Les images de Mayotte anéantie quelques jours avant noël de l’an 2024 ne sont pas sans rappeler celles du tsunami ayant dévasté la Thaïlande le 26 décembre 2004. Un cyclone ici, un séisme là, se souvenir toujours qu’habiter une planète, c’est dangereux comme dirait le Petit Prince, surtout quand le dérèglement politique, global et local, atteint les zones rouges de la surchauffe.
La tâche n’en est que plus ardue pour les architectes, à qui revient, pour protéger tout ce monde-là, de trouver des solutions pour répondre aux enjeux politiques, économiques, sociaux, culturels, techniques, sanitaires, de justice, parmi d’autres problématiques contemporaines. D’autant qu’ils sont déjà soumis à quelques contraintes – la mode, la morale, leurs pairs, l’administration, le genre, les normes, les ingénieurs, le code civil, la loi, les élus, les bureaux d’études exotiques, les impôts, la paperasse, les conseillers de toutes sortes – et que nombre de leurs contemporains ne savent plus épeler le mot architecte, y compris parmi ceux qui entendent enseigner le noble art. Or, n’est-ce pas, l’architecture est un sport de combat pour citer Rudy Ricciotti.
Nous sommes sans doute – et l’humanité avec nous – entrés dans une nouvelle ère et la nouveauté, chacun le voit bien, donne des sueurs froides aux conservateurs de tout poil arc-boutés sur leurs privilèges et autre droit de cuissage. Ce qui importe aux architectes, et il est question ici d’architecture, est sur le fond d’opposer à l’imaginaire nourri d’apocalypses rétrogrades de toutes sortes un autre imaginaire, nourri de toutes les possibilités de survie qu’offre demain. L’urbanisme et l’architecture sont un moyen, certes pas toujours sûr, d’imaginer un avenir, jusqu’à 50 ans de distance. C’est toujours mieux que de se barricader chez soi et, comme l’autruche, de s’inquiéter.
En attendant l’avènement de cette utopie, prophétique comme un dessein de François Schuiten, cette année, comme les précédentes, a le mérite d’avoir été ! Voici donc, en 43 articles, de l’architecture en France quelques faits et gestes de l’an 2024.
Toute la rédaction vous souhaite de bien joyeuses fêtes. Rendez-vous en 2025.
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Christophe Leray
Rédacteur en chef
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