l’artiste complète l’ensemble.
Le plafond de la partie bar du restaurant est paré d’une installation de néons de Loris Gréaud, tandis que l’entrée côté jardin reçoit un dispositif en vitrophanie de Mimosa Echard qui brouille la frontière entre intérieur et extérieur. Un mobilier modulaire a enfin été spécifiquement conçu par le département d’architecture d’intérieur de PCA-STREAM. Il devient support artistique, répondant en cela aux aspirations des jeunes générations à la coproduction et l’appropriation collective.