En octobre 2022, le jury* du Prix National de la Construction Bois 2022 (PNCB 2022) a rendu son verdict félicitant quatre lauréats et deux mentions spéciales pour leurs innovations sociales et techniques, valorisant l’architecture frugale.
Depuis 2012, le Prix National de la Construction Bois (PNCB) est le concours de référence qui valorise l’architecture frugale. Il met en lumière des ouvrages architecturaux, du quotidien à l’exceptionnel, provenant de l’ensemble du territoire français.
L’objectif du PNCB 2022 ? Valoriser le savoir-faire de la filière et mettre en avant les possibilités offertes par le matériau bois, pour en accroître le recours et répondre aux enjeux environnementaux de la construction.
Cette année 2022, 549 candidatures ont été déposées auprès de FIBOIS France. Après une première sélection régionale, quatre lauréats ont finalement été retenus dans chacune des catégories du PNCB 2022 : bâtiment public ou tertiaire, maison individuelle, aménagement intérieur ou extérieur et logement collectif.
En complément, le jury a été particulièrement attentif à la créativité des projets de cette édition et à leur aspect innovant ; il a donc choisi de décerner deux mentions spéciales pour des innovations sociales et techniques.
“ A l’heure où la sobriété énergétique est devenue un enjeu fondamental pour la construction, le Prix National de la Construction Bois vient matérialiser les possibilités offertes par ce matériau et mettre en lumière le savoir-faire des spécialistes de la filière. Sur les plans technique, environnemental ou architectural, les projets victorieux démontrent leur capacité à s’inscrire au cœur des besoins actuels des professionnels du bâtiment, tout en répondant aux défis de notre époque ”, détaille Paul Jarquin, Président de Fibois France, organisateur du PNCB 2022.
Passerelle Mirador à L’Isle-sur-le-Doubs (Doubs)
Cabinets Goetschy et Cabello Architecture (68)
Passerelle couverte permettant de lier les deux parties du centre-ville de L’Isle-sur-le-Doubs, séparée par le canal du Rhône au Rhin, sans obstruer la vue sur ce cours d’eau, grâce à la transparence des façades dénudées, permise par la présence d’une seule poutre porteuse centrale (lamellé-collé de résineux).
Du point de vue environnemental, l’ensemble du bois utilisé lors du chantier est d’origine française (chêne, mélèze, sapin). Sur le volet de l’architecture, les porteurs du projet ont choisi un savant mélange de bois et d’acier inoxydable pour rappeler les matériaux d’une péniche, bateau typique de la navigation sur des canaux.
Maison de santé à Liffol-le-Grand (Vosges)
Studiolada Architectes (54)
Un édifice construit au sein d’une ancienne caserne de pompiers, à partir de bois locaux (chêne, douglas et épicéa) et avec des matériaux biosourcés (isolants en fibre de bois notamment). A l’intérieur, de grands claustras en lattes d’épicéa séparent la salle d’attente du hall tout en laissant passer la lumière. Une architecture inspirée du Siège de Liffol, indication géographique dédiée aux produits manufacturés fabriqués à partir de matériaux locaux.
Projet “POP ACTE” Logements participatifs au Havre (Seine-Maritime)
Atelier Bettinger Desplanques (76)
Un projet expérimental de 102 logements sociaux locatifs dits participatifs, mené pour explorer de nouvelles façons d’habitat collectif, à la fois dans l’architecture et le recours au matériau bois. Les habitations s’organisent sur deux niveaux, avec une “rue intérieure” couverte et éclairée qui fait le lien entre les locaux communs et partagés, comme une prolongation du logement vers les lieux de vie et d’échanges. Le choix du bois répond aux besoins du caractère expérimental, mais aussi aux objectifs environnementaux du projet, notamment en matière de confort thermique.
Maison sur la ruine à Fontans (Lozère)
LCD’O Atelier d’Architecture Priam&Allart (48)
Les ruines d’une ancienne maison de village accueillent une nouvelle construction, édifiée en ossature de bois de sapins originaires de la région. Le projet a été pensé pour s’adapter à son environnement direct, en cohérence avec les autres maisons du village. Sur le plan environnemental, le matériau bois, par son volume et le recours à la laine de bois comme isolant, permet de garantir le confort thermique des habitants, été comme hiver. De plus, la construction sur une ruine évite toute nouvelle artificialisation des sols.
Le Faré du Lycée à Koungou (Mayotte)
Encore Heureux Architectes (75) et Co-Architectes (974)
Projet porté par les étudiants du lycée des Métiers du Bâtiment de Longoni, dans le but de créer un espace extérieur couvert et convivial, pour rassembler les habitants du village autour d’activités culturelles et professionnelles (musique, ateliers participatifs, réunions de travail, etc.). A Mayotte, le Faré est pionnier en matière de respect de l’environnement, grâce au recours à des matériaux locaux et biosourcés (pin sylvestre, feuilles de coco tressées, etc.).
Le Haut Bois à Grenoble (Isère)
ASP Architecture (88) et Atelier 17C-Architectes (38)
Ce bâtiment, constitué de plusieurs logements sociaux, est totalement passif et permet de réduire les besoins en chauffage de 15 kWh/m² chaque année. Ceci grâce -entre autres- à la gestion des apports solaires ou encore au stockage de 2 200 T de carbone dans la structure. Sur le volet technique, la structure en bois assure une grande stabilité et le contreventement pour répondre aux fortes contraintes sismiques, diminuant ainsi drastiquement les fondations en s’abstenant de consolidation des sols. La préfabrication de la structure et de l’enveloppe a permis de réduire la durée du chantier et d’augmenter la qualité de la mise en œuvre du bâtiment.
* Le jury était ainsi constitué :
– Dominique Gauzin-Müller, marraine du concours, architecte et chercheuse en architecture écologique ;
– Christine Leconte, co-présidente du jury et présidente de l’Ordre National de l’Ordre des Architectes ;
– Nicolas Barthes, co-président du jury et dirigeant d’un bureau d’études.